La longue course des « Chevaux de Marly »

« grand style Louis XIV, avec des statues déjà rocaille où domine le goût de la virtuosité .

.A la gloire de Louis XIV Parmi les nombreux sculpteurs appelés à œuvrer pour Marly figure Antoine Coysevox, qui s'est déjà fait remarquer à Ver­ sailles, en particulier avec son bas-relief du salon de la Guerre représentant Louis XIV victo­ rieux.

La commande principale qui lui est confiée ici consiste en deux groupes équestres desti ­ nés à omer le bassin de l'Abreu­ voir, situé au bout de la grande perspective que l'on peut admi­ rer du pavillon principal du châ­ 'teau .

.Les modèles sont fournis par l'artiste en 1699, puis, après approbation de Sa Majesté, sont réalisés dans des blocs de marbre blanc de quatre mètres de haut.

Ils sont achevés en deux ans, délai exceptionnelle­ ment court pour des œuvres de cette dimension .

Il s'agit encore une fois de sculptures desti­ nées à exalter la gloire du Roi­ Soleil sous ses aspects guerrier et pacifique .

Sujets inspirés de l'Antiquité, La Renommée célèbre ses victoires militaires et Mercu­ re chevauchant Pégase, son bon gouvernement (Mercure est le protecteur des arts et du com­ merce) .

Malgré leur importance dans la décoration du parc de Marly , ces groupes équestres sont transférés en 1719 à l'en­ trée des jardins des Tuileries, sur ordre du régent Philippe d'Orléans, sans doute pour don­ ner à la résidence royale un caractère prestigieux lors de l'installation du jeune Louis XV.

Ce n'est qu'en 1739 que les Bâti­ ments du roi commandent à Guillaume 1"' Coustou , neveu de Coysevox , deux nouveaux grou­ pes équestres pour remplacer ceux qui ont quitté Marly pour les Tuileries .

Le sculpteur réali­ se très vite les modèles gran­ deur nature de deux chevaux retenus par leurs palefreniers , qui sont inclus dans le livret du Salon de 17 40, afin d'inciter le public à venir visiter l'atelier où travaille l'artiste.

D'énormes blocs de marbre Le sculpteur Michel-Ange Slodtz, qui réside alors à Rome, est chargé d' aller choisir le marbré dans la carrière de Carrare en Italie .

Sur deu x blocs de dimen­ sions exceptionnelles (près de cent mètres cubes), Coustou et huit de ses aides s'activent pendant trois ans.

En 1746, l'an­ née de la mort de l'artiste , l'ou ­ vrage est achevé et mis en place à Marly.

Les statues équestres y restent jusqu 'en 1794, lorsque le gouvernement révolutionnaire, sur l'avis du peintre Jacques Louis David, décide de les transférer à l'en­ trée des Champs-Élysées, pour faire pendant aux deux groupes sculptés par Coysevox qui trô­ nent aux Tuileries .

Les chevaux de Coustou de­ viennent rapidement célèbres sous le nom de Chevaux d e Marly .

A la différence de celui de son ~ EDITIONS ..- ATLAS oncle, son travail se concentre .

dans la recherche de l'effet , du mouvement et du naturalisme .

Le sujet n'est que prétexte à la virtuosité.

La cambrure des ani­ maux, leurs crinières flottantes, leurs naseaux frémissants expri­ ment la force tout en donnant une impression d'élan dyna­ mique .

Coustou signe ici une œuvre considérée comme la synthèse entre le pittoresque du style rocaille et la puissance du classicisme français.

En 1984, les Chevaux de Marly, sé­ rieusement endommagés par les outrages du temps et des intempéries, ont été démontés , minutieusement restaurés et mis à l'abri au musée du Lou - · -vre ; et remplacés à Marly et place de la Concorde par deux groupes répliques réalisées à partir de moulages.

COYSEVOX ET LES FRÈRES COUSTOU Par une coïncidence assez surprenante, il a été demandé au neveu, Guillaume t•• Coustou, de réaliser une œuvre destinée à remplacer celle de l'oncle, Antoine Coysevox, pour finalement retrouver les deux groupes équestres sculptés .

~ c:ruasiment face à face , de ~~~ ut côté de la place de la Foncorde.

Par une seconde .coïncldence, à Marly déjà, les œuvres de Coysevox côtoyaient celles d'un autre de ses neveux, Nicolas Coustou, frère de Guillaume .

Sur les rampes du « Fer à - cheval »,.au pied de la rivière, trois groupes dus à Coysevox, Berger foWJnt de la fltlte, Hamadf'!lade et Flore, étaient placés près d' un Chasseur au repos entouré de deux N!Jmphes, l'une tenant un carquois et l'autre caressa une colombe, œuvres de Nicolas Coustou.

Tout comme les fameux Chevaux de Marl!J, ces six groupes sont maintenant à l'abri au musée du Louvre.

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