La joie est-elle à la portée de tous ?
Publié le 02/07/2012
Extrait du document

Le bonheur ne se confond pas avec la joie parce qu'il engage beaucoup plus l'homme dans son action. Etre heureux, c'est éclater de contentement et surtout éprouver une « bonne conscience « qui exclut toute espèce de sentiment de culpabilité. L'homme heureux est un homme tranquille. Sa quiétude est parfaite. Il a la satisfaction du devoir accompli. Il est content de lui, de ses actions, de ses décisions, content de ses rapports avec autrui, de ses bienfaits. Il a bien agi, il a bien travaillé, il s'est bien comporté : il est heureux.

«
Quand Jacques Chancel demande aux personnalités qu'il
interroge chaque jour, dans
le cadre de son émission « Radio
scopie
», « Êtes-vous réellement heureux ? », « Avez-vous con
science d'être heureux
? », c'est par un mouvement très super
ficiel que
l'on a tendance à répondre « oui ».
Car si l'on pousse
l'interviewé(e) dans ses derniers retranchements,
il finit par dire :
« Je crois » ou « peut-être », ou « presque ».
Penser que l'on est
pleinement heureux procède d'une formidable présomption.
C'est
presque tenter
le diable.
On aurait envie de toucher du bois.
Par
sa célèbre expression, la mère de Napoléon, la sage
Laetitia, savait très bien imager
cela : « Pourvu que cela dure ! »
Non,
le bonheur ne dure pas.
Il n'est, pour Schiller (1759-1805), qu'une «étincelle divine»
ou, comme le cite Jankélévitch dans son Traité des Vertus,
qu'« une bulle d'oxygène ».
On dit souvent que le bonheur ne se conjugue pas au présent,
mais, selon l'âge,
au futur ou au passé.
On espère un jour être
heureux, on pense
qu'on pourra l'être plus tard, dans un certain
temps.
On peut aussi se rappeler des souvenirs heureux de son
enfance ou de son adolescence,
il y a déjà très, très longtemps.
Mais en ce moment, dans l'immédiat :
là, non.
On ne croit pas
vraiment être heureux.
A cet égard,
les obstacles sont de tous ordres : matériels,
économiques, physiques, financiers, sociaux, spirituels, intel
lectuels...
On voudrait bien pouvoir être heureux, mais c'est
impossible.
Et cela ne le sera de nouveau, qu'après avoir réglé
quantité de problèmes restés
en suspens.
Tous
les philosophes ont parlé du bonheur.
Tous n'ont pas dit
qu'il était accessible.
Beaucoup ont souligné son caractère excep
tionnel,
les difficultés insurmontables qu'il fallait pouvoir résoudre
avant
d'y accéder.
Beaucoup de philosophes y croient toutefois.
Tout commence toujours par Socrate (470-399 avant J.-C.).
46.
»
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