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La main est-elle un outil comme les autres ?

Publié le 09/09/2014

Extrait du document

L'exigence qu'elle soit « en main «, la ramène, selon les lois de la prise et de la mécanique musculaire, à des pro­portions quasi-invariables.

Tout se passe comme si la main allait chercher dans les objets naturels, sa propre image, dégagée des limites de son immédiateté. L'animal rend l'instrument à la nature après immédiat usage. L'homme va chercher dans les cho­ses, en les façonnant, la dimension de la temporalité. Il accumule du temps dans l'outil, pour ensuite en gagner. Il s'ensuit qu'il conserve l'outil, au-delà de la situation présente, comme une possibilité, à l'avenir, de résoudre des situations analogues possibles, avec leurs difficultés supputées. L'outil acquiert un usage général, à travers une finalité conçue plus que ressentie. L'outil devient un schéma général d'action, valable pour des conditions abstraitement définies, hors de tout environnement concret.

 

L'outil est un objet transmissible, et qui transmet en même temps une expérience. L'outil immortalise la main ; il la perpétue.

Sujet voisin: «Montrez que le travail humanise non seule­ment la nature mais l'homme lui-même «. Ce sujet est voisin, en ce sens que toute réflexion sur la main et l'outil a nécessairement comme arrière-fond une philosophie du travail. Le mouvement est indiqué par le sujet : Le travail humanise la nature, c'est-à-dire transforme les objets naturels en objets capables de satisfaire les besoins humains. Le travail substitue un univers humain à l'univers naturel, qui en est cependant l'origine. Inversement, le travail oblige l'homme à travailler humainement, intelligemment, et les produits de son travail deviennent des forces objectives qui le contraignent à se dégager des conduites sommaires et brutales de l'instinct. La main humaine, par exemple, se dégage de sa « nature «, et s'humanise par son travail. Comme le travail humain est spécifiquement un travail par outils, on peut dire que l'outil humanise la main.

« CAMBODGE ET VIET·NAM 17 PLAN SOMMAIRE Introduction.

- La main, cette inconnue.

Familiarité et étonnement.

1.

- La main et l'outil.

a) Main et outils sont spécifiquement humains.

b) L'outil ressemble à la main ..

c) L'outil est façonné par la main (maniabilité).

d) L'outil est conçu (finalité).

e) L'outil est transmissible (conservation et temporalité).

II.

- t'outil et la main.

a) L'outil, trace de la main.

b) L'outil, éducateur de la main.

c) L'outil déforme la main.

d) L'outil spécialise la main.

e) La main sensibilise l'outil.

Conclusion.

- Le dialogue main et outil.

Sa signification : le travail humain.

DÉVELOPPEMENT Nous reconnaissons les hommes à leur visage.

Aussi avons-nous pris l'habitude d'y prêter attention comme à la partie noble de leur être physique, et c'est au front, aux yeux, aux mimiques que nous lisons ce qui nous est essen­ tiel dans les rapports avec ceux qui nous entourent.

Les mains sont presque invisibles, tant qu'on n'a point résolu de les observer.

Les nôtres mêmes nous sont presque ignorées ; nous ne nous étonnons guère de leur activité.

Parfois, dans les portraits que composent les peintres, les mains s'effacent dans une sorte d'esquisse, mais parfois aussi elles deviennent présentes et comme monstrueuses, révélatrices, aussi bien que les visages.

Dès qu'on y songe, elle étonne.

Paul Valéry, dans un discours aux chirurgiens, s'émerveille de la main humaine.

La main du chirurgien en train d'opérer, visage masqué, devient le signe de la présence humaine, « organe extra· ordinaire, en quoi réside presque toute la puissance de l'humanité, et par quoi elle s'oppose si curieusement à la nature, de laquelle cependant elle procède ».

Et nous voici ramenés à d'humbles observations qui soulignent l'extraordinaire de cette main si familière, le geste banal, par exemple - et facilement accompli :. »

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