La liberté de penser se réduit-elle à la liberté d'expression ?
Publié le 29/09/2005
Extrait du document
La liberté de penser peut s’entendre en deux sens différent. On peut désigner tout d’abord par là le fait de ne pas être empêché par une contrainte extérieure dans l’exercice de sa propre pensée. Il s’agit donc d’une liberté négative : ne pas être empêché de penser. Or dans ce premier sens il semble bien que la liberté de penser se réduise à la liberté d’expression, puisque si l’on n’interdit pas à quelqu’un de s’exprimer, comment lui interdire de penser ? En effet la pensée ne devient visible pour les autres, et donc susceptible d’être contrainte par eux, que lorsqu’elle s’incarne dans l’expression. Dès lors, si on lui accorde le droit de s’exprimer, on n’a plus aucun moyen de contraindre sa pensée. Mais la liberté de penser peut aussi s’entendre en un sens positif, comme la liberté de la pensée elle-même. On désigne par là la capacité qu’a un sujet à penser par lui-même, à ne pas adopter sans examen les opinions des autres ou les idées toutes faites. Cette liberté de penser par soi-même ne se réduit pas à la liberté d’expression, car on peut avoir le droit de s’exprimer sans pour autant être capable de penser par soi-même, parce que l’on n’a pas encore pris conscience que l’on peut évaluer soi-même la vérité ou la fausseté de certains jugements en usant de sa propre raison. Cette liberté de penser par soi-même ne peut jamais être assurée seulement par un droit négatif (ne pas être empêché de s’exprimer), mais doit se conquérir par le sujet lui-même.
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