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La nature humaine est-elle, d'après vous, responsable de la violence entre les hommes ?

Publié le 14/03/2004

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On ne va pas continuer à énumérer les philosophes, les penseurs qui prônent une nature humaine par essence agressive ou au contraire, tel Rousseau, une nature humaine essentiellement bonne (cf. les religions monothéistes). 2. Il faut maintenant se demander si, que l'homme soit naturellement bon ou violent, la culture ne peut pas pallier les failles de la nature humaine : - L'humanité commence où cesse la violence cf. Hegel : « il est donc indispensable que les hommes échappent à cet état pour accéder à un autre état, où prédomine le vouloir raisonnable ». Ainsi, prenant conscience de l'anarchie de ses passions, l'homme va faire l'effort de surmonter sa violence - irrationnelle - au profit du rationnel, de la raison. C'est à travers le vécu, la vie en société, que l'homme va s'élever. La société permet à l'homme de développer sa raison et de maîtriser ses passions. - Socrate démontrera à Calliclès qu'il est victime de ses passions, donc non pas maître comme il le clame, mais esclave. - Freud démontre la nécessité de canaliser nos pulsions si nous voulons vivre en société.

« silences de la loi ».

Au fond, l'État ne doit être que l'instrument de la société libre. – Thèse de Hegel : « L'état de nature est plutôt celui où règne la violence et l'injustice.

» Il reprend les idéesde Hobbes.– Thèse de Calliclès, personnage du Gorgias de Platon, qui va jusqu'à faire l'apologie de la violence et sedemande pourquoi les plus forts devraient s'embarrasser des conventions qui ne sont le fait que des faibles.– Thèse de Freud : l'homme est essentiellement agressif.

C'est la société qui inhibe ses pulsions. On ne va pas continuer à énumérer les philosophes, les penseurs qui prônent une nature humaine par essenceagressive ou au contraire, tel Rousseau, une nature humaine essentiellement bonne (cf.

les religionsmonothéistes). 2.

Il faut maintenant se demander si, que l'homme soit naturellement bon ou violent, la culture ne peut paspallier les failles de la nature humaine :– L'humanité commence où cesse la violence cf.

Hegel : « il est donc indispensable que les hommes échappentà cet état pour accéder à un autre état, où prédomine le vouloir raisonnable ».

Ainsi, prenant conscience del'anarchie de ses passions, l'homme va faire l'effort de surmonter sa violence – irrationnelle – au profit durationnel, de la raison.

C'est à travers le vécu, la vie en société, que l'homme va s'élever.

La société permet àl'homme de développer sa raison et de maîtriser ses passions.– Socrate démontrera à Calliclès qu'il est victime de ses passions, donc non pas maître comme il le clame, maisesclave.– Freud démontre la nécessité de canaliser nos pulsions si nous voulons vivre en société. 3.

Certes la violence n'a pas disparu des sociétés humaines.

Il suffit d'ouvrir un journal ou de regarder latélévision, ou même, tout simplement, de regarder autour de soi, dans la rue (la violence verbale de certainsautomobilistes, par exemple).

Mais cela ne signifie pas qu'il faut renoncer à la raison.

L'homme véritablementlibre est celui qui non seulement refuse de céder à la violence mais aussi – surtout – qui a la volonté demaîtriser sa nature.

Celui-là sera vraiment humain.

« Le barbare est celui qui croit à la barbarie » dit ClaudeLévi-Strauss dans Race et Histoire. Lévi-Strauss: « Est barbare celui qui croit à la barbarie.

» Qui n'a pas accusé autrui de se comporter en barbare ? Quel peuple n'a pas accusé d'autres peuples d'être desbarbares ? Lévi-Strauss, grand anthropologue français, souligne, dans Race et Histoire, d'où est extrait notrecitation, ce trait propre à toute société, qu'est l'ethnocentrisme : chaque ethnie, c'est-à-dire chaque peuple, atendance à se penser comme étant au centre du monde, à considérer ses coutumes, ses mœurs, ses règles, sescroyances, ses modes de penser,...

comme meilleurs que ceux ethnies ou des peuples différents, comme si sa tribu,son village, son clan, son pays, sa culture étaient plus représentatifs de l'humanité que tous les autres.

Ainsi lebarbare, le non civilisé c'est toujours l'autre; l'autre au sujet duquel on raconte toute sorte d'horreurs ou d'atrocitésainsi des Vikings, des Huns, des Goths, des Tartares, Mongols, des Chinois..., sans parler de tribus sauvages au finfond de l'Afrique ou de l'Amazonie, etc.

Or, peut-être commence-t-on à ne plus être un barbare, ou commence-t-onà être un homme civilisé, le jour où l'on reconnaît qu'on est le premier, peut-être, à être capable de se comporter enbarbare.Le mot "barbare" - barbaros en grec- signifie à l'origine "l'étranger qui ne parle pas grec" : on pouvait être étranger àAthènes, venir de Corinthe ou de Thèbes, on était alors un xénos, un étranger certes, mais un étranger qui parlaitgrec; en revanche les Egyptiens, les Perses, etc.

étaient appelés "barbares".

Pour les Romains, de même, lesbarbares étaient ceux qui ne parlaient pas latin, ou ceux qui, malgré la colonisation et la construction de l'empireromain, n'avaient pas été latinisés, et qui se situaient donc au-delà des frontières de l'empire.

Or ces peuplesextérieurs ont fini par envahir l'empire romain et renversé son ordre : c'est ainsi qu'on parle encore dans les livresd'histoire de l'invasion des barbares.

La phrase de Lévi-Strauss est quelque peu dérangeante: car elle revient àcondamner l'usage de mot barbare.

Celui qui accuse l'autre de barbarie est lui-même un barbare.

Mieux, c'est celui-là même qui est réellement un barbare.

Pourquoi ? Parce qu'accuser autrui de violences et d'atrocités, de cruauté,de sauvagerie...

croire que l'autre est un barbare, c'est supposer que soi-même on ne serait pas capable de mauxsemblables.

Est civilisé celui qui admet bien plutôt que tout homme, à commencer par soi, est capable du pire.. »

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