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La lucidité est-elle un obstacle au bonheur?

Publié le 02/04/2015

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Justification Problème Reformulation Thèse Arguments La lucidité est-elle un obstacle au bonheur ? ? Introduction « Je me suis quelquefois proposé un doute : savoir s'il vaut mieux être gai ou content, en imaginant les biens qu'on possède être plus grands et plus estimables qu'ils ne sont, et ignorant ou ne s'arrêtant pas à considérer ceux qui manquent, que d'avoir plus de considération et de savoir, pour connaître la juste valeur des uns et des autres, et qu'on devienne plus triste. » Descartes, Lettre à Elisabeth, 6 octobre 1645. Ainsi, considérer objectivement la vraie valeur de toutes choses, sans entretenir d'illusions à leur sujet, ne nous condamne-t-il pas à la tristesse ? Il est vrai qu'il apparaît difficile d'être serein quand on prend conscience de certaines réalités, telles que les injustices, la misère, etc. De plus, si être heureux signifie bien satisfaire tous ses principaux désirs, force est de constater que le réel contrarie bien souvent nos aspirations. Comment, dès lors, ne pas être tenté de se réfugier dans des illusions réconfortantes ? Cependant, regarder la réalité en face, en toute conscience et objectivité, n'est -ce pas là une exigence de la raison ? Comment l'homme peut-il donc être entièrement comblé s'il n'accomplit pas totalement sa nature ? Et, le charme de l'illusion se maintient-il indéfiniment ? Peut-elle donc nous procurer une satisfaction durable ? En définitiv...

« Transition Synthèse Arguments - Le seul moyen d’assouvir ses désirs les plus chers est de les conformer à la réalité, en ne désirant que ce qui est en notre pouvoir.

Là est la prudence qui commande de ne pas désirer l’impossible, ce qui implique qu’on puisse distinguer clairement et distinctement, en toute conscience, ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas.

Désirer l’impossible nous condamne à l’impuissance et à la frustration qui en découle.

(Voir Descartes, Discours de la méthode : la troisième maxime de la morale par provision.) - Se maintenir dans certaines illusi ons interdit de transformer la réalité et nous maintient alors dans notre misère ou malheur.

Ainsi, selon Marx, « la religion est l’opium du peuple » ( Critique de la philosophie du droit de Hegel ).

Croire que les pauvres de la terre seront heureux au Ciel console le prolétariat de sa misère sociale.

Mais l’opium ne guérit pas : il endort les souffrances.

A la misère sociale du prolétariat il faut donc répondre par une transformation concrète et radicale de la société, dans laquelle elle ne puisse plus se ma nifester.

Mais, croire que le bonheur est entièrement en notre pouvoir, dépend de nous, n’est -ce pas une illusion ? Le bonheur ne dépend -il pas également de conditions qui échappent à la simple volonté, de circonstances favorables qui relèvent de la fort une, telle qu’une santé robuste par exemple ? La lucidité, condition nécessaire, mais non suffisante du bonheur. - Nécessaire , car pour être heureux il faut être en harmonie avec soi -même.

Or, comment peut -on l’être si l’on se voile à soi -même ce que l’on est ? Il faut, pour coïncider avec soi -même, sortir de l’illusion et prendre conscience de soi.

L’on ne peut espérer satisfaire ses désirs que si l’on prend conscience de ce qui nous manque.

On ne peut donc s’affairer à rechercher le bonheur si l’on ne sa it quel vide l’on doit combler pour atteindre la plénitude. - Nécessaire, mais non suffisante , car le bonheur est un concept indéterminé qui renvoie à l’idée « d’un tout absolu, d’un maximum de bien -être dans mon état présent et dans toute ma condition fut ure » (Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs ).

Ainsi, même si je m’efforce de déterminer consciemment ce qui serait susceptible de me rendre heureux, je ne peux jamais dire en toute précision ce que je souhaite, et comment l’obtenir.

Le bonheur est un « idéal de l’imagination », non un concept de la raison.  Conclusion Certes, la lucidité ne garantit pas notre bonheur, elle y contribue seulement.

Mais, s’il existait une méthode « miracle » qui nous permettait à coup sûr de l’atteindre, sa quête aura it sans doute moins de saveur ! En revanche, les « paradis artificiels » -qui nous font perdre de vue la réalité , ne peuvent nous procurer que des plaisirs fug aces et illusoires, et provoquent, à terme, d’amères déceptions.

Cependant, l’homme ne peut se s atisfaire d’une existence strictement rationnelle et lucide.

Il a aussi besoin de rêver, son équilibre en dépend. Par conséquent, il revient à chacun de trouver un savant dosage entre moments de lucidité (principe de réalité) et espaces de rêverie (princip e de plaisir) pour, à défaut d’être heureux en cette vie, ne sombrer ni dans la folie, ni dans un pessimisme désespérant.. »

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