la liberté

« LA LIBERTE Etymologique : vient du latin liber, libre. Citations clés : « L’indifférence est le plus bas degré de la liberté » (DESCARTES). « L’obéissance à la loi qu'on s’est prescrite est liberté » (ROUSSEAU) « La liberté est la puissance qu’un Homme a de faire ou de ne pas faire quelque chose conformément à ce qu’il veut ».

(LEIBNIZ) « L’Homme est condamné à être libre » (SARTRE). Définition : La liberté peut se définir comme l’absence de contrainte, mais aussi comme capacité à agir par soi-même et renvoie alors au libre arbitre. La liberté s’oppose au déterminisme qui implique que nos actions soient déclenchées par une cause autre que notre volonté. La liberté engage notre responsabilité et fait de nous des sujets moraux. I. EN QUOI CONSISTE LA LIBERTE ? « Liberté, c’est un de ces détestables mots qui ont plus de valeur que de sens, qui chantent plus qu’ils ne parlent ».

(Paul VALERY) La liberté est une valeur, un idéal qu’il est difficile de définir. a.

La liberté physique La liberté signifie l’absence de contraintes. Un animal ou un homme est libre dans la mesure où il n’est pas enchaîné ou enfermé. La liberté physique est une liberté de mouvement, de spontanéité de l’action.  Cependant, il existe des contraintes naturelles, par exemple un homme ne peut pas voler ou marcher sur l’eau.

Il est soumis au déterminisme naturel. b.

La liberté politique 1.

La liberté comme indépendance Au sens politique, la liberté désigne d’abord l’indépendance à l’égard de tout pouvoir. Elle suppose d’être soi-même, son propre maître. 2.

Les conditions d’une liberté politique Mais l’Homme « animal politique » (ARISTOTE) ne vit pas seul. En société, il est un citoyen libre à la condition d’obéir à une loi égale pour tous. La loi doit être l’expression d’une volonté générale qui dépasse les égoïsmes individuels au profit de l’intérêt commun. 3.

La liberté comme résultat d’un processus La liberté n’est pas un statut juridique, mais le résultat d’un processus historique La liberté est également intervenue grâce à la libération par le travail. 4.

La liberté morale Au sens moral, la liberté suppose la responsabilité de ses actes et la possibilité de choisir entre le bien et le mal, c’est ce qu’on appelle le libre arbitre. II. LA LIBERTE EST-ELLE UNE ILLUSION ? 1.

L’Homme possède un libre arbitre. a.

Liberté et culpabilité Le christianisme fonde la liberté morale sur le libre arbitre, pouvoir choisir entre le bien et le mal. b.

Liberté d’évidence et liberté d’indifférence L’évidence nous guide pour exercer notre liberté de choix. La liberté d’indifférence laisse quant à elle toute liberté à la volonté en l’absence de vérité évidente. c.

