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la justice

Publié le 16/05/2023

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« La justice et le droit Le mot « justice » vient du latin « jus » désignant « les règles qui régissent les rapports entre les hommes », ce qui veut dire « le droit », la justice est le caractère de ce qui est selon le droit.

Le nom « romain » du droit, jus, est aussi associé à jussum « ce qui est commandé ». Le terme peut renvoyer : - soit à l’institution judiciaire : la justice telle quelle est organisée et pratiquée concrètement, - soit à l’idéal de justice : une idée régulatrice, une notion morale. Dans le vocabulaire courant on emploie le terme justice pour désigner l’idée du juste, c.-à-d.

pour l’idéal de justice.

Également, on emploie le terme justice pour le domaine des lois positives, c.-à-d. pour désigner l’institution qui en a la garde, et pour ce qui relève du droit positif, c.-à-d.

le légal. A l’inverse, il y a la tyrannie « La tyrannie consiste au désir de domination universel et hors de son ordre.

» dit Pascal. Le mot « loi » vient du latin « lex ».

La notion de loi relève : - soit de la règle : - la loi positive émane du pouvoir politique en vue de régir l’activité d’une société - la loi morale s’impose à la conscience du sujet - soit de la nécessité : - la loi naturelle relève de la nécessité - la loi scientifique ou loi de la nature relève de même de la nécessité. - soit ensemble de la règle et de la nécessité : - la loi divine, selon les théologiens. Le mot « droit » vient du latin « directus », sans courbure, droit, rectiligne, ce qui est conforme à une règle. On distingue : - le droit subjectif : il ouvre la possibilité pour le sujet de le réclamer ou de l’exiger (un droit de réponse par exemple) - le droit positif : est autorisé par les lois, pouvoir qui résulte de la volonté de législateur, qui est consigné dans un code, mais aussi droit coutumier qui résulte des us établis. Le droit positif comprend des subdivisions telles que : - le Droit International (Public, Privé), le Droit National : Droit Privé (Droit civil, Droit commercial) ; Droit Public : (Droit pénal, Droit administratif, Droit constitutionnel).... - le droit naturel : résulte de la nature des hommes et de leurs rapports indépendamment de toute législation. - en droit/en fait (repères conceptuels) : en droit est ce qui est légitime (en théorie) par opposition à ce qui est en fait, ce qui est ou ce qui arrive. Quoi de plus commun que le sens de la justice ! Chacun se pense capable dans la plupart des cas d’apprécier la justice ou l’injustice qui caractérisent une action, une décision.

Le sens de la justice est propre aux individus, aux consciences.

Nous nous indignons lorsqu’une personne n’est pas respectée, quand une personne se voit refuser son dû, face à ce qui est inhumain. Ce sens de la justice vaut par sa spontanéité, par son exigence ardente. Il vaut aussi par son indifférence aux positions sociales, aux mérites divers, aux talents.

Mais sa faiblesse réside dans ce qui l’apparente à un sentiment.

C’est pourquoi, il importe de mieux cerner le concept de justice. Quel est le sens de la justice ? Le juste est défini par Aristote comme le bon relatif à autrui.

L’idée du juste est l’idée du bon considéré dans le rapport à autrui.

Ce lien du juste à autrui est manifeste dans le cas de l’injuste, puisqu’est injuste ce qui fait du tort à autrui.

C’est pour cela qu’Aristote tient la justice comme une « vertu complète », la plus parfaite des vertus, parce qu’elle concerne nos rapports avec nos semblables, et parce qu’elle a rapport à autrui.

Nos relations aux autres apparaissent sur le fond d’un rapport à la loi. « La justice semble la plus importante des vertus et plus admirable même que l'étoile du soir et que celle du matin.

C'est ce qui fait que nous employons couramment ce proverbe : « La justice contient toutes les autres vertus.

» Aristote, Éthique à Nicomaque, Livre V, chapitre 1. 1 La justice et le droit 1.

La justice comme vertu Platon consacre deux livres de la République à l’étude et à la réfutation des opinions (Livre I) et des thèses (Livre II) qui nient l’existence de cette vertu de justice et soutiennent que « personne n’est juste volontairement » comme veut le montrer l’épisode de Gygès le Lydien. « GLAUCON : Les hommes prétendent que, par nature, il est bon de commettre l'injustice et mauvais de la souffrir, mais qu'il y a plus de mal à la souffrir que de bien à la commettre.

