La guerre de Trente Ans : La dernière guerre de religion au cœur de l'Europe
Publié le 10/11/2018
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LA NAISSANCE DE L'EUROPE MODERNE
La guerre de Trente Ans est un conflit complexe qui a impliqué la plupart des États européens entre 1618 et 1648. Elle débute en Bohême, s'étend rapidement au Saint Empire romain germanique puis à une partie de l'Europe. Elle est l'une des toutes dernières guerres de religion opposant catholiques et protestants, mais elle a surtout pour enjeu politique la prépondérance de la dynastie des Habsbourg (maison d'Autriche et maison d'Espagne) sur l'Europe.
AUX SOURCES DU CONFLIT
Une Europe en pleine mutation Religieuse
La Réforme protestante initiée par Luther au xvie siècle s'est très largement répandue et a provoqué de nombreuses guerres de religion dans toute l'Europe. Outre l'Angleterre, l'Europe du Nord autour de la mer Baltique (actuels Suède, Norvège, Danemark, Allemagne) est en majorité protestante.
Politique
Au début du xviie siècle, la plupart des États achèvent leur lente mutation : la France, l'Espagne (qui détient la région des Flandres, le sud de la botte italienne, le Milanais et la Franche-Comté), l'Angleterre, le royaume de Danemark et de Norvège et la Suède (qui contrôle la Finlande et le pourtour de la Baltique) sont désormais des États centralisés.
Une origine politique : le Saint Empire romain germanique
Dans ce contexte, l'organisation politique du Saint Empire romain germanique détonne fortement ; le Saint Empire, organisé par la Bulle d'or (acte promulgué par l’empereur Charles IV en 1356), demeure en effet fondamentalement féodal et médiéval. Il couvre alors un territoire correspondant à peu près à celui de l'Allemagne actuelle, auquel il faut ajouter celui de la Bohême-Moravie (actuelle République tchèque).
Une entité médiévale
Le Saint Empire est une monarchie élective qui regroupe environ 350 États - principautés, duchés ou cités-États - laïcs ou
ecclésiastiques. Les principaux d’entre eux sont la Bavière, la Saxe, le Palatinat (Bas- et Haut-), le Brandebourg, la Poméranie. C'est une entité éminemment complexe régie par des liens de vassalité et de suzeraineté, une véritable mosaïque de territoires imbriqués les uns dans les autres et aux statuts politiques très divers. Ainsi le duc de Holstein, roi de Danemark, souverain en son royaume, est un vassal de l'empereur. Les territoires dirigés par les princes électeurs, au nombre de sept font de leurs bénéficiaires des personnages de tout premier ordre dans l’empire. D’autres dépendent directement de l'empereur, comme certaines villes dites libres.
Les Habsbourg
Depuis 1438, l'empereur élu est un Habsbourg. Par un jeu d'alliances matrimoniales et les hasards des lignées, les Habsbourg forment la plus puissante dynastie d'Europe centrale, ce qui ne les empêche pas d'être contestés à la moindre occasion par d'autres princes pouvant prétendre à la charge d’empereur. La famille des Habsbourg règne sur la Hongrie, l'Autriche et la Bohême, terre impériale qui confère à son roi le statut de prince électeur. Elle est directement liée aux Habsbourg d'Espagne, la plus grande puissance d'Europe occidentale.
23 mai 1618 1618-1620 8 novembre 1620 1625-1629 22 mai 1629 1630-1635 30 mai 1635 1635-1648 19 mai 1643 24 octobre 1648
Défenestration de Prague Guerre en Bohême Bataille de la Montagne Blanche Intervention Traité de danoise Lübeck Intervention suédoise Paix de Prague Intervention française Victoire française à Rocroi Signature des traités de Westphalie
Détenteur de la Norvège et des régions méridionales de la Suède, maître du détroit du Sund qui donne accès à la Baltique et prince protestant convoitant des évêchés d'Empire (Brême, Verden, Osnabrück), il sent sa puissance mise en péril par la victoire de Ferdinand.
Au printemps de 1625, Christian IV lève une armée et envahit la Saxe. Face à lui se dresse une forte armée de mercenaires au service de Ferdinand II, commandée par Albrecht von Wallenstein et soutenue par la Ligue catholique du comte de Tilly.
22 mai 1629 : le traité de Lübeck
Les mercenaires de Wallenstein remportent leur première victoire à Dessau (au nord de la Saxe), au début de 1626. La même année, le 27 août Tilly écrase l'armée de Christian IV, à Lutter am Barenberge. Les armées impériales s'emparent alors de tout le nord de l'empire. Pourchassé par Wallenstein, Christian IV se retire en 1627 dans la péninsule du Jutland. La proclamation de l'édit de Restitution par Ferdinand II, le 6 mars 1629, concrétise la victoire de la cause impériale. Conformément à l'interprétation catholique de la paix d'Augsbourg (1555), laquelle consacre la liberté religieuse pour les luthériens selon le principe Cu/us regio ejus religio (la religion du prince est celle du pays) ce document annule les titres de propriété détenus par les protestants sur tous les biens ecclésiastiques confisqués depuis 1552. Le 22 mai 1629, Christian IV est contraint d'accepter le traité de Lübeck, qui le prive de ses possessions d'Empire, dont le duché de Holstein.