Une volonté diabolique ? La liberté absolue de la volonté choisit le mal, ce qui conduit à l’acte gratuit, faire le mal gratuitement simplement pour prouver sa liberté. III. SPINOZA : LE LIBRE ARBITRE EST UNE ILLUSION. Pour SPINOZA, le libre arbitre n’est qu’une illusion. L’ignorance des causes est la source de cette illusion, exemple, l’ivrogne croit boire parce que le vin est bon, alors qu’il est déterminé inconsciemment par une addiction ou une tristesse qui le pousse à boire. IV. SOMMES-NOUS CONDAMNES A ETRE LIBRES ( SARTRE)? Selon SARTRE, l’Homme est condamné à être libre. L’Homme choisit responsable. totalement son existence et en est pleinement V. ROUSSEAU : NOUS NE POUVONS RENONCER A LA LIBERTE. Pour ROUSSEAU, à l’état de nature, l’Homme n’obéit qu’à ses besoins naturels et bénéficie d’une liberté qui n’a d’obstacle que ses capacités naturelles. Ainsi, la liberté est une chose innée et sa perte ne peut être que l’effet d’une aliénation. Dans du contrat social ROUSSEAU condamne toute légitimation de l’esclavage. Toujours selon ROUSSEAU, la liberté est un droit naturel inaliénable. La liberté dans la déclaration des droits de l’Homme et citoyens. Le mot de liberté a d’emblée une signification positive. L’Homme libre (0liber) c’est l’Homme qui bénéficie des droits civiques, de la citoyenneté par rapport à l’esclave qui en est privé. C’est également l’Homme qui n’a pas de frais, d’impôts ou de charges à payer. La censure est le contraire de la liberté d’expression. Dans le champ moral c’est la contrainte qui apparaît comme le contraire le plus évident de la liberté. VI Indétermination ou autonomie ? La liberté ne se conçoit pas de la même manière qu’une vérité mathématique. C’est une expérience vécue, quelque chose que l’on éprouve. La question qui peut se poser est la suivante : Pour être libre, ai-je besoin de ne sentir aucune inclinaison vers l’une ou l’autre des options qui se présentent à moi, c’est-à-dire de n’être déterminé par aucune raison ? L’hésitation dont je fais l’expérience correspond à un sentiment de liberté. Quelquefois la liberté est liée à la force de la nature. J’accomplis une action volontaire, par exemple lever la main, mais si je le décide, cela n’empêche en rien l’action des lois de la nature. L’action de lever la main reste déterminée d’un point de vue physique et mécanique. Si la liberté existe, souligne KANT, c’est bien sous la forme de l’autonomie de la volonté. La liberté est-elle une illusion ? Les phénomènes naturels s’enchaînent selon les lois que la science moderne met à jour. On peut donc supposer que pour une intelligence qui connaîtrait l’état de l’univers à un instant T, l’état des forces de la nature à un instant T, l’avenir serait entièrement prévisible, c’est le principe du déterminisme universel. Tout est parfaitement déterminé. C’est pourquoi le déterminisme va jusqu’à considérer que tout ce qui est imprévisible n’est qu’illusoire : en réalité tout serait un implacable enchaînement de cause à effet, d’action et de réaction mécanique dans l’univers. Cette thèse a été défendue par SPINOZA. VII Peut-on échapper à sa liberté ?( non selon sartre) La sociologie montre que nous sommes déterminés à notre insu par les pressions des différents groupes auxquels nous appartenons. « Tout est permis si dieu n’existe pas » affirme Jean-Paul SARTRE, citant une phrase de l’écrivain russe Dostoïevski dans « LES FRERES KARAMAZOV ». « L’Homme ne saurait être tantôt libre et tantôt esclave : il est tout entier et toujours libre ou il n’est pas ». « Nous n’avons jamais été plus libre que sous l’occupation allemande ». Lorsque SARTRE indique « l’Homme est condamné à être libre », il ne peut pas ne pas choisir et le fait de refuser de choisir en se laissant par exemple guider par ses parents, son chef, son conjoint ou une autorité religieuse est encore un choix. L’Homme, selon SARTRE, possède toujours un libre arbitre même s’il est extrêmement réduit. Ainsi, nous sommes ce que nous faisons. Servitude et liberté politique. Jean-Jacques ROUSSEAU formule ce paradoxe, « l’Homme est né libre et partout il est dans les fers ». Afin d’empêcher l’asservissement, il faut organiser la résistance aux abus de pouvoir. Même s’il est commun à tous, le désir d’être libre renvoie fondamentalement à une réalité déraisonnable et inadmissible en politique, le désir de bénéficier d’une indépendance complète. L’Etat n’est pas une institution valant en soi, mais une autorité aux pouvoirs plus au moins efficaces et aux actions plus ou moins légitimes. Considérée comme protection publique face à l’arbitraire, la violence et l’oppression, la liberté constitue le principal critère d’après lequel nous pouvons juger de notre bonheur ou de notre malheur politique. VIII La liberté et les automatismes. Tout comme BERGSON, on peut s’interroger sur le rôle et l’utilité de la conscience avec la liberté . Selon BERGSON, le but de la conscience est de permettre à l’Homme de faire des choix qui lui seront utiles, elle remplace donc chez l’Homme l’instinct. L’être humain est libre parce qu’il est capable de méditer sur sa propre condition et de préméditer ses propres actes. Il fait faire des choix. La liberté se défini comme une capacité physique et psychologique qui s’oppose aux automatismes, aux réflexes et à l’instinct. Différence avec les animaux Il n’y a aucun libre arbitre chez les animaux. Leurs conduites sont guidées par les forces matérielles ou par l’instinct. Or, tel n’est pas le cas de l’Homme.... »