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la médecine, sur l'organisation sociale, une lettre, posthume, sur les Causes premières.

Publié le 21/10/2012

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la médecine, sur l'organisation sociale, une lettre, posthume, sur les Causes premières. Philosophiquement, son propos est, non-pas de faire oeuvre de métaphysicien, puisque la connaissance des causes premières est « pour toujours dérobée aux moyens d'investigation que l'homme a reçus avec la vie «, mais d'introduire dans l'étude de l'homme une certitude qui lui manque : cette certitude, la liaison de l'analyse (l'analyse de Condillac) et de la physiologie (Cabanis est médecin) l'assure. Connaissance qui permettra de déterminer, avec certitude, une morale assurant le bonheur de l'homme. Agnosticisme dont se souviendra Comte. La notion propre à Cabanis, reprise par Maine de Biran, est celle d'impression interne, primordiale dans le fonctionnement des facultés; cette notion nouvelle permet de rendre compte de l'instinct, qui relève d'une sensibilité organique tout aussi apte que la sensibilité consciente à organiser, additionner des impressions. Est donc abandonnée « l'irritabilité «, incapable de rendre compte de l'organisation de phénomènes inconscients, tel que le phénomène de digestion. Avec la « sensibilité interne «, Cabanis préfigure en quelque sorte la notion de structure, au niveau de phénomènes non réfléchis. Il se pose le problème du moi : moi conscient et sensibilité inconsciente. Il ne le résout pas par une dualité irréductible, comme le feront Bichat et Maine de Biran. L'unité de la nature entraîne à considérer la pensée comme une fonction cérébrale : le fonctionalisme total rend homogènes le physique et le moral. Ainsi Cabanis aborde-t-il une étude de l'homme total, en affirmant que rien de l'homme ne saurait être abstrait si c'est de l'homme vivant que l'on veut parler. DESTUTT DE TRACY AntoineLouis-Claude, comte de (1754-1836) est né et mort à Paris. Idéologue, puisque, comme ses contemporains, Cabanis, Gérando, Laromiguière, Maine de Biran, son grand oeuvre est de constituer la science des Idées. Comme ses prédécesseurs immédiats, Volney, Condorcet, Ginguené, Garat, il se réclama de Locke et de Condillac, tout en sachant qu'il les dépasse; c'est vers les idéologues que se tournera le 'axe siècle, lassé du romantisme : Stendhal et Taine. Philosophe « engagé « dans les affaires publiques, Destutt de Tracy est un spéculatif qui ne se contente pas de penser pour penser, mais pour agir, et dont le rationalisme croit au progrès. Son oeuvre est l'élaboration en doctrine de l'Idéologie : An rx, Projets d'éléments d'idéologie à l'usage des écoles centrales de la République française, reparus en l'an xiii (1804) sous le titre : Eléments d'idéologie, Ire partie; 1803, Deuxième partie : grammaire; 1805, Troisi...

« XVIIe SIÈCLE DESCARTES René (1596-1650) (Voir page 146.) PASCAL Blaise (1623-1662) (Voir page 194.) SHAFI'ESBURY Cooper-Antony­ Ashley, 3" Comte de (1671-1713) né à Londres, mort à Naples, est l'au­ teur de : An Inquiry concerning Vir­ tue or Merit (1699); A letter con­ cerning Enthusiasm ( 1 708); Soli­ loquy ( 1 71 o) ; Characteristics of Men, Manners, Opinions, Times ( 1 7 1 1).

Toute philosophie qui ne se construit pas sur la pratique est bâtie sur du sable : en cela Shaftesbury se trouve en accord avec Locke et Hobbes.

Nourri du platonisme cambridgien, indé­ pendant des trois formes de rationalisme qui s'affrontent en Angleterre au début du xvm• siècle, il établit une morale et une esthétique qui fondent l'ordre du monde.

L'ordre du monde ne saurait être fondé par les méditations stériles, telles que le cogito cartésien; la véritable philoso­ phie, pour ce lecteur de Xénophon, pour ce commentateur du Banquet, tend à former un homme « bien né », qui soit à la fois cœur, intelligence et volonté; elle est complétée, aidée par un innéisme contraire à l'innéisme de Locke : les idées innées relèvent de l'instinct, au m!me titre que les gestes de la génération.

Œuvre de la nature, elles sont en accord avec les fins poursuivies par la nature, elles sont universelles.

Cet innéisme, natu­ rel à plus d'un titre, suppose et fonde un sens moral qui est amour de l'ordre, du beau, et tend au bien universel.

Le mal est un désordre contre nature, que l'ordre universel a vite fait de réduire.

L' opti­ misme de Shaftesbury, non sans analogie avec l'optimisme leibnizien, n'est pas dénué d' examen: la libre critique est une de ses règles, le scepticisme une de ses méthodes, étant bien entendu que le scepticisme n'est pas une fin en soi, mais un moment de la quête de la vérité; l 'en­ thousiasme, pour une fois, n'est pas pris en un sens péjoratif; il dépasse le scepti­ cisme, en étant le ressort de toute recherche, la satisfaction devant l'aboutissement; il est parfois dévoyé vers le fanatisme, l'athéisme.

