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La métaphysique augustinienne

Publié le 14/11/2023

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« LA METAPHYSIQUE DE SAINT AUGUSTIN PLAN Introduction I- Brève présentation de l’auteur et brève présentation de sa pensée II- Pensée métaphysique de saint Augustin III- Influence de la métaphysique augustinienne dans l’histoire contemporaine de la pensée Conclusion Introduction La question métaphysique a toujours été une préoccupation majeure de l’exercice de la pensée philosophique.

Elle a suscité assez de questionnements et d’effervescences chez beaucoup de penseurs depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. C’est ainsi que plusieurs théories métaphysiques ont été élaboré par divers penseurs.

Au nombre de ces penseurs, nous retenons saint Augustin, théologien et philosophe chrétien de l’antiquité tardive qui lui aussi, a véhiculé sa pensée sur le problème de la métaphysique.

Quelle était donc sa pensée et le contexte dans lequel elle s’inscrivait ? Quelle était l’originalité de la métaphysique de saint Augustin et son influence dans l’histoire contemporaine de la pensée ? I- Brève présentation de l’auteur et contexte d’émergence de sa pensée Né le 13 novembre 354 à Thagaste, ville de la Tunisie actuelle, saint Augustin va étudier la rhétorique qu’il enseignera par la suite avant de s’installer à Rome.

Il devient partisan du manichéisme prônant ainsi le bien et le mal comme les deux principes au fondement du monde jusqu’au jour où il entend une prédication de saint Ambroise dans la cathédrale de Milan.

En 387, à la suite de cette rencontre avec l’évêque de Milan, Augustin se défait du manichéisme, adhère au Christianisme et adopte la posture philosophique néoplatonicienne.

Par cette nouvelle orientation de sa vie, il s’attèlera à corriger les erreurs de son ancien courant de pensée et à défendre avec ardeur la doctrine chrétienne par la philosophie. C’est donc dans un contexte de renaissance de la foi chrétienne que s’inscrit la pensée métaphysique de saint Augustin d’Hippone.

N’oublions pas que d’un point de vue chronologique, nous nous situons précisément dans l’antiquité tardive qui annonçait déjà avec un écho fort raisonnant les couleurs la période médiévale où nous verrons la raison se mettre au service de la foi.

Nous le ressentons plus ou moins déjà dans la pensée métaphysique augustinienne dans laquelle l’auteur justifie l’expérience du divin par la raison et fait même de ce divin le principe intrinsèque de l’homme.

A cette même période, on redécouvrait avec percussion la pensée platonicienne notamment par l’école des néoplatoniciens à laquelle Augustin appartient mais en y ajoutant une dose de la révélation chrétienne faisant ainsi ce que nous pouvons appeler du néoplatonisme chrétien comme le faisait déjà saint Ambroise. Georges Plinval dira que « c’est d’ailleurs l’époque des vastes réalisations métaphysiques où, pour approfondir le mystère de la Création, celui de la Trinité ou de la Rédemption il (Augustin) élabore de volumineuses synthèses, commentaires et développements qu’il voudrait si exhaustifs que bien souvent il doit les laisser inachevés : théorie de la nature de Dieu et des personnes divines, théorie de la Grâce.

Les commentaires sur la Genèse, sur les Psaumes et sur l’œuvre de saint Jean, les quinze livres sur la Trinité, le De Remissione et tous les traités sur la Grâce se succèdent comme autant de compositions savantes et longuement méditées.

Epoque d’exploration et de spéculation théologique intensive ; la théologie domine sans conteste la recherche philosophique, mais ne l’abolit pas, car au sein des plus hautes théories sur les mystères de la foi circule un courant continuel de principes et de notions qui ressortissent de la seule intelligence, c’est-à-dire de la philosophie.

Les livres sur la Trinité sont de cette tendance une illustration éclatante. Enfin, les livres de la Cité de Dieu, synthèse d’une philosophie de l’histoire, expression dernière de la théodicée augustinienne, harmoniseront avec les lois et les fins éternelles de la Providence le destin temporel et concret du genre humain.

