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La médecine au XVIIe siècle

Publié le 22/02/2012

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L'amour médecin, Le Médecin malgré lui, Monsieur de Pourceaugnac : fantoches de noir habillés, chapeaux pointus. Pédants sanguinaires. Gui Patin et ses lettres ou la sottise d'un homme d'esprit. La querelle de l'antimoine. Les anticirculateurs. Encore Molière : Le Malade imaginaire et ce résumé de l'art de guérir : Clysterium donare, Postea seignare, Ensuita purgare. Aspects plus pittoresques que flatteurs du XVIIe siècle médical, ils en sont aussi les plus connus. Ils ne laissent pas soupçonner que ce siècle est celui qui vit naître la médecine moderne. Il est vrai que l'arsenal thérapeutique ne s'est guère enrichi alors et que c'est à la façon de leurs pères que les médecins traitent leurs patients que Dieu guérit, à moins qu'Il ne les rappelle à Lui. De nouveaux remèdes point, ou si peu : le moxa importé d'Orient, quelques drogues d'Amérique dont la plus fameuse est le quinquina si médiocrement chanté par La Fontaine. Deux techniques inédites, injections intraveineuses et transfusion du sang, ont à peine dépassé le stade expérimental et ne se maintiendront pas dans la pratique.

« côtés de Claude Perrault qu'il combat sur un autre terrain. Assimilant le cOeur à une machine hydraulique, Harvey proposa l'exemple d'un problème de la vie animale résolu parl'application des lois mécaniques, et ceci dans le temps même où Galilée donnait par ces lois une explication del'univers. On ne saurait trop insister sur un point de sa démonstration.

Elle est basée sur des observations à la foisqualitatives et, ce qui est nouveau, quantitatives.

Ayant évalué le poids du sang contenu dans le ventricule etcompté les contractions du cOeur pendant une demi-heure, Harvey avait montré qu'en cet espace de temps lecOeur envoie dans l'aorte une quantité de sang bien plus grande que celle qui se trouve dans le corps.

D'où laconclusion que le sang revenant au cOeur est le même que celui qui en est parti. Santorio, qui peut être considéré comme le père du métabolisme, publia en 1614 sous le titre De statica medicina, lerésultat de trente années d'observations pratiquées sur lui-même en s'aidant de balances et d'autres instruments.Au temps où Harvey étudiait à Padoue, Santorio résidait à Venise et il n'est pas impossible que les deux hommes sesoient rencontrés. Un point restait obscur dans le De motu cordis ; un maillon manquait à la chaîne.

Comment le sang passe-t-il desartères dans les veines ? Anastomoses, porosités de la chair ? Harvey se garde de conclure.

Pour voir les capillaires,l'Oeil nu est insuffisant et Harvey ne disposait pas de microscope.

Malpighi passe généralement pour en avoir, en1661 établi l'existence dans le poumon de la grenouille ; cette découverte lui a été contestée au bénéfice de HenryPower qui, dès 1649, décrivit les vaisseaux "menus et pareils à des cheveux qui relient les artères aux veines". L'application des verres grossissants à l'examen des phénomènes vitaux est aussi lourde de conséquences que ladécouverte de la circulation du sang.

Tentée, en 1590, par Thomas Mouflet au cours de ses recherches sur la gale,elle ne se répandra que vers le milieu du XVIIe siècle.

C'est alors que le microscope, simple le plus souvent, carl'aberration chromatique s'oppose à l'emploi du microscope composé, fut perfectionné par des Hollandais, artisans ouamateurs, dont le plus célèbre, Leeuwenhoek, ne se borna pas à construire des instruments d'optique, mais sutaussi s'en servir.

Le microscope venant au secours du scalpel, les découvertes se multiplient en anatomie.Swammerdam injecte les vaisseaux selon une méthode que son disciple Ruysch développera.

En 1658, il décrit lesglobules rouges ; en 1664, les valvules des vaisseaux lymphatiques dont Aselli avait révélé vingt-deux ans plus tôtl'existence et dont Rudbeck et Bartholin se disputeront le mérite d'avoir reconnu les connexions avec le canalthoracique, découvert par Pecquet en 1651.

Malpighi met en évidence la structure alvéolaire du poumon, signale lespapilles du derme et de la langue, examine la structure du foie, de la rate et des reins.

Leeuwenhoek distingue lesarcolemme des fibres musculaires observées par Sténon en 1667, affirme leur caractère strié dans les musclesvolontaires, étudie la constitution du cristallin. En 1651, Harvey avait ouvert le débat sur la génération ; au frontispice allégorique de son livre, les mots Ex ovoomnia ne prendront que plus tard leur pleine signification.

Là encore il était réservé au microscope d'ouvrir desperspectives nouvelles.

C'est par lui que Leeuwenhoek découvre le spermatozoaire et que Régnier de Graafentreprend ses recherches fondamentales sur l'appareil reproducteur des mammifères.

En 1671, Francesco Redi avaitexpérimentalement battu en brèche la doctrine de la génération spontanée. La découverte de la circulation et le microscope sont appelés à transformer de fond en comble la médecine, cecid'autant plus que les premières académies, les premiers journaux scientifiques et même médicaux (Nicolas de Blégnyfonda en 1679 les Nouvelles découvertes sur toutes les parties de la médecine) vont aider aux relations entresavants et à la propagation des faits fraîchement acquis.

En pathologie concrète leur action ne s'exercequ'indirectement, encourageant l'esprit d'observation, créant ainsi le milieu propice aux admirables descriptionscliniques de Sydenham ou aux recueils d'observations anatomo-pathologiques tels que le Sepulchretum anatomicumde Théophile Bonet. Sans doute le P.

Athanase Kircher, micrographe de la première heure, crut-il, en 1658, déceler dans le sang despestiférés le germe vivant de la maladie.

Les instruments dont il se servait ne lui permettaient pas de distinguer lebacillus pestis et ce qu'il prit pour des vers n'étaient que leucocytes ou globules rouges agglomérés Si, d'autre part,Leeuwenhoek a vu dans des infusions apparaître des êtres minuscules, son observation fut sans portée pratiquecomme sans lendemain. Par contre les deux découvertes, circulation et microscope, exercent, dès le principe, une influence considérable aupoint de vue spéculatif en contribuant, la première avec Borelli, la seconde avec Borelli et Baglivi, au succès del'école iatromécaniciste sur un terrain déjà préparé par Santorio.

Baglivi, à qui son maître Malpighi avait enseignél'usage du microscope, fait de la fibre l'élément de base de l'organisme et voit dans sa tension et dans sonrelâchement la cause de la plupart des maladies.

Au demeurant, reprenant la conception harvéienne du cOeur,machine hydraulique, il assimile les organes à des outils.

Pour dégager la tuyauterie que sont les intestins etdécrasser les filtres que sont les glandes, on a recours, souvent à contre-sens, à la saignée et à la purgation, cecisurtout après que Bellini eut voulu expliquer la pathogénie des fièvres et des inflammations par la stagnation du sanget son épaississement dans les réseaux capillaires.

Ainsi, pour des motifs différents, les iatromécanicistes purgent etsaignent avec autant d'entrain que les galénistes orthodoxes qui prétendent par les mêmes moyens débarrasser lecorps des humeurs peccantes.. »

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