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« La motivation du choix »

Publié le 25/06/2013

Extrait du document

 

 

               Le terme « motivation « a pour racine étymologique le verbe latin movere, qui signifie « mouvoir «, « provoquer «, « faire naitre « ou encore « mettre en mouvement «. La polysémie de ce mot nous en indique donc toute la richesse. La motivation serait une impulsion, une cause, une source d’action ou de mouvement quelconque. Nous pouvons dès à présent donner au moins trois caractéristiques, trois fonctions de la motivation : elle est l’impulsion de départ, la source d’une action, qui peut-être concrètement et physiquement exécutée immédiatement, ou esquissée dans l’esprit en vue d’une décision à venir ; la motivation est également ce qui oriente l’action dans telle ou telle direction, en vue de tel ou tel but ; on peut enfin affirmer que la motivation est ce qui pousse à persévérer dans la direction suscitée par l’impulsion de départ, en vue d’atteindre le but désiré. Le terme « motivation « apparait donc comme un processus : elle est un élan orienté dans une direction particulière, à l’épreuve des difficultés. On peut par cela penser à d’autres termes, comme par exemple la volonté, la persévérance ou l’intentionnalité.

 

               Le choix, quant à lui, nous renvoie à l’action, la décision, la direction. Choisir, c’est s’orienter vers une option plutôt que vers une autre, préférer une alternative parmi plusieurs autres. Le choix est le résultat d’une décision : celle-ci peut être pleinement réfléchie, délibérée ; à un degré moindre, elle peut être consentie ; ou bien sous influence, sous contrainte. Choisir, c’est choisir quelque chose. Par ailleurs, choisir, c’est s’engager, s’investir dans une action, s’orienter en faveur de valeurs, prendre parti. Cela peut se faire de manière pleinement volontaire, mais peut aussi se faire sous influence. Le « choix « désigne donc à la fois l’action de choisir, mais aussi l’aboutissement de cette action, ce qui a été choisi. 

« Dans ce premier temps, nous allons étudier les motivations passionnelles, les impulsions brutes du choix humain.

Cela nous amènera à voir qu’elles donnent des motivations à l’homme pour agir en faveur de sa conservation, mais aussi de son propre plaisir.

Selon Hume, les passions sont des émotions violentes et sensibl es de l'esprit à l'apparition d'un bien ou d'un mal, propre à exciter un appétit (Traité de la nature humaine).

L ’anthropologie hobbesienne va nous renseigner plus précisément sur le rôle et les limites des passions dans les actions humaines : elles sont l’impulsion qui motive l’homme à agir.

Chacun désire ce qui est bon pour lui, mais l’incertitude de l’avenir et l’imprévisibilité d’autrui transforment le désir de l’individu en recherche de pouvoir permanent.

On désire le désir des autres.

On veut dominer autrui.

C’est cela qui transforme l’état de nature en état de guerre : autrui est un ennemi potentiel.

Par ailleurs, l’individu dispose du droit naturel, qui lui permet d’user de tous les moyens nécessaires pour préserver sa vie (chapitre 13 du Léviathan ).

Mais l e droit naturel est contra dictoire pour vivre en société : comment chacun pourrait user de tous les moyens en sa possession pour préserver sa vie, sans porter atteinte à la liberté d’autrui pour faire de même ? Parallèlement à cela, nous pouvons co nstater l’existence d’un autre type de motivation, tout aussi brut mais plus existentiel : le besoin du regard de l’autre pour pouvoir s’appréhender soi - même, avoir conscience de notre propre existence.

Il est possible de parler de passion en ce qui concer ne cette recherche de reconnaissance, d’approbation chez autrui , car c’est une tendance immédiate et propre à l’être humain.

Mais à cet état brut et passionnel, il serait plus prudent de parler « d’auto -affirmation » que de recherche de reconnaissance.

En effet, l’auto -affirmation de soi n’est qu’un désir de se mettre en avant en tant qu’individu .

Selon Hobbes, c’est ce qui motive l’homme à être dans une lutte perpétuelle : la vie est comme une course.

L’appétit est toujours un mouvement pour aller plus loin, comme une sorte de motivation.

On considère les individus qui sont « derrière » pour ressentir la gloire, et ceux qui sont « devant » qui nous poussent à l’humilité.

L’homme est humble devant sa propre médiocrité par rapport aux autres.

Il n’y a pas d’a rrière monde, mourir, c’est arrêter la course en quête de gloire et de dépassement.

La motivation apparait ici comme une lutte d’egos, comme un affrontement pulsionnel, et non comme un choix véritablement délibéré.

Une telle motivation est plus une pulsion pour affirmer sa propre nature, qu’une impulsion pour faire valoir un choix, un engagement réfléchi, sensé.

Mais délibérer pour Hobbes, n’est pas une vertu mais un appétit.

Il est le dernier appétit, le désir le plus fort (la volonté).

Hobbes ne croit pas au libre-arbitre.

On a toujours un appétit, nous sommes déterminés à vouloir.

Donc condamnés et non motivés à choisir.

Toute décision est le fruit d’une passion : le désir ou la peur.

La crainte est la passion la plus décisive.

On ne peut cependant pas pr évoir les actions humaines parce qu’on ne sait pas quels appétits seront les plus forts.

Tout cela nous montre que plutôt que de nous motiver à choisir de manière réfléchie, les passions nous soumettent à des désirs et des craintes qui peuvent s’avérer pathologiques, donc paralysantes plutôt que stimulantes.

Or un choix motivé est un choix réfléchi, dynamique, engagé dans une action pragmatiquement calculée .

Les passions sont violentes et aveugles.

Les passions relèvent du désir, et le choix de la volonté , de l’individualité, de la personnalité .

Comme nous l’avons vu donc, les passions sont pulsionnelles, et si elles permettent à l’homme de survivre et de rechercher sa propre satisfaction, elle s ne lui permette nt pas de vivre en harmonie avec autrui ni même en relation positive avec lui-même .

Au-delà des motivations immédiates, les passions n’apportent pas la motivation nécessaire à l’homme pour vivre en société, elles ne lui apportent pas de valeurs universelles et pas de solution à son impuissance face a u temps qui passe, à sa finitude .

Les passions sont en effet des motivations qui rendent le choix passif.

Elles. »

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