».1 II- Pensée métaphysique de saint Augustin La métaphysique augustinienne peut s’articuler autour de deux concepts qui lui sont fondamentaux à savoir : le concept du bien (bonum) et le concept de la conversion (aversio ou conversio).  La métaphysique du bonum, chez saint Augustin Pour l’évêque d’Hippone, l’être en soi n’est que bonum c’est-à-dire que le principe premier, ce qui définit tout être, l’essence de tout être, c’est le bien.

La nature tout entière est bonne.

Pour arriver à cette formulation, il va puiser à la source du pythagoréisme qui contemple l’harmonie du cosmos et la perfection dans les nombres.

Il ira creuser dans la conception platonicienne de l’idée du Bien comme la vertu supérieure dans le monde des idées et principe de toute chose.

Aussi, il convoquera Plotin dans ses Ennéades qui montre que tout découle du bien par excellence qu’il nomme l’Un et retourne à lui.

Il confirmera sa pensée par le socle biblique de Genèse 1, 1 qui dit : « Et Dieu vit toutes les choses qu’il avait faites et elles étaient bonnes ».

De tout ce parcours, il déduit qu’on ne peut séparer l’être du bien car tout être est un bien.

La métaphysique augustinienne du bien corrige ainsi la doctrine manichéiste en affirmant que le mal ne peut être un des fondements du monde ou d’un être car il n’est pas.

Autrement dit le mal n’est que par rapport au bien, c’est-à-dire qu’il est l’absence du bien.

L’être, pensé selon Augustin n’est rien que bonum et que pour le comprendre il faut retourner au bonum.

Le bien est ontologique à l’homme et a donc une portée ontique.

Si donc le livre de la Genèse dessus-cité nous dit qu’à la création Dieu vit que toute chose était bonne, Augustin pense que le bien est au fondement du monde et que la science de l’être en tant qu’être ne consisterait qu’à un approfondissement de la connaissance du bonum. Dans son traité De natura bona, il montre que le bien a un caractère universel et donc est propre à chaque être.

Le particulier de tout être est d’être bon ; alors ce qu’est une chose en soi c’est le bien. Il va articuler sa métaphysique du bien autour de la species (nature intérieure).

Il développe que si une chose arrive à se corrompre, cela veut dire quelle était originellement bonne, car il n’y a plus de corruption possible si d’emblée une chose est déjà corrompue.

Alors le bien est au fondement de tout ce qui existe.

En plus d’être substantiel, le bonum est universel car il n’y a aucun être qui ne soit bon. Il prendra l’exemple théologique selon lequel même l’ange déchu est originellement 1 GEORGES page 7-8 DE PLINVAL, Pour connaitre la pensée de saint Augustin, Editions Bordas, 2012, bon et que le mauvais en lui n’est que la résultante de sa déviance éthique est morale.

On ne peut pas être ce qu’on n’est pas en réalité, on ne peut être que ce qu’on est.

Et si le bien est un principe universel en tout être, alors tout être est bon. Autrement dit, la nature de l’être en tant qu’être c’est le bonum.  A un moment donné de sa pensée, Augustin en viendra à nommer ce bien qui est essence de tout être : Dieu.

Affirmer alors que l’être n’est qu’en étant ce qu’il est par ontologie signifie alors que l’être n’est un être que par un retour à Dieu : c’est ce qu’il appelle la conversion. La métaphysique de la conversio chez saint Augustin Ici, Augustin part du principe biblique selon lequel Dieu est la Vérité de tout être.

Ainsi, pour que l’être soit dans la conformité à son ontologie, il lui faut un retour à Dieu qui est son principe intrinsèque.

Dans ses Confessions, on voit saint Augustin qui ouvre sa conscience à Dieu et se découvre à lui.

Il nous y fait comprendre que la connaissance de l’homme passe par la connaissance de Dieu.

Et si pour connaître l’être il nous faut connaitre l’Etre, alors l’être est un fragment de l’Etre et son accomplissement plein serait le retour à l’Etre qui pour Augustin est son origine ontologique.

On ne saurait donc penser l’être en dehors de l’Etre. Il va faire une récupération de la théorie néoplatonicienne de l’émanation pour parler de la création par analogie ; Ainsi, tout comme chez les néoplatoniciens tout découle de.... »

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