La justice selon Pascal (Lecture des Pensées)
Publié le 10/05/2012
Extrait du document
Intro :
→ Humiliation de la raison
Rem : 1 - la vérité pour pascal sera nécessairement chrétienne : elle sera accessible par la foi et pas par la raison (péché originel) → raison de l'homme corrompue. Il y a 2 natures en nous. Pour comprendre ce qu'est un homme, il faut faire appelle à des raisons qui ne sont pas humaines mais divines.
2 - Par la raison elle même : la raison se rend compte par elle même qu'elle se contredit : raison sceptique ou pyrrhonienne (on est sûr de rien).
La raison est faible, et c'est à la foi qui nous livrera la connaissance. Les deux natures de l'homme : antélapsaire et postlapsaire.
→ la raison est limitée (positionnement sceptique)
Conclusion intro :
– Pascal grand savant en maths, et penseur : grand génie de son temps.
– Le contexte politique : la fronde → pascal est obsédé par la préservation de la paix sociale.
– Le contexte intellectuel : bien qu'il le rejette, influence massive du scepticisme et de Montaigne.
– La faiblesse de la raison : il la connaît (savant) et s'adresse à des savants. Il utilise donc la raison contre elle-même (essentiellement la religion avec le péché originelle). Il reste tout de même quelque chose de grand en l'Homme, car il a tout de même connu une vie avant la chute → il y a des restes. Il veut convaincre les libertins et libres penseurs de la puissance de la religion chrétienne.
Quelles sont les conséquences de cette conception sur la théorie de la Justice ? La justice humaine est incohérente, mais il faut lui obéir tout de même.
I. Les insuffisances de la justice humaine
But : On veut montrer que la justice humaine est irrationnelle, contradictoire. La cité humaine est faite de désordre (car humaine sans Dieu). Il veut donc montrer ce désordre. → valeur et légitimité des lois ?? (loi injuste)
A. La Justice divine est la seule justice véritable
• Il faut distinguer deux sortes de justice chez Pascal : la justice divine et la justice humaine.
◦ La justice divine est la seule vraie, absolue, transcendante, universelle : elle vaut en tout lieu et en tout temps. (Frag 375) (Opposition Eschyle : il a plusieurs justice divine (guerre des dieux), tandis que chez Pascal il n'y a qu'une seule guerre des Dieux)
◦ La justice humaine n'est qu'une caricature de cette justice divine immuable.
«
Frag 294 : « Plaisante justice qu'une rivière borne ! Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au -delà ».
• La cité est entièrement corrompue ; l'idée est à l'origine de Saint Augustin.
Dans la cité de
Dieu, il distingue la cité terrestre (corrompue à cause du péché) et la cité céleste/divine.
→ La cité terrestre, c'est le pouvoir temporel
→ La cité céleste et divine, c'est le pouvoir spirituel
Il est alors question de donner le pouvoir temporel au pouvoir spirituel → donner le pouvoir au
Pape ! C'est l'augustinisme politiq ue.
Pour Saint Augustin :
→ Etat (terrestre et céleste)
→ Eglise (terrestre et céleste)
La cité céleste ne sera jamais réalisée sur Terre (car on porte tous le péché originel)
Donc 2 erreurs :
- Penser que l'on peut réaliser la justice divine sur Terre.
- Se plaindre : on ne peut pas faire autrement.
• La justice divine est inconnaissable .
Frag 82 : « La justice et la vté sont deux pointes si subtiles que nos instruments sont trop mousses
pour y toucher exactement.
S'ils y arrivent, ils en écachent la poi nte, et appuient tout autour, plus
sur le faux que sur le vrai ».
Mais ça ne nous empêche pas de comprendre que les lois humaines sont absurdes :
→ Existence de lois naturelles (Frag 294), universelles.
La position pascalienne de peut pas être
une positi on jus-naturaliste.
L’Homme est misérable parce -qu'il existe des lois naturelles, mais qu'il
ne peut pas les connaître.
Dans le statut accordé à la raison, on est en contradiction avec Platon (car
pour lui on peut atteindre l'idée de justice).
Pour prouve r ce qu'il dit, il parle de l'inceste des parents avec leurs enfants :
Frag 294 : « La larcin, l'inceste, le meurtre des enfants et des pères, tout a eu sa place entre les
actions vertueuses ».
Des choses affreuses ont coexisté avec des choses vertueuses .
Il règle d'un revers de main la
question que se pose Eschyle.
Pour Eschyle, il est question de Bien ou de Mal.
Pour Pascal, c'est plus variable.
Mais pour les deux,
on aboutit à une impasse au niveau de la résolution → impuissance de la raison.
Conséque nces (de l'instabilité de la connaissance de la justice) : on peut l'instrumentaliser, comme
la raison, c'est à dire qu'on peut en faire ce que l'on veut.
(Frag 294)
B.
Observation de l'absurdité des lois humaines
Une des liasses de pensées s'appelle « Vanité ».
C'est dans cette liasse que Pascal va montrer la
faiblesse et la fébrilité du monde.
Le but est de montrer que les lois n'ont rien à voir avec la justice.
• La noblesse (les Grands) : il n'y a aucun fondement de justice ou de rationalité à leur
su périorité.
Cette supériorité des Grands, qui est réelle, n'est fondée ni en nature, ni en raison
(l'origine de leur supériorité n'est pas un accord rationnel entre les gens).
• Pascal va démonter deux choses :.
»
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