Aussi, lorsque mutuellement ils la commettent et la subissent, et qu'ils goûtent des deux états, ceux qui ne peuvent point éviter l'un ni choisir l'autre estiment utile de s'entendre pour ne plus commettre ni subir l'injustice.

De là prirent naissance les lois et les conventions, et l'on appela ce que prescrivait la loi légitime et juste.

Voilà l'origine et l'essence de la justice : elle tient le milieu entre le plus grand bien — commettre impunément l'injustice — et le plus grand mal — la subir quand on est incapable de se venger.

Entre ces deux extrêmes, la justice est aimée non comme un bien en soi, mais parce que l'impuissance de commettre l'injustice lui donne du prix.

En effet, celui qui peut pratiquer cette dernière ne s'entendra jamais avec personne pour s'abstenir de la commettre ou de la subir, car il serait fou.

Telle est donc, Socrate, la nature de la justice et telle son origine, selon l'opinion commune. Maintenant, que ceux qui la pratiquent agissent par impuissance de commettre l'injustice, c'est ce que nous sentirons particulièrement bien si nous faisons la supposition suivante.

Donnons licence au juste et à l'injuste de faire ce qu'ils veulent ; suivons-les et regardons où, l'un et l'autre, les mène le désir. Nous prendrons le juste en flagrant délit de poursuivre le même but que l'injuste, poussé par le besoin de l'emporter sur les autres : c'est ce que recherche toute nature comme un bien, mais que, par loi et par force, on ramène au respect de l'égalité.

La licence dont je parle serait surtout significative s'ils recevaient le pouvoir qu'eut jadis, dit-on, l'ancêtre de Gygès le Lydien.

Cet homme était berger au service du roi qui gouvernait alors la Lydie.

Un jour, au cours d'un violent orage accompagné d'un séisme, le sol se fendit et il se forma une ouverture béante près de l'endroit où il faisait paître son troupeau.

Plein d'étonnement, il y descendit, et, entre autres merveilles que la fable énumère, il vit un cheval d'airain creux, percé de petites portes ; s'étant penché vers l'intérieur, il y aperçut un cadavre de taille plus grande, semblait-il, que celle d'un homme, et qui avait à la main un anneau d'or, dont il s'empara ; puis il partit sans prendre autre chose.

Or, à l'assemblée habituelle des bergers qui se tenait chaque mois pour informer le roi de l'état de ses troupeaux, il se rendit portant au doigt cet anneau. Ayant pris place au milieu des autres, il tourna par hasard le chaton de la bague vers l'intérieur de sa main ; aussitôt il devint invisible à ses voisins qui parlèrent de lui comme s'il était parti.

Etonné, il mania de nouveau la bague en tâtonnant, tourna le chaton en dehors et, ce faisant, redevint visible. S'étant rendu compte de cela, il répéta l'expérience pour voir si l'anneau avait bien ce pouvoir ; le même prodige se reproduisit : en tournant le chaton en dedans il devenait invisible, en dehors visible. Dès qu'il fut sûr de son fait, il fit en sorte d'être au nombre des messagers qui se rendaient auprès du roi.

Arrivé au palais, il séduisit la reine, complota avec elle la mort du roi, le tua, et obtint ainsi le pouvoir.

Si donc il existait deux anneaux de cette sorte, et que le juste reçût l'un, l'injuste l'autre, aucun, pense-t-on, ne serait de nature assez adamantine pour persévérer dans la justice et pour avoir le courage de ne pas toucher au bien d'autrui, alors qu'il pourrait prendre sans crainte ce qu'il voudrait sur l'agora, s'introduire dans les maisons pour s'unir à qui lui plairait, tuer les uns, briser les fers des autres et faire tout à son gré, devenu l'égal d'un dieu parmi les hommes.

En agissant ainsi, rien ne le distinguerait du méchant : ils tendraient tous les deux vers le même but.

Et l'on citerait cela comme une grande preuve que personne n'est juste volontairement, mais par contrainte, la justice n'étant pas un bien individuel, puisque celui qui se croit capable de commettre l'injustice la commet.

Tout homme, en effet, pense que l'injustice est individuellement plus profitable que la justice, et le pense avec raison d'après le partisan de cette doctrine..... »

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