MANDEVILLE Bernard de (vers 1670-1733) Né à Dordrecht (Hollande}, mort à Londres en 1 733· Auteur de La Vierge démasquée (1709), son œuvre la plus célèbre est La fable des Abeilles (1 714).

BUFFIER Claude (1661-1737) Né en Pologne, mort à Paris.

Son Traité des premières vérités parut en 1 7 1 7 ; il collabora au Journal de Trévoux.

Le Père Buffier choisit, au sein du dualisme XVIIIe SIÈCLE philosophique du XVIII 0 siècle, la philoso­ phie de l'esprit, la métaphysique, au sens de Locke, c'est-à-dire l'étude de l'entendement humain, de ses pouvoirs, de ses limites.

Buffier se réclame de Locke, lorsqu 'il attaque les « romans » cartésien et malebranchiste : « la méta­ physique de Locke a fait revenir une partie de l'Europe de certaines illu­ sions travesties en systèmes »; roman, en effet, qu'un système reposant sur une évidence du sens intime, dont la consé­ quence est un nécessaire scepticisme, enfermé dans la « perception de nos propres pensées ».

Pour échapper à ces faux problèmes, il faut reconnaître des « véri­ tés externes », vérités premières au même titre qu'un cogito, vérités qui établissent la réalité d'existences hors de nous.

« Une simple disposition à penser de telle manière en telle conjoncture », le sens commun, perçoit ces vérités premières; sens commun et vérités premières s' abreu­ vent à la même source, la nature; cette dernière n'est pas maîtresse d'erreurs, mais, pour le philosophe, il faut dépouil­ ler le sens commun, la nature, des obscurités nées de jugements faux.

Cette philosophie du sens commun, qui préfigure les doctrines de Thomas Reid et des philosophes écossais, conduit aux vérités religieuses; deux certitudes, la certitude du témoignage des sens et la certitude de l'autorité humaine, fondent la tradition catholique et l'enseignement des Evangiles.

L'argument d'autorité, dont les conclusions selon Locke n'étaient que probables, devient pour le Père Briffier, lorsqu'il s'agit de faits, une certitude.

Le témoignage ne perd rien de sa valeur lorsqu 'il est multiplié par des témoins dignes de foi.

Dyptique que l'œuvre du Père Bu.ffier, métaphysicien et jésuite : si le fruit de la métaphysique « est de nous faire bien connaître les bornes de notre esprit », une philosophie du sens commun soutient l' apologé­ tique.

COLLIER Arthur (1680-1732) né à Longford-Magua (Wiltshire}, fit paraître en 1713 la Clavis universalis et en 1 730 : Specimen of true philo­ sophy.

BERKELEY George (1685-1753) (Voir page 202.} HUTCHESON Francis (1694-1747) né dans l'Irlande du Nord, fut en 1729, professeur à l'Université de Glasgow, où il mourut; citons parmi ses œuvres : Sys­ tem of moral Philosophy (1755); Essay on the nature and conduct of the passions and affections (1728).

BUBER Marie (1694-1753) née à Genève, morte à Lyon, est l'auteur de: Le monde fou préféré au monde sage ( 1731-1 733); Lettres sur la religion essentielle à 1 'homme dis­ tinguée de ce qui n'en est que l'accessoire ( 1 738).

HUME David (171 1-1776) (Voir page 206.) HEMSTERHUIS François ( 1721-1 790) né à Groningue, mort à La Haye, ami de Jacobi et excellent écrivain français, est l'auteur de Lettre sur l'Homme et ses rapports (1772); Sophyle ou de la Philosophie; Aristée ou de la divinité (1778-1779)· SMITH Adam (1723-1790) né à Kirkcaldy, mort à Edimbourg, fut l'élève de Hutcheson à l'Université de Glasgow; il fit paraître, en 1759, la Théorie des sentiments moraux, et, en 1776, ses Recherches sur la nature et les causes des richesses naturelles.

Un séjour en France lui permet de fré­ quenter les économistes, en particulier Turgot et Quesnay.

A son retour en Angleterre, il élabore la Richesse des Nations, qui fait de lui un des fonda­ teurs de l'économie politique.

Adam Smith trouve dans l'immédiateté du sentiment ses seules règles de conduite : la vie morale n'est que nuances, et ces nuances ne peuvent pas être saisies de manière intellectualiste.

Le type de la morale intellectualiste, c'est la casuistique, dont la précision exclut la donnée fon­ damentale de toute vie morale, c'est-à­ dire le sentiment de sympathie ou de répulsion.

Sentiment d'où est exclu d'ailleurs l'intérêt.

A partir de cette expérience, qui ne peut être que particu­ lière, s'élaborent certaines règles géné­ rales.

Si, à la base d'un jugement moral, se trouve un sentiment de sympa­ thie désintéressée, l'individu qui juge n'est cependant ni hors du temps, ni hors de la société : le jugement moral tient compte des « suites » d'une action, échappe à la simplicité intuitive du for intérieur rousseauiste.

Ces deux condi­ tions de la vie morale, une sympathie et un jugement, manifestent une provi­ dence divine.

De la même manière, Adam Smith, économiste, est sensible à la finalité que révèle le jeu spontané de l'égoïsme dans l'augmentation des ri­ chesses d'une nation : au contraire des 391. »

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