La liberté de penser est -elle un idéal inaccessible ?
Publié le 27/02/2008
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La question porte moins sur le fait de déterminer si l’idéal de la liberté de penser a déjà été pleinement atteint dans les faits que si elle est susceptible d’être réalisée. Et donc, en creux, on se demande à quelles conditions on pourrait y parvenir ?
Le problème de l’effectivité de la liberté de penser (de sa réalisation effective dans les faits) se pose à deux niveaux : cet « idéal « peut-être inaccessible à cause d’une impossibilité interne à la liberté de penser elle-même ou bien à cause de faits extérieurs (qui entravent l’exercice libre de la pensée, j’entends par là notamment le problème de la liberté d’expression).
La liberté de penser n’est-elle qu’un mythe ? Mythe entretenu afin de nous faire croire que nous sommes capables d’autonomie dans nos raisonnements. Ou bien au contraire, la liberté de penser ne trouve-t-elle pas son expression la plus profonde dans le fait de se donner à soi sa propre règle ? La liberté de penser se situe-t-elle dans le résultat (le raisonnement abouti) ou dans la démarche, démarche de réflexion active qui tend à remettre en cause préjugés et opinion ?
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(le raisonnement abouti) ou dans la démarche, démarche de réflexion active qui tend à remettre en cause préjugéset opinion ? Plan I- Liberté de penser : le mythe d'une réalisation idéale. · On ne peut pas faire comme si, dans les faits, la pensée n'était pas contrainte, du moins comme si elle ne rencontrait aucun obstacle.
En effet, même non apparents, les obstacles sont nombreux :on naît toujours dans un certain contexte, dans une certaine culture.
Si l'on ne doit pas penser parprocuration (à travers le raisonnement des autres), on ne peut pour autant pas faire comme sipersonne n'avait jamais pensé avant nous, comme si nous n'appartenions pas à une culture donnéedans laquelle des canons de penser sont fixés, au moins vaguement. · Pensons au langage : chaque langue est une vision du monde, la structure d'une langue propre ne permet pas de tout penser, le langage structure notre pensée (Hegel = pas de pensée sans langage,je pense dans et par les mots.) Mais donc si la langue est déjà une limitation de la pensée, parcequ'elle agit comme un cadre, alors on voit difficilement comment la liberté pourrait être autre chosequ'un idéal inaccessible. · De la même manière, on n'a pas besoin de faire directement appelle à l'exemple du despotisme et de la dictature pour qu'on comprenne à quel point la liberté de penser est contrainte dans les faits.En effet, on ne peut manquer une dimension importante : la constitution de la personnalité dechacun.
Celle-ci implique l'apprentissage du langage, des codes sociaux, etc.
Avant de pouvoir seposer la question de notre libre pensée, l'éducation a provoqué une intériorisation de la culture dumilieu (personnel, professionnel, etc.) dans lequel on vit.
L'idée de liberté de penser est dès lors àplacer du côté de l'idéal. · L'idéal est ici défini comme quelque chose vers lequel on aspire sans jamais être capable d'y parvenir.
L'idéal contient l'idée de perfection.
Or dans les faits, il semble évident, a priori, qu'une telleperfection de la liberté de penser (comme de toute liberté d'ailleurs) soit intenable. II- La liberté de penser : réalisation d'un idéal atteignable moralement · Cependant, faire de cet idéal une idée irréalisable c'est du même coup encourager à la passivité intellectuelle, décourager les esprits critiques dont la quête de l'autonomie totale semble vaine. · On voit en réalité, qu'il faut redéfinir la liberté de penser : celle-ci n'est non pas le pouvoir de penser ce qu'on veut, quand on le veut.
Cela bien au contraire s'appelle le caprice : car en effet, si laliberté de penser revient à la possibilité de penser n'importe quoi dans n'importe quel ordre, elles'oppose à l'idée de se fixer des règles universelles et rationnelles de pensée.
Ces dernières sontpourtant au coeur de toute définition d'une liberté de penser, au sens d'une autonomie de la pensée. · La « Première Méditation » de Descartes, ainsi que le début du Discours de la méthode ou des Principes, montrent commenttoute affirmation de sa pensée en première personnecommence par une mise en doute radicale de tout ce qui étéreçu passivement des autres.
Parce que nous avons étéenfants avant d'avoir été des adultes dotés d'une raisonindépendante, toute tentative de juger par soi-même seconfronte à du « déjà jugé », à du « déjà pensé ».
Dès lors, lacontrainte qui semble s'exercer, a priori sur le pouvoir de lapensée, n'est en aucun cas une fatalité.
Il suffit de se fixer uneméthode de penser en vue de se défaire de ses préjugés. · La critique du préjugé a ainsi une signification profonde. Dans le préjugé, je crois penser et juger, alors que les autresjugent et pensent à travers moi.
Affirmer sa liberté c'est doncse réapproprier sa pensée. · On peut ainsi faire référence à la définition kantienne de la liberté de penser --> Qu'est-ce que s'orienter dans la pensée ? On pense d'abord qu'elle s'oppose à la contrainte civile, puisqu'elle s'oppose à la contrainte exercée par la conscience.
Oren réalité « En troisième lieu, la liberté de penser signifie que laraisonne se soumette à aucune autre loi que celle qu'elle sedonne à elle-même.
Et son contraire est la maxime d'un usagesans loi de la raison » --> si absence de loi « la liberté de penser y trouve sa perte » « et puisque ce n'est nullement la faute d'un malheur quelconque, mais d'un véritable orgueil, la liberté de penser estperdue par étourderie au sens propre de ce terme.
» III- La liberté de penser : un idéal à cultiver.
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