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La métaphysique doit-elle quelque chose à la psychologie ?

Publié le 03/06/2012

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Mais " psychologie" est parfois employé comme synonyme de " caractère " pour désigner les dispositions foncières du psychisme d'un individu : de quelqu'un qui sait prendre les événements par le bon côtè et manifeste à tous une égale bonhomie, on dira qu'il a un " heureux tempérament ": un " tempérament énergique " consistera dans la constance au milieu des difficultés, etc. Le tempérament ainsi compris commande assez étroitement la métaphysique...

« 288 ~IÉTAPHYSIQl.iE a) « Cérébral '' n'est pas synonyme d' " intellectuel n ou d' « intelli­ gent " : les termes de la classification typologique désignent une caracté­ ristique organique et des fonctions plutôt physiologiques.

Le cérébral, -ou, comme dit SHELDON, le '' cérébrotonique , - n'est pas nécessaire­ ment un penseur.

Le cérébrotonique peut être cultivé ou illettré, entraîné ou non entraîné aux exercices intellectuels conventionnels de son milieu, peut être un lecteur avide ou n'avoir jamais ouvert un livre, peut être un génie universitaire ou avoir échoué dans toute espèce d'exercices scolaires.

Ce peut être un rêveur, un poète, un philosophe, un ermite, ou un constructeur d'utopies et de systèmes psychologiques abstraits; ce peut être une personnalité schizoïde, un fanatique religieux, un ascète, un martyr ou un croisé plein de combativité; tout cela dépend du mélange des autres composantes, d'autres variables du chœur symP.honique, et aussi des pressions ambiantes aux­ quelles la personnalité a eté exposée.

La qualité essentielle du cérébrotonique est l'acuité de son attention; les deux autres fonctions majeures, la fonction viscérale et la fonction somatique, sont subjuguées, tenue•S en échec, rendues secondaires.

(W.

H.

SHELDON, Les variétés du tempérament, p.

300.

P.U.F., 1.951.) b) Si Ia constitution organique ne fait pas le métaphysicien, elle déter­ mine encore moins le système métaphysique qu'il construira.

Inutile de le dire, si l'on a pu déterminer certaines particularités morphologiques du criminel-né, on n'a pas songé à établir les divers coefficients céphalique5 de l'idéaliste et du réaliste, du mécaniste et du spiritualiste.

Par suite, si la métaphysique n'est pas l'affaire de n'importe quel tempé­ rament physique, des tempéraments fort divers sont susceptibles de réussir dans ce domaine, et le même tempérament pourra, suivant les.

circonstances.

souscrire à des thèses métaphysiques bien différentes.

Il ne reste donc pas grand chose de vrai dans la réflexion soumise à notre examen si nou.o: prenons le mot « tempérament n au sens propre.

II.

- MÉTAPHYSIQUE ET TEMPÉRAMENT MORAL Mais " tempérament " est parfois employé comme synonyme de « carac­ tère " pour désigner les dispositions foncières du psychisme d'un individu : de quelqu'un qui sait prendre les événements par le bon côtè et manifeste à tous une égale bonhomie, on dira qu'il a un «heureux tempérament ": un « tempérament énergique n consistera dans la constance au .milieu des difficultés, etc.

Le tempérament ainsi compris commande assez étroitement la métaphysique.

A.

- La métaphysique suppose un tempérament métaphysicien.

Il n'est pas de science qui n'exige des aptitudes, particulières.

Sans doute, sans avoir de bosse spéciale, on peut assimiler ce qu'il faut connaître d'une discipline pour subir avec succès les épreuves d'un examen; mais on n'est pas physicien pour posséder son certificat de physique.

De même, on peut apprendre la métaphysique sans être pour autant métaphysicien.

Ne mérite ce titre que celui pour qui les problèmes qui se posent dai_J.s ce domaine et les solutions qui leur sont apportées ne sont pas un savoir, mais, une vie ou une expérience personnelle.

Et même, à strictement parler, pour être métaphysicien, il ne suffit pas d'avoir une préférence pour quelqu'un des. »

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