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LA LIBERTE DE LA VOLONTE

Publié le 12/12/2023

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« La liberté (de la volonté) – Le devoir – La Raison. 1 Mais descendons aux choses créées qui sont toutes déterminées par des causes extérieures à exister et à agir d'une certaine façon déterminée.

Pour rendre cela clair et intelligible, concevons une chose très simple : une pierre par exemple reçoit d'une cause extérieure qui la pousse, une certaine quantité de mouvements et, l'impulsion de la cause 5 extérieure venant à cesser, elle continuera à se mouvoir nécessairement.

Cette persistance de la pierre dans le mouvement est une contrainte, non parce qu'elle est nécessaire, mais parce qu'elle doit être définie par l'impulsion d'une cause extérieure.

Et ce qui est vrai de la pierre il faut l'entendre de toute chose singulière, quelle que soit la complexité qu'il vous plaise de lui attribuer, si nombreuses que puissent être ses aptitudes, parce que toute 10 chose singulière est nécessairement déterminée par une cause extérieure à exister et à agir d'une certaine manière déterminée. Concevez maintenant, si vous voulez bien, que la pierre, tandis qu'elle continue de se mouvoir, pense et sache qu'elle fait effort, autant qu'elle peut, pour se mouvoir.

Cette pierre assurément, puisqu'elle a conscience de son effort seulement et qu'elle n'est en 15 aucune façon indifférente, croira qu'elle est très libre et qu'elle ne persévère dans son mouvement que parce qu'elle le veut. Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes qui les déterminent.

Un enfant croit librement appéter le lait, un jeune garçon irrité vouloir se 20 venger et, s'il est poltron, vouloir fuir.

Un ivrogne croit dire par un libre décret de son âme ce qu'ensuite, revenu à la sobriété, il aurait voulu taire.

De même un délirant, un bavard, et bien d'autres de même farine, croient agir par un libre décret de l'âme et non se laisser contraindre. Spinoza, Lettre LVIII à Schuller. « Pour rendre cela clair et intelligible, concevons une chose très simple : une pierre par exemple reçoit d’une cause extérieure qui la pousse, une certaine quantité de mouvement et, l’impulsion de la cause extérieure venant à cesser, elle continuera à se mouvoir nécessairement.

» Spinoza part d’un exemple pris dans le champ de la physique et montre que les mouvements d’une pierre par exemple sont nécessairement déterminés par le principe d’inertie.

Une pierre ne peut évidemment pas se mouvoir par elle-même, sous l’effet d’une libre décision.

Elle est contrainte à se mouvoir : « est contrainte une chose qui est déterminée par une autre à exister et à agir d’une certaine façon déterminée.

» Moment-clé du texte : Spinoza élargit l’exemple à tous les êtres ici-bas.

Ce qui est dit de la pierre peut être dit de toutes les choses créées, c’est-à-dire qui ne se sont pas elles-mêmes créées.

« Ce qui est vrai de la pierre il faut l’entendre de toute chose singulière, quelle que soit la complexité qu’il vous plaise de lui attribuer » Spinoza pense ici à l’être humain dont les déterminismes sont certes plus complexes à comprendre que ceux d’une pierre mais il ne faudrait pas croire que l’homme fait exception dans la nature (entendue comme l’enchaînement indéfini des causes et des effets.) Dans le premier paragraphe de la lettre à Schuller ainsi que dans le texte extrait de la troisième partie de l’Ethique sur la photocopie commençant par « Ceux qui ont écrit… », il s’oppose clairement à Descartes. §6 Lettre LVIII à Schuller : « Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes qui les déterminent.

» Ce qui signifie que le libre-arbitre est un préjugé, une illusion qui s’explique par la conscience (superficielle) de nos désirs et actes et l’ignorance (profonde) des causes qui déterminent ces mêmes désirs et actes. Tout l'effort du spinozisme sera donc de lutter contre les effets de cette conscience fallacieuse qui se croit maîtresse d'elle-même et éclairant une volonté libre et responsable. "Ce préjugé étant naturel, congénital parmi tous les hommes, ils ne s'en libèrent pas aisément" L'illusion de la liberté est un préjugé inné.

Tel est l'état immédiat, premier de la pensée: j'ignore les causes qui me font agir et surtout j'ignore que je les ignore. Spinoza (et les déterministes) L’homme est un phénomène naturel parmi les phénomènes naturels L’homme ne fait pas exception dans la nature L’homme est immanent à la nature (immanere = résider dans, au même niveau) « L’homme n’est pas un empire dans un empire » (la nature) Tout est nécessaire (//enchaînement nécessaire des causes et des effets) « Il n’est rien donné de contingent dans la nature » cf.

texte Ethique, I, propo.

XXIX Descartes (et les penseurs du libre-arbitre : Kant, les moralistes, Hegel, Rousseau) L’homme n’est pas un phénomène naturel parmi les phénomènes naturels L’homme fait exception dans la nature L’homme est transcendant (supérieur) à la nature « L’Homme est un empire dans un empire » L’homme se définit par ses choix, contingents (non nécessaires) : dans une situation donnée, je pouvais faire un autre choix que celui que j’ai fait. « Proposition 28 : Une chose singulière quelconque, autrement dit toute chose qui est finie et a une existence déterminée, ne peut exister et être déterminée à produire quelque effet, si elle n'est déterminée à exister et à produire cet effet par une autre cause qui est ellemême finie et a une existence déterminée ; et à son tour cette cause ne peut non plus exister et être déterminée à produire quelque effet, si elle n'est déterminée à exister et à produire cet effet par une autre qui est aussi finie et a une existence déterminée, et ainsi à l'infini[…] « Proposition 29 : Dans la nature des choses, il n’est rien donné de contingent ; mais toutes choses sont déterminées par la nécessité de la nature divine à exister et à produire un effet d’une certaine façon.

» Ethique, I. II) Critique du texte de Spinoza. Je suis triste.

Cette tristesse que je suis, ne la suis-je point sur le mode d’être ce que je suis ? Qu’est-elle, pourtant, sinon l’unité intentionnelle qui vient rassembler et animer l’ensemble de mes conduites ? Elle est le sens de ce regard terne que je jette sur le monde, de ces épaules voûtées, de cette tête que je baisse, de cette mollesse de tout mon 5 corps.

Mais ne sais-je point, dans le moment même où je tiens chacune de ces conduites, que je pourrai ne pas la tenir ? Qu’un étranger paraisse soudain et je relèverai la tête, je reprendrai mon allure vive et allante, que restera-t-il de ma tristesse, sinon que je lui donne complaisamment rendez-vous tout à l’heure, après le départ du visiteur ? (…) être triste, n’est-ce pas d’abord se faire triste ? Soit, dira-t-on.

Mais se donner l’être de la 10 tristesse, n’est-ce.... »

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