La liberté s'oppose-t-elle à la nécessité ?
Publié le 31/07/2005
                             
                        
Extrait du document
«Fatum, disent les latins : c'était dit; mektoub, disent les Arabes : c'était écrit. [...] La fatalité, c'est le triomphe du langage. « Domenach, Retour au tragique, 1967.Le mot « fatalité « vient en effet du latin fatum, qui signifie « ce qui était dit « (sous-entendu : par l'oracle). Par quoi l'on voit que le fatalisme, qui postule que la destinée de chacun est fixée d'avance, dérive des pratiques superstitieuses de la divination. « Le sage [...] se moque du destin, dont certains font le maître absolu des choses. « Épicure, Lettre à Ménécée, Ille s. av.
Est-il légitime de dire que l'acceptation des contraintes et déterminismes imposés par la nature et la société nous permet, par l'obéissance aux lois rationnelles, d'agir librement? La contradiction apparente entre la liberté et la reconnaissance de la nécessité comme fondement de celle-ci représente le paradoxe qui doit être levé par la discussion. Il faut venir progressivement à l'idée que la nécessité n'est une contrainte aveugle que dans la mesure où elle n'est pas comprise. Le plan proposé sera ainsi du type progressif.
«
                                                                                                                            Si les phénomènes  s'enchaînent nécessairement,  l'homme qui acquiesce à  ces liaisons semble courbé,  dira-t-on,sous un aveugle destin.
                                                            
                                                                                
                                                                    0r cette vision paraît naïve et unilatérale.	
Elle confond le fatalisme, qui enchaîne l'homme, et le déterminisme qui, au contraire,la libère.
                                                            
                                                                                
                                                                    Par le travail et la technique l'homme peut, précisément, sans supprimer lalégalité de la nature, sans tenter de lever la contrainte de ses lois, se libérer parl'obéissance elle-même.
                                                            
                                                                                
                                                                    Hegel a fort bien analysé ceprocessus par lequel l'homme, sans jamais changer en son fond la contrainte des loisde la nature, peut  ruser avec elle et, ainsi s'en rendre  maître : C'est la ruse del'homme  : l'activité  aveugle des forces  naturelles  dont on connaît  les lois,  estmobilisée  au service  de l'homme.
                                                            
                                                                                
                                                                     Celui-ci, connaissant  les lois  et leur  obéissant,laisse la nature s'user à son profit.
                                                            
                                                                                
                                                                    La  large face de la force est attaquée par lapointe fine de l'intelligence humaine.
                                                            
                                                                                
                                                                    Par l'utilisation des lois naturelles, les hommesrusent.
                                                            
                                                                                
                                                                    Sans jamais éliminer cette légalité naturelle, ils  la canalisent à leur profit.Ainsi, pour reprendre  un exemple d'Alain,  qui présente  des idées  fort semblables,	l'homme avance contre le vent par la force même du vent.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il se libère par l'action, en dominant les choses.
                                                            
                                                                                
                                                                    Par letravail et la technique, l'homme domestique la nature et construit sa liberté (se libère) ; il s'affranchit sans jamaiss'attaquer  à la légalité.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il  se rend maître de  la nature en lui obéissant.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'affranchissement  se réalise parce quel'homme, rusé, s'adjoint les lois naturelles comme une médiation.
                                                            
                                                                                
                                                                    Hegel a donc fort bien saisi que l'obéissance auxlois permet  la vraie  liberté,  celle qui est  une  conquête  et un  affranchissement.
                                                            
                                                                                
                                                                     Engels, dans l'Anti-Dühring,reprendra, en des formules célèbres, ce même thème, soulignant que la liberté n'est pas dans une indépendancerêvée à l'égard des lois de la nature, mais dans la connaissance de ces lois et dans le fait de leur obéir et de lesmettre en  oeuvre méthodiquement.
                                                            
                                                                                
                                                                    «  Cela est vrai aussi bien des lois  de la nature extérieure que de  celles quirégissent l'existence  physique et psychique  de l'homme  lui-même  » (Engels,  Anti-Dühring).
                                                            
                                                                                
                                                                     A ce  premier  niveaud'analyse, paradoxalement, c'est donc la soumission qui conditionne l'autonomie.
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                                                                    Ce code vous coûtera 1,80 euros).
CITATIONS:
 « Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommessont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent.
                                                            
                                                                                
                                                                    » 	Spinoza, Lettre à Schuller, 1674.	Pour Spinoza, l'illusion du libre arbitre vient du fait que les hommes sont tout à fait conscients de leurs actions, maisqu'ils ignorent les causes qui les déterminent.
 « Aucun physicien ou physiologue qui étudierait minutieusement le corps de Mozart, et tout particulièrement soncerveau, ne serait capable  de prédire sa Symphonie en sol mineur d'une  manière détaillée.
                                                            
                                                                                
                                                                    » 	Popper, L'Univers	irrésolu, 1982.	 Rien, ni  dans le cerveau  de Mozart  ni dans  son passé proche  ou lointain, ne  le prédisposait à	composer cette symphonie plutôt que telle
 « Tout ce qui arrive est nécessaire et utile au monde universel, dont tu fais partie.
                                                            
                                                                                
                                                                    » 	Marc-Aurèle, Pensées	pour moi-même, IIe s.
                                                            
                                                                                
                                                                    apr.
                                                            
                                                                                
                                                                    J.-C.
 «Fatum, disent les latins : c'était dit; mektoub, disent les Arabes : c'était écrit.
                                                            
                                                                                
                                                                    [...] La fatalité, c'est le triomphedu langage.
                                                            
                                                                                
                                                                    » 	Domenach, Retour au tragique, 1967.	Le mot « fatalité » vient en effet du latin fatum, qui signifie « ce qui était dit » (sous-entendu : par l'oracle).
                                                            
                                                                                
                                                                    Parquoi  l'on voit que  le fatalisme,  qui postule  que la destinée  de chacun  est fixée  d'avance,  dérive des pratiquessuperstitieuses de la divination.
 « Le  sage  [...] se moque  du destin,  dont certains  font le maître  absolu des choses.
                                                            
                                                                                
                                                                     » 	Épicure, Lettre  à	Ménécée, Ille s.
                                                            
                                                                                
                                                                    av.
                                                            
                                                                                
                                                                    J.-C.
 Zénon de Cittium « fouettait un esclave qui avait volé; et comme celui-ci lui dit : "II était dans ma destinée devoler", il répondit : "Et aussi d'être battu." » Anecdote rapportée par Diogène Laërce (Ille s.
                                                            
                                                                                
                                                                    apr.
                                                            
                                                                                
                                                                    J.-C.).
 « L'impuissance de l'homme à gouverner et à contenir ses sentiments, je l'appelle Servitude.
                                                            
                                                                                
                                                                    » 	Spinoza, Éthique,	1677 (posth.)
 « L'homme ne saurait être tantôt libre et tantôt esclave : il est tout entier et toujours libre ou il n'est pas.
                                                            
                                                                                
                                                                    »Sartre, L'Être et le Néant, 1943.	 L'être de l'homme se confond avec sa liberté.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi l'homme ne cesse d'être libre	qu'en cessant de vivre.
FATALISME	 : Doctrine  selon	laquelle tout homme  a un  destininévitable, si  bien que la libertéest une illusion.
                                                            
                                                                                
                                                                     L'argumentparesseux,  fataliste, rapportépar Cicéron,  enseigne  unepassivité totale, puisqu'il  estinutile d'essayer  d'échapper  àson destin..
                                                                                                                    »
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