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LA MÉMOIRE ET L'OUBLI

Publié le 27/02/2008

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LA MÉMOIRE ET L'OUBLI "Se souvenir de tout serait, en bien des circonstances, aussi fâcheux que ne se souvenir de rien ; il faudrait, pour nous rappeler une portion déterminée de notre passé, exactement le temps qu'il fallut pour la vivre, et nous ne viendrions jamais à bout de penser." William James, Précis de psychologie, 1892.

« L'analyse du professeur Patrick Süskind, dans « Amnésie littéraire » (Un combat et autres récits) fait dire à son narrateur « tu n'as pas le droit de te laisser à cette effroyable amnésie, tu dois lutter contre ce courant du fleuve de l'oubli ».

Pourtant, dans la seconde de ses Considérations inactuelles, Nietzsche écrit que le mouton est heureux parce qu'il a la capacité d'oublier immédiatement ce qu'il a vécu.

Il constate que l'homme souffre de ne pas posséder cette capacité d'oublier.

Faut -il alors penser que nous devrions oublier ? L'oubli ne désigne -t-il pas plutôt la perte de la mémoire, et la perte d'une partie de son identité ? Le paradoxe de ce sujet tient au constat de cette ambivalence de l'oubli.

Si la mémoire individuelle n'est pas vraiment maîtrisable, tout l'intérêt de ce sujet est dès lors dans son sens collectif, appliqué à une société.

Faut -il prôner l'oubli, dès l'instant où cet oubli peut blesser la mémoire d'événements traumatiques, comme ceux de la guerre d'Algérie qu'évoque Meurtre pour mémoire, ou faut-il au contraire réactiver cette mémoire, attendu qu'elle risque de réactiver des conflits et de cristalliser des antagonismes ? Le problème devient alors celui de savoir dans quelle mesure le culture de la mémoire peut se faire en évitant cette tendance au conflit, d'un vécu qui a nécessairement été traumatique.

Nous nous efforcerons de montrer, dans un premier temps, que l'oubli correspond à un dangereux effacement de la mémoire.

Nous en viendrons toutefois à dépasser ce constat, pour essayer de montrer qu'il est du devoir des pouvoirs publics de défendre un sens nouveau de l'oubli, débarrassé des tensions de la mémoire. Plan proposé Partie 1 : L'oubli comme dangereux effacement de la mémoire. a - Oubli et refoulement : les dangers de l'oubli individuel.

Partir de l'évidence.

L'oubli se joue à un niveau psychologique et individuel : il est la perte de mémoire qui repose sur la double difficulté non volontaire et non forcément bon.

Analyse : L'oubli est une nécessité psychique, il est condition de fonctionnement de la mémoire.

L'apport de la théorie psychanalytique freudienne est d'avoir montré que l'oubli est moins le défaut de la faculté de mémoire que l'avatar d'une conduite d'apprentissage, un phénomène en étroite relation avec le mécanisme du refoulement.

En ce sens, la théorie psychanalytique elle-même. »

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