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La liberté est-elle absence de contrainte ?

Publié le 17/01/2022

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Les arguments de Calliclès Faite par la masse, la loi en exprime forcément les intérêts et les valeurs. Elle n'est donc universelle qu'en apparence. Cette loi est un instrument d'oppression non par la force mais par un mécanisme d'intériorisation. Elle n'est donc juste qu'en apparence. Les valeurs prônées par cette loi n'ont pas de réalité propre : elles consistent dans le retournement axiologique de la réalité de la force, et l'égalité de droit n'est que la dénégation de l'inégalité de fait. Elle est donc sans consistance. Les meilleures dispositions sont laminées par l'éducation égalitariste. Le vrai droit est celui de la nature qui est foncièrement inégalitaire. En effet, il est universel, nécessaire, irrécusable. Cette fausse loi sous laquelle nous vivons est intrinsèquement fragile, puisqu'elle se maintient en s'appuyant sur un verbiage sans répondant, et grâce à l'absence momentanée d'un individu suffisamment fort pour la renverser en lui et hors de lui.

Liberté vient du latin "libellas" qui est dérivé de liber (libre). Il s'oppose à la notion de servitude, d'esclave (serons). Pour les Grecs an temps de Platon, la liberté consiste à jouir du statut de citoyen libre dans la Cité (polis). Dans un sens plus large, on retrouve le terme liberté dans des expressions comme : on lui laisse peu de liberté, ou trop de liberté ; disposer d'heures de liberté ; avoir le champ libre. Toutes ces expressions évoquent tour à tour le pouvoir et la possibilité d'agir sans contrainte.

« Dans Le Léviathan , Hobbes expose quelle serait la condition des hommes en dehors de tout état.

Ce faisant, il remarque que chacun est, dans ce cas,absolument libre d'user de sa puissance comme il le souhaite ; mais , il souligne aussitôt que cette liberté ne vaut que tout le temps où l'individu n'en n'est pas empêché .

Or qu'est-ce qui, à l'état naturel, limite la liberté ? Hobbes nous dit : la rencontre d'un puissance plus grande que la sienne.

Autrementdit, je cesse d'être libre, de jouir de mon droit de préserver ma vie par tous les moyens, dès que la loi du plus fort s'impose, dès que je rencontre une contrainte. c) la liberté est le dépassement des contraintes Comme le dit Nietzsche dans Le crépuscule des idoles , §38, la liberté se définit par la guerre : elle est à la fois « ce qu'on a et ce qu'on a pas, que l'on veut, et que l'on conquiert ».

Seule la volonté de puissance est libre : « A quoi se mesure la liberté chez les individus comme chez les peuples? A larésistance qu'il faut surmonter , à la peine qu'il en coûte pour arriver en haut.

Le type le plus élevé de l'homme libre doit être cherché là oùconstamment la plus forte résistance doit être vaincue ». Transition : - Il n'y a donc de liberté que par la force seule capable d'annihiler toute contrainte.

C'est en ce sens qu'on ne peut que considérer la liberté comme absence de contraintes : là où une résitance se présente, on ne peut pas, de fait , parler de liberté . - Cependant , cette conception belliqueuse de la liberté ne va pas sans poser problème : elle ressemble fort à ce que professe Calliclès dans le Gorgias de Platon : la loi contredit la vraie justice, la justice selon la nature, qui consiste en ce que les plus forts aient davantage que les plus faibles.

Autrement dit, on ne peut considérer la liberté comme absence de contraintes sauf à vouloir légitimer la loi du plus fort . - Or, une telle position, de droit , est-elle tenable ? 2- ON NE DOIT PAS CONSIDÉRER LA LIBERTÉ COMME ABSENCE DE CONTRAINTES a) Vraie et fausse conceptions de la puissance Comme le souligne Platon, dans le Gorgias , le tyran, tout aussi puissant qu'il soit, n'est pas heureux : sa liberté ignore certes les contraintes, mais celle-ci est, par sa définition même, la mise en échec de la liberté réelle :tout pouvoir, c'est par là même ne rien pouvoir .

Pourquoi ? Satisfaire tous ses désirs sans jamais être empêché, dominer sans être dominé, revient à exercer sa liberté hors de tout contrôle .

Une telle conception de la liberté rappelle l'anneau de Gygès qui permet d'agir en toute impunité (celui-ci dérobant la transgression à la visibilité – Cf.

République , L.

II, 359-d ) et est synonyme de licence . Or, que vaut un pouvoir sans frein ? Une contrainte n'est pas seulement ce qui fait obstacle à mon action, mais c'est aussi une limite et donc une fin (télos ) : être contraint c'est être limité et donc fini.

Or la fin d'une chose, en est aussi l'achèvement au sens d'accomplissement.

C'est pourquoi, le tyran dont la liberté n'est jamais contrainte est aussi impuissant : il ignore quel est sa fin, quel est son bien . Pouvoir suppose de se fixer des buts préalables et se montrer capable de contraindre ses désirs en vue de la réalisation de ces actions .

Exemple : le malade accepte de boire la potion amère – y est contraint – parce que son action vise, non pas l'agréable ou un plaisir immédiat, mais un but déterminé : recouvrer la santé(Gorgias , 467 c-e ).

Autrement dit, l'homme réellement puissant est capable de faire ce qu'il veut (car il le sait ) et non ce qui lui plaît, il est donc avant tout et en toutes choses mesuré . L'analyse de Socrate montre donc que concevoir la liberté sans contraintes revient à poser celle-ci comme démesure (ou hubris ).

Or l'absence de mesure est aussi l'absence d'ordre et de justice .

Telles sont les implications de la thèse socratique que développe Hobbes aux chapitres 13 et 14 du Léviathan . b) Sans contraintes, la liberté s'oppose à l'ordre et à la paix civile Selon Hobbes, c'est volontairement que les hommes se sont soumis à l'autorité d'un état.

En effet, à l'état de nature, la vie est « malheureuse, pénible, bestiale et brève », et cela, en raison d'un droit de nature absolu ( Cf. note page 1 ) : l'état de nature, la condition où vivent les hommes « sans qu'une puissance commune les tiennent tous en respect », ne tombe sous le coup d'aucun jugement : rien ne peut être injuste puisque « là où il n'y a pasde puissance commune, il n'y a pas de lois ; là où il n'y a pas de lois, pas de justice ».

Dès lors, la fraude et la forcesont les vertus cardinales.

Conséquence : les hommes renoncent à leur droit naturel en échange de la paix et de la. »

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