La culture rend-elle le meilleur homme ?
Publié le 03/11/2024
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La culture rend-elle le meilleur homme ?
Nous avons tendance à penser, que le fait de manger est naturel, c'est-à -dire un
comportement inné et universel.
Or, selon les populations, chacune à une culture différente,
et chacune à des façons différentes de manger.
En Asie, les gens mangent avec des
baguettes, tandis qu’en Occident, les gens mangent avec des fourchettes.
Ainsi il ne faut
pas confondre nature et culture.La culture est médiate, en effet,elle passe par une
médiation, elle est particulière, elle est propre à une société et contrairement à la nature, elle
n’est pas innée.
La culture a pourtant bien trois sens différents.
La culture au sens courant,
c'est-à-dire à valeur individuelle, fait référence à l’ensemble des connaissances transmises
par des systèmes de croyances par le raisonnement ou l’expérimentation, l'utilisation d’outils
par exemple.
La culture, au sens ethnologique, c'est -à -dire qui renvoie à la société et donc
au pluralisme des cultures.
Toute société est dotée d’une culture spécifique qui est le fruit de
son histoire.
Cela renvoie à une diversité de croyances, de comportements qui se sont
construits.
Enfin, la culture au sens philosophique, c’est à dire au sens de l’homme et à sa
perfectibilité, c’est à dire sa capacité illimité à développer ses facultés.
Par exemple, la
maîtrise du feu, puis de l’énergie… Ainsi lorsqu'on se demande si la culture rend l’homme
meilleur, il est important de définir le sens de culture mais aussi ce que signifie rendre
meilleur.
L’idée que l’homme peut s’améliorer, changer en mieux, peut être lié à sa faculté de
perfectibilité.
Cependant est-ce possible que la culture empire l’homme ? Cet question met
ainsi en avant un enjeux important qui questionne les valeurs éthiques au sens moral, ou
techniques au sens des connaissances.
Un homme meilleur, est-ce celui qui a plus de
connaissances, ou qui est le plus bon ? Serait-ce un homme heureux ? Ainsi la culture
rend-elle l’homme plus heureux ? Un enjeu de bonheur est donc mis en avant.
Est- ce qu’un
homme meilleur serait plus libre ? Et dans ce cas la culture permettrait-elle la liberté de
l’homme, mettant enfin en avant l’enjeu de la liberté.
Enfin rappelons qu’un homme est un
animal doté de conscience.
Rousseau insiste sur son caractère inachevé qui lui octroie une
plasticité cérébrale, et donc une capacité à évoluer.
Nous nous demanderons donc quels sont les bénéfices de la culture pour l’homme et quels
sont leurs impacts sur la capacité de l’homme à être meilleur.
Nous verrons ainsi dans un premier temps que la culture à des effets positifs sur l’homme,
puis qu’elle peut également transformer l’homme de façon négative puis enfin nous nous
questionnerons sur la possibilité d’un retour à la nature qui pourrait rendre l’homme meilleur.
La culture a des effets positifs sur l’homme, car elle permet la transmission de
valeurs morales, la capacité à s'occuper de soi, et permettrait une liberté.
Husser et Holbach mettent en avant le fait que l’homme est un être de raison et a de ce fait
le logos, c’est à dire ce qu’il faut faire, au sens de la rationalité des valeurs.
Ainsi, la culture
a permis à l’homme de développer des valeurs morales.
En effet, la culture se reconnaît par
la présence de règles qui sont des interdits moraux, comme l’explique Lévi Strauss.
La seule
règle culturelle unviserselle qui existe est l’interdit de l’inceste.
Son contenu, cependant,
varie selon les cultures, la possibilité de se marier avec son cousin germain par exemple .
En effet, l’inceste est banni par les cultures, et est percu comme moralement incorrect,
puisque les sociétés sont fondées sur l’échange, et que l’inceste en réduit les possibilités.
Selon Kant, la discipline qui fait partie de la culture, permet à l’homme de passer du stade
animal au stade de l’homme.
Ce passage est notamment possible grâce aux valeurs
morales transmises qui nous différencient de l’animal.
La discipline empêche l’homme de se
détourner de son objectif.
Elle permet en effet à l’homme de canaliser ses émotions.
L’homme a par nature des penchants brutaux et la discipline permet à l’homme de ne pas
faire usage de sa brutalité, comme l’explique Kant.
Ainsi la discipline modère l’homme pour
ne pas qu’il se mette en danger.
Pour cela l’homme utilise des qualités naturelles qui
appartiennent à l’humanité, comme l’explique Kant.
La culture permet de développer une
conscience, tout comme la conscience rend la culture possible.
Ainsi la culture permet à
l’homme d'être accompagné de savoir.
Cependant,il est important de noter que selon Rousseau, la culture nous retirerait certaines
valeurs morales tel que la pitié.
