La morale kantienne
Publié le 15/01/2004
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«
Les principes
A quoi doit-on faire appel, en l'homme, pour qu'il agisse moralement ? Il faut chercher ce qui, dans l'homme, ledispose simplement à vouloir faire le bien : la bonne volonté.
La bonne volonté n'est pas bonne par ses effets, car elle peut ne pas aboutir, et néanmoins, elle restera bonne en elle-même, par essence.
La bonne volonté ne faitappel à aucun savoir particulier et ne réclame ni culture ni science.
Enfin, la bonne volonté n'agit pas sous lapromesse de bonheur : elle fera le bien uniquement parce que c'est le bien, et non pour obtenir une récompense.
Qu'est-ce qu'une action moralement bonne ? C'est une action accomplie par devoir, c'est-à-dire ni par contrainte(peur de la punition), ni pour le plaisir de la bonne conscience (faire le bien pour avoir une bonne image de soi-même), ni par simple conformité au devoir (pour suivre passivement des maximes vertueuses).
Il faut véritablementn'avoir aucun intérêt à faire le bien, et le faire tout de même, du mieux que l'on peut.
Les maximes
Quelles sont les maximes d'une action morale ? Il faut séparer les principes hétéronomes qui imposent une loi de l'extérieur et les principes autonomes par lesquels la volonté s'impose une loi par elle-même ; les principes de la moralité doivent venir de la raison seule.
Il faut aussi distinguer deux sortes d'impératifs : l'impératif hypothétique présente la nécessité d'une action comme moyen pour quelque autre chose qu'on désire comme but (par exemple, "si tu veux guérir, alors soigne-toi ") alors que l'impératif catégorique présente la nécessité de l'action, sans condition, pour elle-même ; il est universel, car il vaut pour tous les cas et tous les hommes sans exception, et ilest nécessaire, car il est vrai par sa cohérence logique interne.
Retenons cette formule de l'impératif catégorique :agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autretoujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.
Comment pousser la bonne volonté à suivre l'impératif catégorique ? En effet, tout individu peut facilement voir oùest son devoir, et cependant, ne pas en tenir compte pour l'action.
Il faut pour cela susciter chez lui un sentimentsuffisamment pur pour qu'il n'introduise aucun intérêt ; ce sentiment, c'est le simple respect du devoir.
La morale, le devoir
La raison ne peut donner sa pleine mesure qu'en morale ; il
s'agit d'une raison pratique, c'est-à-dire éthique (science de la
liberté), répondant à la question du « programme » : que faire ?
Kant consacre son premier livre sur le sujet dans Fondements de
la métaphysique des moeurs qui a pour objet l'établissement du
principe suprême de moralité.
Fonder philosophiquement une
métaphysique des moeurs revient à établir la partie « pure » de la
philosophie morale et à élucider les conditions du devoir. 5455
La bonne volonté de Kant
Kant part de la bonne volonté : « De tout ce qui est possible de concevoir dans le
monde, et même en général du monde, il n'est rien qui puisse sans restriction être
tenu pour bon, si ce n'est seulement une bonne volonté.
» La volonté est bonne
en son vouloir intérieur : une disposition à agir en vue du bien la meut ; la bonne
volonté est la volonté d'agir par devoir.
Le sujet moral ne doit se poser qu'une
question : puis-je vouloir que ma maxime devienne universelle ? Cette universalisation
est le critère essentiel de la morale.
Par ailleurs, comme le devoir n'est pas un objet d'expérience, la
loi morale ne saurait avoir d'autre fondement que la raison.
Seul
l'homme qui a la faculté d'agir d'après des principes a une volonté
et cette dernière n'est rien d'autre qu'une raison pratique : « La
représentation d'un principe objectif, en tant que ce principe est.
»
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