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La liberté d'autrui étend-elle la mienne à l'infini?

Publié le 24/01/2005

Extrait du document

C'est en ce sens que l'on parle du cours libre d'un fleuve ou que je dis que je suis libre de me mouvoir, si rien ni personne ne m'en empêche. Or, en ce sens, il est certain que la liberté d'autrui ne peut pas étendre la mienne, mais plutôt la limiter ou la restreindre. En effet, mettons que je suis dans une foule qui marche au pas : la présence des autres personnes m'empêche alors de courir ou d'accélérer et je ne suis libre de marcher que pour autant que je suis le rythme de la la foule en son ensemble.             De ce point de vue, la liberté d'autrui et la mienne entrent en conflit, du moins elles se doivent de coexister. La liberté légale et juridique offre un bon exemple de la manière réglée dont les libertés peuvent cohabiter, s'ajustant les unes par rapport aux autres. Prenons un exemple concret : la propriété. Celle-ci est comme un espace de liberté qui m'appartient et que la propriété d'autrui vient limiter ou, plutôt, délimiter. Évidemment, le rapport peut-être conflictuel, comme lorsque je revendique une parcelle de propriété litigieuse : j'ai l'impression que autrui a empiété sur ma liberté, de même qu'il pense que j'essaie de réduire la sienne. Quoi qu'il en soit, cela semble indiquer que la liberté d'autrui ne peut pas étendre la mienne, mais simplement lui imposer des bornes.             Notre réponse est donc pour l'instant négative : les libertés s'empêchent les unes les autres et si ma liberté s'étend ce n'est pas grâce à celle d'autrui, mais contre et aux dépens de celle d'autrui.

Un bon traitement du sujet implique au moins l’analyse complète des concepts en présence ainsi que la prise en compte du libellé : ainsi, notre sujet n’est pas un sujet sur la liberté, mais précisément sur les rapports entre ma liberté et celle d’autrui. Il ne s’agit donc pas de dresser un catalogue de connaissances concernant la liberté, plutôt de mettre à jour les problèmes que suscite notre interrogation.     On entend souvent dire que la liberté d’autrui est une limite à ma liberté ; autrement dit, la liberté d’autrui commencerait là où s’arrête la mienne. Or, notre sujet nous propose un point de vue différent : « la liberté d’autrui étend-elle la mienne à l’infini ? « En d’autres termes, quel est le pouvoir de la liberté d’autrui sur la mienne ? Est-ce un rapport d’extension ou bien, comme nous l’avons cru, de limitation ? En outre, cette modification de ma liberté se fait-il à l’infini ? En effet, si autrui limite ma liberté, il ne peut pas la réduire à rien (il peut réduire ma liberté de mouvement, d’expression, mais pas, par exemple, ma liberté de penser) ; cependant, s’il l’étend, peut-il le faire à l’infini, de manière illimitée ? Voilà donc les questions auxquelles nous devons répondre. Nous penserons d’ailleurs à introduire des exemples afin d’illustrer notre réflexion.

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