La nature est-elle sacrée?
Publié le 30/03/2005
Extrait du document
La sacralité de la nature peut sembler une question déplacée et anachronique, mais la nature comme lieu ordinaire du monde, indifférent est une idée neuve au niveau de l’échelle humaine. Comment la nature s’est-elle transformée en un lieu d’expérimentation scientifique ? Il faudrait plutôt se demander maintenant qu’on se trouve devant le fait accompli, comment échapper à cette vision de la nature scientifique, existe-t-il un moyen de s’extrapoler de cette vision ? Après ce difficile constat, la nature n’amène t-elle pas directement à ce sentiment ?
«
deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres & possesseurs de la nature ».
La science n'a pas d'autre but.
2) La sacralité de la nature : le romantisme allemand.
L'exemple de la peinture romantique allemande est révélateur du caractère sacré de la nature.
Les paysages dupeintre allemand Friedrich (1774-1840) ne sont que la représentation d'un royaume rêvé de l'au-delà toujourslointains et caché par les brumes.
C'est à l'homme de retrouver le chemin vers Dieu, de faire le vide en lui encontemplant la nature, de tout ce qui est terrestre pour retrouver ce qu'il y a d'originel en lui.
La contemplation dela beauté d'un paysage naturel a un caractère mystique, car tout y est comme animé d'une même vie, lemacrocosme comme le microcosme.
Face à l'immensité de la nature, l'homme prend conscience de sa petitesse etressent ainsi la présence de Dieu en toute chose.
On aura compris que la seule voie du salut pour l'homme, poursortir de sa condition mortelle et faible, sera la perte de sa conscience dans l'infini.
Les tréfonds de la Création sontle divin que ce soit pour l'âme ou la nature.
Friedrich fait se confronter directement le moi et son inconscient à unenature immense et sublime.
Il cherche à provoquer la méditation entre l'homme et Dieu grâce à des ambiancesirréelles capables de nous faire atteindre le divin.
.
Il cherche à provoquer la méditation entre l'homme et Dieu grâceà des ambiances irréelles capables de nous faire atteindre le divin.
Friedrich tente en cela d'atteindre le divin parl'entremise d'un infini qui ne peut que se communiquer que par une nouvelle vision de la beauté.
Ceci ne sera passans incidence sur la conception même qu'il se fait de Dieu, puisque cet infini se présente dans la nature même etnon plus dans une transcendance.
Dans les lettres sur la peinture de paysage dans l'Allemagne romantique II il ajoute : « Une unité éternelle, suprême et infinie est sous- jacente à tout ce que nous sentons et pensons, à toutce qui est et à tout ce que nous sommes.
Une conscience intérieure profonde nous en donne la ferme conviction,tantôt claire, tantôt plus obscure...Le langage nous suggère cet incommensurable sous le nom de Dieu.
» Friedrichajoutera à cela une profession de foi : « Dieu est partout, dans le moindre grain de sable.
Par exemple ici, dans lesroseaux.
» La pensée de l'infini est intiment liée à celle de Dieu.
L'infini de la nature nous renvoie à ce qui estprésent en elle, c'est-à-dire au divin.
Il n' y a rien d'autre de beau que cette présence du divin dans la nature.
3) La nature comme appel au divin.
Tout homme devant la nature éprouve un certain sentiment du divin.
La redécouverte de la nature prend ici unsens véritablement religieux .A cela, on peut trouver une raison historique.
La promenade est devenue une habitudedepuis le 18 e siècle.
Jean- Jacques Rousseau dans La Nouvelle Héloïse, montre aussi l'effet purificateur de la promenade en montagne : « Il semble qu'en s'élevant au-dessus du séjourdes hommes, on y laisse tous les sentiments bas et terrestres, et qu'à mesurequ'on approche des régions éthérées, l'âme contracte quelque chose de leurinaltérable pureté.
» La promenade est un exercice de marche à caractèremorale et ascétique et un véritable acte de contrition.
C'est en s'élevant, parexemple, au-dessus de la mer de nuages pour reprendre le célèbre tableau deFriedrich que l'homme va s'élever au-dessus de la vallée de la conscience.
Audessus de cette mer de nuages, le ciel est clair, les brumes sont oubliées, etDieu peut enfin se manifeste dans les choses.
L'homme peut s'identifier àDieu, et s'oublie dans le Tout.
Dans la Mort du paysage (livre collectif) «La contemplation de paysage tourne donc vite à la prière et à la méditation .Onremercie le créateur, on s'émerveille de la grandeur de la puissance del'harmonie des choses où s'expriment celles des vérités transcendantes.
» Cette contemplation de la nature nous rappelle notre réalité caduque et aussiimmortelle.
Cette émancipation de l'homme de la nature en tant que lieu d'unsimple travail, lui permet d'admirer la nature et la percevoir sous un jour neufet voir ce qui se véritablement en elle.
Conclusion.
La science et l'expérience scientifique n'ont pas totalement ruiné tout espoirde retrouver le sacré dans la nature.
La simple contemplation de la nature, d'un tout qui nous dépasse amène à un sentiment du divin.
Au-delà de la réaction face à une science impersonnelle,il faut comprendre ce qui peut relier l'homme au seul milieu auquel il appartient : la nature.
Il n'est pas seulementquestion de romantisme mais d'attachement à l'ensemble du monde vivant..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La nature est-elle sacrée ?
- Philo l'homme face à la nature
- La nature, le climat et les problèmes écologiques : faut-il donner la personnalité juridique à la nature (aux animaux) pour les protéger ?
- La nature permaculture agriculture
- Fiche de révision sur la nature (philosophie)