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Détenteur de la Norvège et des régions méridionales de la Suède , maître du détroit du Sund qui donne accès à la Baltique et prince protestant convoitant des évêchés d'Empire (Brême, Verden , Osnabrück) , il sent sa puissance mise en péril par la victoire de Ferdinand.
Au printemps de 1625, Christian IV lève une armée et envahit la Saxe.
Face à lui se dresse une forte armée de mercenaires au service de Ferdinand Il, commandée par Al brecht von Wallenstein et soutenue par la Ligue catholique du comte de Tilly.
22 mai 1629 : le traité de Lübeck Les mercenaires de Wallenstein remportent leur première victoire à Dessau (au nord de la Saxe ), au début de 1626 .
La même année , le 27 août Tilly écrase l'armée de Christian IV, à Lutter am Barenberge .
Les armées impéria les s'emparent alors de tout le nord de l'empire.
Pourchassé par Wallenstein, Christian IV se retire en 1627 dans la péninsule du Jutland .
La proclamation de l'édit de Restitution par Ferdinand Il, le 6 mars 1629 , concrétise la victoire de la cause impériale.
Conformément à l'interprétation catholique de la paix d 'Augsbourg (1555), laquelle consacre la liberté religieuse pour les luthériens selon le principe Cujus regio ejus religio (la religion du prince est celle du pays) ce document annule les titres de propriété détenus par les protestants sur tous les biens ecclésiastiques confisqués depuis 1552.
Le 22 mai 1629, Christian IV est contraint d'accepter le traité de Lübeck, qui le prive de ses possessions d'Empire, dont le duché de Holstein .
L'INTERVENTION SUÉDOISE (1630-1635) Les victoires de Ferdinand Il et les enjeux du conflit vont entraîner l'intervention d'autres puissances européennes , à commencer par l'Espagne, la France ou la Suède.
Le jeu des puissances européennes • L'Espagne Nature llement alliée à la maison d 'Autriche , l'Espagne s'est engagée dans le conflit dès 1621, aux côtés des troupes impériales, à l'issue de la trêve de Douze Ans avec les Provinces Unies.
Elle occupe donc le Bas-Pa latinat, assurant ainsi l'achemi nement terrestre de ses troupes vers ses possessions du nord.
Or les victoires de Ferdinand s 'accordent parfaitement avec les ambitio n s hégémoniques de la couronne espagnole imaginées par Olivares , le tout -puissant conseiller du roi Philippe IV.
Dès lors, l'Espag n e trouve sur son chemin sa rivale de longue date : la France.
• La politique française Au début du conflit, en raison des guerres civiles de religion , Louis Xlii et Richelieu ne peuvent intervenir .
Leur préoccupation majeure, en matière de politique extérieure, demeure la sécurité des frontières du royaume .
Il n'empêche que les succè s de Ferdinand Il raniment la lutte entre la France et la maison des Habsbourg pour le titre de défenseur de la foi catho lique et la suprématie sur l'Europe .
Dans ce contexte, Richelieu se tourne vers le roi de Suède , Gustave Adolphe , et lui propose une aide matérielle contre l'Empire .
L'engagement suédois Conforté par le soutien français et animé par la volonté de défendre la cause luthérienne, Gustave Adolphe se prépare à intervenir.
Durant l 'été de 1630, il débarque une armée d'élite à Stettin , sur le littoral de Poméranie .
Malgré des accords avec Gustave Adolphe, les princes de Poméranie , de Brandebourg et de Saxe hésitent à prendre part aux hostilités aux côtés des Suédois .
La brutale prise de Magdebour g.le 20 mai 1631 , par les troupes de Tilly , précipite la décision du roi de Suède.
• Les vidoires suédoises Le 17 septembre 1631 à Breitenfeld (près de Leipzig) , à la tête de troupes suédoises et saxonnes, Gustave Adolphe écrase les troupe s de Tilly.
Après cette victoire , l'armée suédoise marche vers l'Allemagne rhénane et prend ses quartiers d 'hiver à Mayence.
La campagne de printemps apporte de nombreuses victoires -notamment la défaite de Tilly, le 14 avril1632 , qui est mortellement blessé sur les bords de la Lech , et la prise de Munich , en Bavière .
Inquiet des premiers succès du souverain suédois, Ferdinand ramène Wallenstein à la tête des troupe s impériales .
Ce dernier chasse les Saxons de Bohême et affronte, deux mois durant l'armée de Gustave Adolphe près de Nuremberg.
sans qu'aucun engagement soit décisif.
Retirée plus au nord , l'armée suédoise attaque l'armée impériale près de Lützen (Saxe ) le 16 novembre 1632 .
Cette bataille coûte la vie au roi de Suède mais , grâce au duc Bernard de Saxe-Weimar, les Suédois défont l'armée de Wallenstein et conquièrent la Bavière .
Dans l'année qui suit, la coalition suédoise se défait tandis que les ambitions personnelles démesurées t--------------i de Wallenstein le conduisent à sa UN SOLDAT MERCENAIRE
Le soldat de la guerre de Trente Ans a été dépeint de manière très évocatrice dans le rom a n de Hans Jakob von ~[lilll ~!'i!J Grimmelshausen , Les Aventures de Simplicius Simplidssimus.
Celu i-.
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