Comme par exemple la Corrida,qui est une pratique
culturelle, ou des gens viennent se divertir et assistent à la mise à mort d’un taureau.
Témoignant d’une antipathie envers l’animal.
La culture donne en effet, la possibilité à l’homme de s’occuper de soi.
E.
Sapir parle dauto
gouvernement.En effet, la culture permet aux hommes de s’ordonner en étant tous d’accord,
ce qui révèlerait une forme d’auto gestion.
Le Sport par exemple, qui est une “culture
physique” permet à chacun d'être responsable de lui-même et de cultiver son corps.
Puisque
l’homme est conscient qu’il a un corps, il peut avoir envie de le modifier et donc de s’occuper
de lui.
Selon J.Zask il existe une culture véritable , qui constitue des institutions éducatives et qui
permettent à l'homme de bénéficier “d'acquis de s’en détacher, de comprendre le monde, d’y
contribuer et de transmettre à leur tour.” Ainsi la culture permet l’autonomie de l’homme.
Par
exemple, si un homme sait s'occuper de son corps, par exemple s’il sait que pour être en
bonne santé il doit se nourrir de légumes, alors il est libre de faire le choix de s’occuper de
lui ou non.
x Enfin, la culture permet une liberté de l’homme.
Certains philosophes pensent qu’il n’y a
pas de liberté sans culture.
Il est donc important de définir le concept de liberté qui renvoie à
la Possibilité, pouvoir d'agir sans contrainte ; en toute autonomie.
Selon Holbach, “l’enfant
sauvage”, c’est à dire l’enfants sans culture est privé de liberté, puisqu'il n'a pas
d'expérience, qu’il n’est pas doté de raison , qu’il agit selon ses passions, qu’il n’a aucun but
et qu’il ne pense pas au lendemain.
Comme le dit Holbach : “ la liberté entre les mains d’un
être sans culture et sans vertu, est une arme tranchante entre les mains d’un enfant”.
Ainsi,
seul un homme qui a cultivé son esprit, peut être libre.
La liberté pour un être qui n’a pas de
culture serait ainsi dangereuse pour lui et pour les autres.
Cependant il est important de montrer que la culture peut transformer l’homme
négativement.
Selon E.
Sapir, il existerait une culture fausse ou une "spurious culture”, selon le philosophe
la fausse culture serait mortelle pour l’homme.
La fausse culture serait basée sur
l’exclusion de certaines personnes de la culture.
La fausse culture est la culture qui se veut
être imposée à d’autres personnes ayant un système différent de culture.
La fausse culture fragmentent les rôles sociaux des individus et les écartèle, et les soumet
à des injonctions contradictoires et énoncent une finalité impossible à atteindre.
Ce qui
mène à la disparition de cultures et de peuples.
Ce qui s'apparenterait à la vision que
certains peuvent avoir de la société dans laquelle on vit de nos jours, une société
inégalitaire, qui ne profite pas à l’homme ni à la nature.
La "spurious culture” est la culture
qui mène à la marginalisation des personnes.
Ainsi, ces deux types de cultures transforment
l’homme négativement, puisqu’elle pousse à l’exclusion et la marginalisation de certaines
personnes.
Elles poussent également à la mise en place de société inégalitaire.
Ainsi, la
culture ne rend pas forcément l’homme meilleur.
De plus, certaines organisations profitent de la culture et l’utilisent pour prendre le pouvoir.
J.
Zask met en avant le fait que certaines organisations sociales s’accaparent les ressources
de développement de soi et d’individualisation, les réservant au profit de quelques-uns.
Pourtant ces organisations sont dédiées à la transmission des notions de la culture et
jouent un rôle important dans la société.
Cependant l’organisation peut vite être contrôlée,
par des hommes orgueilleux et avides de pouvoir qui en tireraient profit.
Ainsi, la culture,
outil de pouvoir, ne rendrait pas l'homme meilleur, et ferait ressortir en lui de la vénalité.
Selon Rousseau la culture mène à la déchéance de l’homme, puisqu’elle rendrait l’homme
avide de pouvoir, orgueilleux.
Selon Rousseau, la culture rend l’homme violent puisque par
soif de pouvoir, de connaissance et de contrôle, l’homme n’hésite pas à faire usage de la
violence pour obtenir ce qu’il désire.
En effet, l’homme cultivé se bat pour quelque chose qu'
il n'a pas besoin d’avoir mais dont il a simplement envie.
Cela met ainsi en avant la
superficialité de l’homme cultivé.
De plus, l’homme cultivé veut tout contrôler, alors il
hiérarchise la société, devenant un tyran pour la majorité qu’il controle.
A contrario des
animaux, qui eux, n’ont pas de culture, qui de ce fait ne sont pas civilisés, c’est à dire l’....
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