la guerre est-elle un effet de la nature des hommes?
Publié le 10/03/2005
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Toute guerre met en mouvement des foules, des masses d'hommes considérables et à l'intérieur de ces masses il est difficile de parler en termes d'instinct, en termes de particularité individuelle. Il s'agit donc de ce que le philosophe Sartre appelait un groupe en fusion, il faut entendre par là le fait que dans une guerre au-delà de la peur, au-delà de l'angoisse chacun se sent solidaire de l'autre, chacun se sent entraîné par l'autre ce qui lui permet de dépasser sa propre condition. C'est donc à bon droit que nous disons que la guerre est avant tout un phénomène social. Troisième partie : Guerre et paix. Aristote, Ethique à Nicomaque : « Ajoutons encore que le bonheur parfait consiste également dans le loisir. Nous ne nous privons de loisirs qu'en vue d'en obtenir et c'est pour vivre en paix que nous faisons la guerre. « On peut dire que la guerre et la paix sont dialectiquement liées car comme le dit la maxime des anciens « qui veut la paix prépare la guerre «. Souvent on entre en guerre, ou l'on montre sa force pour précisément ne pas avoir à l'utiliser. Car encore une fois le groupe humain qui à un moment de son histoire se lance dans un affrontement brutal ne le fait pas sans risque, ne le fait pas sans la possibilité de sa défaite. Ce qui signifie que si l'on pouvait obtenir ce que l'on voulait par une voie pacifique, l'on n'aurait pas recours à la violence physique.
C'est parce que l'homme écoute ses passions et qu'il est égoïste qu'il s'abandonne à la guerre. La guerre inévitable est imputable à la nature belliqueuse de l'homme.
MAIS...
La guerre n'est-elle pas plutôt le fait de la culture ? A-t-on déjà vu des animaux se livrer bataille ? La guerre est l'expression calculée, rationnelle, statigique du désir de possession.
- I) Les guerre sont un effet de la nature humaine.
a) La paix est un intermède entre deux guerre. b) La guerre est un fait humain inéluctable et irréductible. c) Les aniamux ne font pas la guerre.
- II) Les guerres ne sont pas un effet de la nature humaine.
a) Il n'y a de guerre que pour des hommes civilisés. b) La guerre est le masque de l'intérêt économique. c) La guerre comme accélérateur de l'histoire.
..../...
«
[Les guerres sont un effet de la nature humaine.
Sens de la propriété, passions contradictoires, égoïsme,désirs sans bornes sont ce qui caractérise le plus fondamentalement la nature humaine.
Or, voilà les causes premières de toute guerre.]
C'est la paix qui n'est pas naturelleL'état de paix, entre des hommes vivant côte à côte, écrit Kant, n'est pas un état de nature (statusnaturalis); celui-ci est bien plutôt un état de guerre...» (Projet de paix perpétuelle).
Ce se sont les passionsnaturelles des hommes qui les inclinent à la guerre.
L'originalité du texte de Kant, paru pour la première fois en 1795 alors que l'Europe est dévastée par desguerres qui désormais ne concernent plus seulement les « professionnels » (cf.
la levée en masse du côtéfrançais), tient déjà au titre retenu.
Certes, il fait allusion à l'abbé de Saint-Pierre dont le Projet pour rendre lapaix perpétuelle en Europe eut un réel retentissement en 1713, au lendemain des campagnes de Louis XIV.Mais Kant a, de façon significative, éliminé toute référence circonstancielle.
Il s'agit désormais de penser lapaix comme une exigence universelle, et d'autre part d'arracher celle-ci à la guerre.
Rechercher la paixperpétuelle, c'est se donner les moyens d'éliminer de façon définitive la guerre.Après avoir toutefois rappelé que la guerre est aussi un facteur de progrès (elle pousse les peuples às'installer dans des régions inconnues, elle mobilise toutes les énergies techniciennes), Kant expose lesconditions selon lui nécessaires à la disparition des conflits internationaux.
Il plaide ainsi en faveur de ladissolution des armées de professionnels et des armées permanentes — « Les armées permanentes doivententièrement disparaître avec le temps ».
Lorsqu'on dispose d'une arme à portée de main on est toujours enclinà l'utiliser.
Il faut en outre que le régime républicain progresse à travers l'Europe.
Là, les sujets sont descitoyens et décident eux-mêmes de la guerre et de la paix, ils n'abandonnent pas le sort de la communauté aucaprice d'un Prince et à la défense de ses intérêts particuliers.
Enfin, Kant propose de soumettre les nations àune autorité commune, sur le modèle du pacte social, car la sécurité passe par la contrainte :« Il n'y a, aux yeux de la raison, pour les états considérés dans leurs relations réciproques, d'autre moyen desortir de l'état de guerre où les retient l'absence de toute loi, que de renoncer, comme les individus, à leurliberté sauvage, pour se soumettre à la contrainte des lois publiques et former ainsi un Etat de nations quicroîtrait toujours et embrasserait à la fin tous les peuples de la terre.
»Le cosmopolitisme est le plan caché de la Nature et la paix perpétuelle en est l'un des agents.
Or, cecosmopolitisme apparaît d'abord comme une idée régulatrice destinée à nous permettre de penser le progrèsde l'espèce.
De même que la Paix perpétuelle est un projet (jeter devant), un horizon.
Le texte de Kant ainspiré la création de la SDN et de l'oNu, avec des résultats mitigés on le sait.
Kant verra même dans cette insociabilité belliqueuse le moteur de l'Histoire.
« L'homme a un penchant à s'associer, car dans un tel état, il se sent plusqu'homme par le développement de ses dispositions naturelles.
Mais il manifesteaussi une grande propension à se détacher (s'isoler), car il trouve en même tempsen lui le caractère d'insociabilité qui le pousse à vouloir tout diriger dans son sens; et de, ce fait, il s'attend à rencontrer des résistances de tous côtés, de mêmequ'il se sait par lui-même enclin à résister aux autres.
C'est cette résistance quiéveille toutes les forces de l'homme, le porte à surmonter son inclination à laparesse, et, sous l'impulsion de l'ambition, de l'instinct de domination ou decupidité, à se frayer une place parmi ses compagnons qu'il supporte de mauvaisgré, mais dont il ne peut se passer.
L'homme a alors parcouru les premiers pas, quide la grossièreté le mènent à la culture dont le fondement véritable est la valeursociale de l'homme [...] .
Sans ces qualités d'insociabilité, peu sympathiquescertes par elles-mêmes, source de la résistance que chacun doit nécessairementrencontrer à ses prétentions égoïstes, tous les talents resteraient à jamais enfouis en germes, au milieu d'une existence de bergers d'Arcadie, dans une concorde, une satisfaction et unamour mutuel parfaits ; les hommes, doux comme des agneaux qu'ils font paître, ne donneraient à l'existenceplus de valeur que n'en a leur troupeau domestique [...].
Remercions donc la nature pour cette humeur nonconciliante pour la vanité rivalisant dans l'envie, pour l'appétit insatiable de possession ou même dedomination.
Sans cela toutes les dispositions naturelles excellentes de l'humanité seraient étouffées dans unéternel sommeil.
» Kant..
»
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