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La liberté peut-il exister sans bonheur ?

Publié le 03/12/2012

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Alors que l'essence du bonheur réside dans une sérénité sans faille et dans la confiance inébranlable d'y parvenir, les hommes s'inventent des soucis et, sur la route de la vie semée d'embûches, ils les portent comme de gros bagages, ou plutôt ils les trament. Ils s'éloignent ainsi toujours plus du but qu'ils poursuivent, et plus ils se donnent de peine plus ils s'empêtrent et font marche arrière.

« On ne peut pas être heureux sans être libre On ne peut pas être heureux si l'on ne peut pas satisfaire sa propre nature.

Pour cela, il faut être libre.

La liberté étant l'essence de l'homme, elle est aussi la première condition du bonheur.

La nature nous a accordé le pouvoir d'être libres N ous avons en­ (( fermé les bêtes pour notre plaisir>>, écrit Cicéron dans Du Sou­ verain Bien et du mal suprême.

Bien que «plus copieusement nourries que si elles étaient libres, elles supportent diffici­ lement d'être ainsi tenues en cage et récla­ ment la souple liberté de mo uvement que leur avait accordée la nature.» L'homme , de plu s, ré clame , au nom de son droit au bonheur , la liberté d 'agir et de penser .

Être heureux, c'est être pleinement soi-même S i, comme le pense Bergso n, «nous sommes libres quand •Le bonheur est la satis­ faction de tous nos pen­ chants (aussi bien exten­ sive, quant à leur variété, qu'intensive, quant au degré, et que protensive, quant à la durée).» Emmanuel Kant, Critique de la raison pure nos actes émanent de notre personnalité en­ tière» (Essai sur les don­ nées immédiates de la conscience), et si pouvoir être heureux dépend de cette possibilité d'exis- ter pleinement par rap­ port à ce que nous som­ mes, on doit admettre que, sans libert é, il n'y a pas de bonheur pos­ sible.

L'emprisonnement est une sanction L orsqu'on a commen­ cé à reconnaître que l'homme est par essence un être libre, les peines d'emprisonnement ont succédé aux châtiments corporels.

Si la prison peut être dissuasive, c'est bien parce que l'homme sait que si on le prive de lib erté , on le prive également du pouvoir d'être heureux.

Il n'est pas possible qu'un homme soit heureux s'il n'a pas la liberté de réaliser ses désirs, de s'exprimer, d'être reconnu par autrui en tant qu'être unique ayant une personnalité qui lui est propre.. »

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