La mémoire. Le temps. L'imagination.
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
Si une telle façon de présenter les choses frappe par une simplification sans doute abusive (l'assimilation sommaire de l'idée à l'image, par exemple), il n'en reste pas moins qu'elle oriente l'attention vers l'importance des associations comme mécanisme psychologique, en particulier comme organisant des structures de la mémoire par liaison de mouvements et de représentations. Mais il faut encore préciser, à la suite des gestaltistes, que nous avons en vue dans l'élément d'association une partie réelle, organique ayant dans le tout une certaine fonction, et non un fragment arbitraire dépourvu d'individualité psychologique.
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Mémoire et association.
L'association (souvent dite associa- tion des idées) a été mise en valeur
par l'école écossaise de Thomas Reid, dont les conceptions ont été vul
garisées en France par les écrits de Taine.
Ces philosophes, dont les
affirmations procèdent de la tradition empiriste, admettent que toutes
les opérations mentales se réduisent à des associations.
Cette thèse
associationniste prononce, en effet, que l'élément-type de la pensée est
l'image, comme résidu dt> la sensation.
En se groupant les images
figureraient tout notre potentiel mental.
(Taine résume cette indication
en affirmant : l'esprit est un polypier d'images).
Or l'activité de cet
esprit se manifesterait par la liaison qu'il établit entre telles ou tellt>s
de ces images : dans cette perspective image et idée sont confondues
selon le mouvement même de la pensée, et le mécanisme de liaison se
réduit au fait des associations.
Dès lors, la mémoire se constitue,
s'utilise et, peur tout dire, se structure, se fixe dans ces schèmes d'as
sociation.
Si une telle façon de présenter les choses frappe par une simplifi
cation sans doute abusive (l'assimilation sommaire de l'idée à l'image,
par exemple), il n'en reste pas moins qu'elle oriente l'attention vers
l'importance des associations comme mécanisme psychologique, en par
ticulier comme organisant des structures de la mémoire par liaison de
mouvements et de représentations.
Mais il faut encore préciser, à la
suite des c gestaltistes »,que nous avons en vue dans l'élément d'asso
ciation c une partie réelle, organique ayant dans le tout une certaine
fonction, et non un fragment arbitraire dépourvu d'individualité psy
chologique.
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En effet, de façon générale, qu'est-ce qu'associer ~ - C'est éveil
ler, attirer, réunir des éléments en tant qu'ils sont capables d'une cer
taine correspondance.
Au fond, l'association n'est possible comme fait
de mémoire que parce qu'elle I~est comme manifestation motrice,
-comme fait de perception interne ou externe.
Pm· exemple la mémoire affective consiste en l'attraction d'un
état par un autre, celui que nous vivons dans le présent étant réputé
identique à celui qui est sollicité dans le passé.
(On connaît à ce sujet
les belles pages de Marcel Proust; son œuvre entière semble reposer
sur l'expérience de ce mécanisme).
-Les lois de l'association montrent, en effet, que, autant que
nous en sommes capables :
1
• le semblable attire le semblable (loi de ressemblance);
?• 1e contraire appelle le contraire (loi de contraste);.
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