La liberté suppose-t-elle la domination d'autrui ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
occasion : tu verras que la gêne est pour les choses ou pour les autres, non pour toi.
» ( Manuel) B- La vraie liberté coïncide avec la moralité.Cf.
Kant, Critique de la Raison Pratique Si l'on admet que la raison indique la loi morale alors celle-ci, n'en déplaise àCalliclès, n'est plus une limite à la liberté mais la conséquence de la véritableautonomie, qui consiste à obéir à la loi que la raison (c'est-à-dire ce qui faitnotre humanité) nous donne.
Ainsi Calliclès, en prenant modèle sur la nature,n'est pas plus libre, comme il le croit, il s'illusionne au contraire car il sesoumet à ce qui, en lui, relève de la simple animalité, il se rend étranger à cequi fait sa nature propre : la raison.
Ainsi être libre, ce n'est pas faire tout ce qu'on veut (c'est-à-dire, biensouvent, n'importe quoi…) mais agir conformément à sa nature rationnelle.Toutefois si cela est vrai de la liberté individuelle, ne faut-il pas aussiconsidérer la liberté civile pour laquelle, l'inscription dans le domaine d'autruiest fondatrice ? III- la liberté suppose la "domination" par autrui pour êtrevéritablement liberté.
"Restreindre" sa liberté pour la rendre compatible avec celle d'autrui ce n'estpas limiter sa liberté mais la composer, l'unir et donc la renforcer, l'accompliren ne trouvant pas en autrui un ennemi, une limite mais un allié, un semblable.
L'exercice de ma liberté ne prend de sens que dans un domaine où autrui est toujours déjà là, où l'altéritédomine.
A- L'assimilation de la liberté à un bien.
Croire que autrui est une limite à ma liberté, que chaque liberté est un territoire en rapport conflictuel avec lesautres, c'est penser la liberté sous l'idée de propriété comme le montre Marx dans La Question Juive et la placer dans une logique de la concurrence qui fait que ce que l'un a, l'autre ne l'a pas : ma liberté c'est la propriété dont je prive l'autre et partant je le domine.
C'est un tel modèle de la liberté qui peut amener à croire que la liberté supposela domination d'autrui.
Mais ce modèle est totalement absurde ainsi que le montre l'exemple du droit de vote, eneffet, ma liberté de voter ne limite en rien la liberté de vote des autres membres de la société : la liberté n'est pasune propriété mais une valeur, elle peut se partager sans se diviser.
B-Ma liberté n'a de sens que par autrui.
Si on reprend l'exemple du droit de vote, non seulement ma liberté de votern'est diminuée en rien par la liberté de l'autre, mais elle est même garantie par elle, car si je bénéficie du droit devote, c'est dans la mesure où les autres en bénéficient.
Que les autres aient les mêmes libertés, loin de ruinerl'exercice des miennes, cela les garantit et les légitime.
Conclusion : Si on peut, au premier abord, penser que la liberté implique la domination d'autrui, on voit que ce n'est qu'en un senstrès dégradé de la liberté qu'on peut soutenir cela, la vraie liberté se moquant des caprices, des passions et desenvies qui, lorsque Calliclès nous les présente, ont tous les traits de l'esclavage.
En outre, il semble qu'une véritableliberté civile suppose bien une domination d'autrui ou du moins par autrui, au sens où ma liberté n'a de sens qui sielle s'inscrit dans le domaine de la liberté de mon semblable..
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