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La mauvaise foi, mensonge à soi

Publié le 24/12/2014

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a) Le rejet de l'inconscient Mais l'existence même d'un inconscient psychique tel que l'a défini Freud a été contesté. Dans son ouvrage l'Être et le Néant, J.-P. Sartre, en particulier, a estimé que l'attitude de la mauvaise foi suffit en réalité à expliquer les conduites dont Freud voulait rendre compte par son hypothèse de l'inconscient. b) L'affirmation de la mauvaise foi La mauvaise foi est un mensonge à soi. Tandis que dans le simple mensonge je masque consciemment la vérité à autrui, «dans la mauvaise foi, c'est à moi-même que je masque la vérité. Ainsi la dualité du trompeur et du trompé n'existe pas ici. La mauvaise foi implique au contraire par essence l'unité d'une conscience» (L'Être et le Néant, p. 87).
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« SUJET 35 tromper, il ne saurait en aucun cas mentir.

C'est pourquoi l'on peut sans doute avancer que le pouvoir de mentir, de falsifier, est le propre de l'homme.

• Dans ces conditions il semble impossible de mentir sans s'en rendre compte.

3.

L'hypothèse de l'inconscient • Mais la conscience constitue-t-elle vraiment la totalité de notre vie psychique, le sujet lui est-il totalement réductible, ou ne doit-on pas admettre avec Freud l'existence d'un inconscient qui constituerait un lieu psychique essentiel et, au sens propre du mot, fondamental ? Dans cette hypothèse, la réponse à la question qui nous occupe serait toute différente.

• L'inconscient freudien est en effet une instance psychique douée d'une énergie spécifique, celle des pulsions et des instincts, et se caractérisant par une certaine forme de volonté et d'intentionnalité : le désir.

Dans ces conditions, le mensonge (pas tous les mensonges mais du moins certains mensonges) ne pourrait-il pas être lié à un désir inconscient tout en échappant à la conscience ? Le mensonge serait bien alors un énoncé volontairement faux, mais produit par une volonté inconsciente, et par conséquent il serait parfaitement possible de mentir sans s'en rendre compte, de mentir inconsciemment.

• Admettons, par exemple, la validité de la théorie freudienne du complexe d'Œdipe, selon laquelle tout enfant nourrit inconsciemment un désir sexuel à l'égard de celui de ses parents qui est du sexe opposé, et un désir de mort à l'égard de celui de ses parents qui est du même sexe et qui est perçu comme un rival (ainsi Œdipe épouse-t-il sa mère et tue-t-il son père).

Imaginons ensuite un jeune garçon dans une phase aiguë de son complexe d'Œdipe, disant à son père qu'il l'aime.

Ne ment-il pas, ce faisant, sans s'en rendre compte ? Car enfin, il peut, en raison de la pression sociale et du refoulement effectué par son sur-moi, qui veut que l'on aime ses parents, croire qu'il aime son père, alors qu'en réalité il lui voue une haine jalouse.

À tout le moins, même s'il aime d'une certaine manière son père, cet amour est ambivalent, puisqu'il enveloppe aussi de la haine.

Il y a donc au moins demi-vérité ou demi-mensonge, demi­ mensonge dont il ne «Se rend pas compte".

Dira-t-on qu'il se trompe simplement ? Non, car aussi bien, il veut tromper : son père, la société, lui-même ; et pour être inconsciente, cette intention n'en est pas moins réelle.

Dira-t-on qu'«il" ne ment pas, mais que «Ça" ment en lui : il n'en reste pas moins que ce «Ça" est le plus intime de son être, ce sans quoi. »

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