La maladie d'un être vivant est-elle comparable à la panne d'une machine ?
Publié le 12/01/2004
Extrait du document
- Parties du programme abordées :
- La connaissance du vivant. - La technique.
- Analyse du Sujet : Les dysfonctionnements d'un système organique sont-ils de même nature que ceux d'un assemblage mécanique produit par l'industrie humaine ?
- Conseils pratiques : Appuyez-vous sur des connaissances solides. Évoquez la thèse mécaniste avec Descartes ou La Mettrie ; montrez ses limites. Montrez ce qu'implique le vitalisme. Analysez le rôle du dysfonctionnement comme révélateur de la structure du système.
- Bibliographie :
Aristote, Histoire des animaux, Les Belles Lettres. Aristote, Physique, Les Belles Lettres. Descartes, Discours de la Méthode, Garnier-FlammariOn. La Mettrie, L'Homme-machine, Garnier-Flammarion. Kant, Critique de la faculté de juger, 2e partie, Vrin. Jacob, Logique du vivant, Gallimard, Tel.
- Difficulté du sujet : **
- Nature du sujet : classique.
L'être vivant se distingue de la machine par sa singularité. En relation avec l'environnement, il est fragilisé par l'insertion dans le temps. La machine est système clos, issu d'un modèle théorique, en principe parfait. La maladie est perturbation chez le vivant, entraînant des conséquences indélébiles. La panne peut se résoudre ou par la réparation ou par la substitution. Elle est déséquilibre en recherche d'ordre rationnel.
- I - Conditions de possibilité dela comparaison entre maladie et pa
- II - Le rapprochement possible entre la maladie d'un vivant et la panne d'une machine.
- III - Ce qui éloigne la maldie de la panne.
«
III - Ce qui en éloigne
a) La complexité de la main et son extrême habileté chez l'artisan ou l'artiste ne peut être rendue par la plus belle des prothèses.
Letragique de l'être vivant est dans la fragilité du raffinement.
La résistance, la volonté d'agir énoncées par Cuvier comme caractères de lavie, rendent unique l'être vivant par la transformation qu'il impose à l'être entier.
Le cheval dressé ou le musicien, malades, perdent deleur performance due à l'apprentissage et à leur aptitude originale.b) La maladie touche un corps-mémoire.
La panne déséquilibre un système clos.
Les doigts de Jankélévitch, son brillant de penséesuivent l'évolution de son histoire et s'actualisent dans le présent.
Ils sont aussi projets dans le futur.
La catastrophe écologique marquepour toujours des espèces animales et végétales.
Le temps est irréversible.c) On comprend alors le rôle des sciences humaines lorsqu'il s'agit pour l'homme d'assumer sa maladie.
Freud enracine dans le biologiqueles états psychologiques mais donne à la représentation le rôle d'interpréter l'événement vital.
L'horloge n'a pas d'état d'âme devant lapanne.
Noureev se sachant malade, se presse de créer.
Conclusion
En un sens, l'être vivant a des automatismes et les dérèglements sont des pannes de l'organisme.
Mais quand il s'agit d'intégrer àl'existence la perturbation, la maladie réclame alors une modification de l'être entier, un échange de celui-ci avec l'environnement.
« La vie est l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort.
» Bichat, Recherches physiologiques sur la vie et la mort, 1800.
« La vie est l'ensemble des fonctions capables d'utiliser la mort.
» Henri Atlan, Entre le cristal et la fumée, 1979.
« La faculté d'un être d'agir selon ses représentations s'appelle la vie.
» Kant, Doctrine du droit, 1797.
« La vie apparaît comme un courant qui va d'un germe à un germe par l'intermédiaire d'un organisme développé.
» Bergson, L'Évolution créatrice, 1907.Ce courant, c'est précisément l'élan vital, qui se transmet d'individu à individu, de génération à génération, d'espèce à espèce ens'intensifiant toujours davantage et en créant perpétuellement de nouvelles formes, plus complexes que les précédentes.
« Je suppose que le corps n'est autre chose qu'une statue ou machine de terre [...].
Dieu met au-dedans toutes les pièces qui sontrequises pour faire qu'elle marche, qu'elle mange, qu'elle respire...
» Descartes, Traité de l'homme, 1662 (posth.)
« Chaque corps organique d'un vivant est une espèce de machine divine, ou d'automate naturel, qui surpasse infiniment tous lesautomates artificiels.
» Leibniz, La Monadologie, 1721 (posth.)
« Lorsque les hirondelles viennent au printemps, elles agissent en cela comme des horloges.
» Descartes, Lettre au Marquis de Newcastle, 1646.
« Mettez une machine de chien et une machine de chienne l'une auprès de l'autre, et il en pourra résulter une troisième petite machine,au lieu que deux montres seront auprès l'une de l'autre, toute leur vie, sans jamais faire une troisième montre.
» Fontenelle, Lettres galantes, 1742.
« La pensée du vivant doit tenir du vivant l'idée du vivant.
» Canguilhem, La Connaissance de la vie, 1952.
« La vie est [...] la liberté s'insérant dans la nécessité et la tournant à son profit.
» Bergson, L'Énergie spirituelle, 1919. La vie, pour Bergson, tranche radicalement sur la matière.
Le monde matériel obéit à des lois immuables et nécessaires.
Dans ce monderégi par le déterminisme le plus strict, le vivant introduit l'indétermination et la spontanéité ; d'une façon toujours imprévisible, il « senourrit» en effet de la matière pour la transformer à son profit.
« Dieu et la Nature ne font rien en vain.
» Aristote, Du ciel, ive s.
av.
J.-C.
« La biologie moderne a l'ambition d'interpréter les propriétés de l'organisme par la structure des molécules qui le constituent.
»François Jacob, La Logique du vivant, 1970.
« Toutes les propriétés de la matière vivante sont, au fond, ou des propriétés connues et déterminées, et alors nous les appelonspropriétés physico-chimiques, ou des propriétés inconnues et indéterminées, et alors nous les nommons propriétés vitales.
» Claude Bernard, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, 1865.L'élan vital n'est invoqué, selon Claude Bernard, que pour expliquer les phénomènes obscurs et inexplicables, dont la physique et lachimie sont incapables de rendre compte : « quand nous qualifions un phénomène de vital, cela équivaut à dire que c'est un phénomènedont nous ignorons la cause prochaine ou les conditions ».
« On voit dans les plantes mêmes les choses utiles se produire en vue de la fin, par exemple les feuilles en vue d'abriter le fruit.
»Aristote, Physique, Ive s.
av.
J.-C.Le finalisme postule que la nature ne fait en rien en vain, que tout ce qu'elle produit existe en vue d'une fin.
Ainsi, tous les organes de laplante s'expliquent par le fait qu'ils visent chacun un but précis, qui participe à la survie ou à la reproduction de la plante.
Si la forme desfeuilles est adaptée à la protection du fruit, c'est bien que cette protection constitue la « cause finale » (ou la fin) des feuilles.
« Aucun organe de notre corps [...] n'a été créé pour notre usage; mais c'est l'organe qui crée l'usage.
» Lucrèce, De la Nature, nef s. av.
J.-C..
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