La justice est-elle toujours juste?
Publié le 04/12/2022
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La justice est-elle toujours juste ?
La justice se définit comme une institution, c’est l'organe étatique par
lequel un État met en place ce qui lui permet de faire respecter le droit
positif, c'est-à-dire l'ensemble des lois, ou plutôt des normes, qui y sont en
vigueur ; et dans une autre acception, elle se définit par ce qui est juste.
En
effet, venant de l’adjectif « juste », c’est un idéal, une valeur : c’est la
notion de ce qui est dû, de la norme du droit.
Cet adjectif : juste quant à lui
signifie à la fois ce qui est conforme aux normes, à la justice donc ce qui est
légal ; et à la fois ce qui est légitime donc ce qui est fondé, raisonnable, qui
est conforme à un idéal d’égalité et d’ordre.
Il nous faut donc distinguer la
justice entendue comme légale de la justice entendue comme légitime ce
qui montre donc une dissociation de la justice et du juste.
Nous nous demanderons si la justice entendue légale est entendue comme
légitime.
Nous verrons premièrement que la justice est juste dans un sens légal, puis
nous aborderons le fait qu’elle ne l’est pas dans le sens légitime.
Tout d’abord, la justice-institution permet l’obligation du respect des
droits naturels par des lois.
En effet, comme l’explique Tomas Hobbes dans
le chapitre XXVI de Léviathan, les lois font en sorte que les vertus morales
soient la normalité que l’on puisse retrouver chez tout le monde et non une
exception présente seulement chez certains individus.
En prévoyant une
sanction pour ceux qui ne les respectent pas, la justice-institution fait
respecter ce qu’elle décrète comme juste.
Ainsi, les lois civiles limitent la
liberté naturelle afin de faire respecter la loi naturelle pour éviter aux
hommes de se nuire entre eux.
De plus, Machiavel explique dans son
Discours sur la Première Décade de Tite-Live que la justice-institution est
nécessaire en rejoignant Tomas Hobbes.
En effet, il affirme qu’il faut forcer
les humains à faire ce qu’il y a de juste par nature car il réside une
tendance à l’injustice dans chaque homme, et que lorsqu’il arrive qu’ils
soient justes sans que la loi ne les forcent, c’est que c’est sûrement les
conditions extérieures qui les y forcent.
C’est aussi ce qu’explique l’article 4
de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
On peut dire de la justice qu’elle est juste, car il n’y réside pas
d’intérêts personnels.
Effectivement, dans De l’esprit des lois, Montesquieu
distingue trois types de pouvoirs : l’exécutif composé du chef de l’État et du
gouvernement qui sert à la bonne exécution des règles générales ; le
judiciaire composé de juges et magistrats qui s’occupent du règlement des
litiges ; et le législatif composé du peuple par le biais d’assemblées
représentatives qui met en place l’édiction des règles générales.
Donc
l’exécutif fait respecter les lois conçues par le législatif dont l’application
est confiée au judiciaire.
C’est de par cette relation triangulaire qu’il ne
réside pas d’intérêts personnels.
En effet, elle permet à la société de
s’équilibrer et évite ainsi l’arbitraire en mettant l’accent sur l’intérêt public.
Chaque pouvoir a donc la capacité de décider dans son domaine de
compétence, et de s’opposer aux deux autres, afin qu’ils puissent se
neutraliser.
Ainsi, la justice-institution ne peut abriter d’intérêts personnels
et est donc en principe neutre et juste.
Selon l’article premier de la Constitution française du 4 octobre 1958,
la France « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction
d’origine, de race ou de religion ».
La justice-institution est donc juste dans
la sens équitable et égalitaire en ne faisant aucune distinction entre ses
citoyens qui ont tous alors les mêmes droits et les mêmes devoirs selon la
loi.
La justice est donc juste au sens légal.
Elle aide les hommes en les
obligeant à faire des vertus morales la normalité, et non pas des exceptions
pour certaines personnes au hasard, grâce aux lois qui prévoient des
sanctions.
D’autant plus sachant qu’ils ont tous un penchant pour l’injustice.
De plus, elle permet donc de respecter la liberté à la fois de soi-même et
d’autrui.
La répartition des pouvoirs permet à cette justice-institution de ne
pas être corrompue par des conflits intérêts et ainsi de rester juste.
Elle est
également juste dans le sens équitable et égalitaire en permettant à chaque
citoyen de bénéficier du même traitement.
La justice a donc en effet un aspect juste, mais cela reste à nuancer.
Effectivement, n’y a-t-il réellement aucun intérêt dans celle-c ?....
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