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La liberté est-elle préférable au bonheur ?

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Critiquer le bonheur peut sembler une coquetterie d'intellectuel. Ce que Bruckner dénonce, toutefois, ce n'est pas le bonheur en soi, mais la conception du bonheur qui semble prédominer en Occident, qui est fondée sur le matérialisme, l'apparence, la réussite à tout prix. Cet idéal, relayé par les «prêcheurs» modernes que sont la presse et la publicité, est devenu une exigence de perfection tyrannique et impitoyable parce que sournoisement inhumaine. Il exclut tous ceux qui ne sont pas parfaits et ne se sentent pas toujours parfaitement bien, c'est-à-dire tout le monde. Bruckner préfère pour sa part une attitude fondée sur la liberté, l'insouciance, l'amour, l'ouverture à toutes les aventures de la vie. Ce bon-heur-là accepte la destinée telle qu'elle est, avec ses moments d'exaltation et ses moments de tristesse, ne fait pas dépendre l'humeur des vicissitudes de l'existence ni des contingences matérielles. C'est un bonheur d'homme libre, sachant choisir, dans le bruit du monde, ce qui est bon pour lui, et acceptant le passage du temps, la mort comme des parts essentielles de la condition humaine.

« 1 Il ne faut pas préférer la liber té au bonheur 1 • H·H• Le but de l'homme, c'est d'être heureux, et cel ui de la société, de lui donner les moyens de l'être.

La liberté est un leurre si elle ne nous apporte pas toujours plus de bonheur .

Le progrès peut éradiquer le malheur .

La liberté n'est Le progrès Il n'y a plus qu'un moyen engendre d'obstacles A quoi sert-il d'être le bonheur au bonheur libre, si ce n'est pour Les philosophes des a uoi qu'en dise se donner les moyens Lumières ont bien Bruckner, les indi- d'être heureux? Comme compris que, pour être vidus sont bien plus heu- le dit Montesquieu dans heureux, il suffisait de reux aujourd'hui qu'ils •Le bonheur est une idée permettre à la science ne l'étaient autrefois, neuve en Europe.• et à la démocratié 'de se lorsqu 'ils vivaient dans Louis-Antoine de Saint-Just, développer librement.

un régime inégalitaire, Rapport sur le mode En jetant à bas les ins- soumis à la pression d'exécution du décret titutions oppressives et morale de l'É glise, de la cont re les ennemis obscurantistes qu'étaient famille, de la société, de la Révolution la monarchie et l'É glise, vivant sans confort , igno- Mes Pensées, la liberté ils ont permis aux rant l'hygiè ne, ne dis- est un «bien qui fait jouir hommes de faire pro- posant pas de vacances, des autres biens».

Ce gresser leur condition etc.

Chacun, aujour- n' est que l'une des condi- en ne s'occupant plus d' hui, est libre de tions du bonheu r, un que de leur bonheur.

suivre son plaisi r moyen en vue de cette comme ill' entend.

fin ultime.

Il est donc fallacieux d'opposer la liberté au bonheur.

, La liberté sans le bortheur est illusoire.

Le bonheur des hommes est le but de tout progrès.

Les individus sont bien plus heureux aujourd'hui qu'autrefois.

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