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La loi d'intérêt dans la vie psychologique.

Publié le 10/02/2016

Extrait du document

C’est l’objet lui-même qui nous attire et nous sollicite, sans que nous ayons besoin de faire effort. Je passe dans la rue, je suis témoin d’un accident, je m’approche, je regarde ; c’est là un cas d’attention spontanée. L’attention volontaire a pour cause un intérêt indirect, médiat, lointain. En d’autres termes, elle consiste à donner, comme dit Ribot, un intérêt artificiel aux choses qui n’ont pas pour nous un intérêt naturel. Nous pouvons nous intéresser par amour-propre, par ambition, par devoir, etc. à des tâches qui sont pour nous sans attrait. L’attention volontaire peut d’ailleurs s’allier à l’attention spontanée ; c’est-à-dire à l’intérêt direct peut se surajouter un intérêt indirect. Mais quels que soient les mobiles qui interviennent dans l’attention, ces mobiles ont toujours un certain caractère affectif et par là mettent en jeu nos tendances.

 

Par l’attention la loi de l’intérêt intervient dans les opérations supérieures de la l’imagination pensée, notamment dans l’imagination.

« 178 DISSERTATIONS PHILOSOPHIQUES changements, de lumières et d'ombres pittoresques >> (r).

Ce n'est pas tout, la conscience n'accueille pas indifférem­ ment toutes les sensations ; elle accepte seulement celles qui se rapportent à des objets qui nous frappent soit par leur utilité ou leur beauté.

Et même pour représenter ces objets, elle choisit parmi les sensations que ceux-ci provoquent.

« Il n'est pas d'objet, dit W.

James, qu'on n'aime à se représenter de préférence dans une attitude-type, avec une couleur-type et des dimensions­ types, à une distance type >>.

Les lois de la perspective ont beau me présenter ma table avec deux angles obtus et deux angles aigus, je n'en persiste pas moins à y voir un carré.

Et enfin chacun de nous ne perçoit dans le monde que ce qui l'intéresse.

Nous ne voyons pas tous les mêmes choses avec les mêmes veux.

Plusieurs vovageurs visitant le même pays en rapporte"ront des impressi~ns très difl'érentes : l'un des paysages, l'autre d'es études de mœurs, quelques-uns des souvenirs de restaurants.

Je me rappelle le mot d'un homme prosaïque qu'on interrogeait sur une de nos plus belles villes de France : « Tout ce que je sais, répondit-il, c'est qu'on y mange bien >>.

Nos sens opèrent donc sélections sur sélections.

2' dans l'association des idées.

L'évocation des images, dans l'associa­ tion des idées est dominée aussi par la loi de l'intérêt.

Seront évoquées les images qui sont en harmonie avec l'état actuel de notre conscience, avec nos goûts, avec nos dispositions, nos habitudes professionnelles.

Dans la joie, nous verrons tout en rose; dans la tristesse, nous verrons tout en noir; un poète n'aura pas même les mêmes associations d'idées qu'un savant, un pa}san qu'un citadin, etc.

Les associations habi­ tuelles du sanguin difl'éreront de celles du bilieux.

D'une manière générale, parmi les associés possibles, c'est le plus intéressant pour nous qui deviendra l'associé réel.

3° dans la mémoire.

(r) W.

James.

L'association des idées étant la loi du rappel des souvenirs, il est évident par lf;_ même que ce sont les souvenirs intéressants. »

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