La glorification du Travail, explication de texte, Nietzsche
Publié le 07/06/2012
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Néanmoins, à cette époque, certains penseurs pensaient la liberté et la citoyenneté par le travail. Un dogme partagé par F. Guizot, ministre français du XIXe siècle, sous la Restauration. Pour ce dernier, cela se résume par : « Enrichissez-vous par le travail et par l’épargne et vous deviendrez électeurs «. A l'époque du vote censitaire, Guizot considérait que la citoyenneté s'acquiert avec le travail, ou plutôt l'argent, le travail étant un moyen d'avoir de l'argent, et l'argent étant le but recherché. Cette vision de la citoyenneté n'est autre que le moyen de privilégier les plus riches, et d'écarter la classe populaire, la plus nombreuse, du vote. Ceci permet donc aux minorités privilégiées qui ont de quoi payer le cens de prendre le pouvoir et conserver leurs faveurs. C'est donc la minorité qui prend le dessus sur la minorité. Et ceci était ancré dans les mœurs de l'époque. Chez les athéniens, les inventeurs de la démocratie, le travail n'allait pas de pair avec la citoyenneté. Les personnes qui travaillent sont en effet les esclaves et les citoyens s'occupant de la politique. En mettant ces deux visions du citoyen en parallèle, nous constatons que les travailleurs sont des « esclaves modernes «. Ils sont effectivement asservis par la classe dirigeante, qui s'occupe de la politique.
«
donc rendu étranger à lui-même.
L'individu est une personne originale, une personne unique.
Mais cet individu est rendu non unique par les « actesimpersonnels et utiles à tous ».
On pourrait donc croire que cet individu n'est plus individu.
L'homme étant originalpar son intelligence, si celle-ci lui est soustraite, il n'est plus homme, car c'est sa pensée et son travail qui fontl'humain dans l'individu.
Si elle est inexistante, l'homme ne l'est donc plus.
Descartes illustre parfaitement cela par «Cogito, ergo sum ».
Et si nous ne pensions plus, nous serions donc plus ? Ce qui nous permet, effectivement, d'êtrehumains, n'est plus.
La pensée, pour être, a besoin d'énergie, mais étant donné que toute cette énergie estconsommée par le travail, il ne peut plus penser.
Les désirs, la liberté, la rêverie, l'amour, les soucis… etc.
qui sontdéveloppés par la pensée, ne peuvent plus exister.
Et plus encore, il adule les porteurs de l'arrière-pensée, lesapologistes du travail qui l'assujettissent.
L'homme est donc écarté de son humanité, et devient l'ami de ses propresfossoyeurs.
Un climat de suspicions est crée, les individus ainsi manipulés croient que le danger vient de leurssemblables.
Les laborieux sont des aliénés, prennent leurs fossoyeurs pour idoles.
Ainsi donc, la citoyenneté se perdavec la déshumanisation car ils ne sont pas libres penseurs, il ne peut plus se penser en tant que citoyen, leshommes sont donc soumis à sujétion.Néanmoins, à cette époque, certains penseurs pensaient la liberté et la citoyenneté par le travail.
Un dogmepartagé par F.
Guizot, ministre français du XIXe siècle, sous la Restauration.
Pour ce dernier, cela se résume par : «Enrichissez-vous par le travail et par l’épargne et vous deviendrez électeurs ».
A l'époque du vote censitaire, Guizotconsidérait que la citoyenneté s'acquiert avec le travail, ou plutôt l'argent, le travail étant un moyen d'avoir del'argent, et l'argent étant le but recherché.
Cette vision de la citoyenneté n'est autre que le moyen de privilégier lesplus riches, et d'écarter la classe populaire, la plus nombreuse, du vote.
Ceci permet donc aux minorités privilégiéesqui ont de quoi payer le cens de prendre le pouvoir et conserver leurs faveurs.
C'est donc la minorité qui prend ledessus sur la minorité.
Et ceci était ancré dans les mœurs de l'époque.Chez les athéniens, les inventeurs de la démocratie, le travail n'allait pas de pair avec la citoyenneté.
Les personnesqui travaillent sont en effet les esclaves et les citoyens s'occupant de la politique.
En mettant ces deux visions ducitoyen en parallèle, nous constatons que les travailleurs sont des « esclaves modernes ».
Ils sont effectivementasservis par la classe dirigeante, qui s'occupe de la politique.
Le travail est donc décrit comme étant un moyen de sujétion des hommes.
Ces individus travailleurs, sans le savoir,n'ont que le reflet de la liberté imprégnée sur leurs visages.Nietzsche affirme que « le dur labeur du matin au soir » est « la meilleure des polices ».
Ainsi dire, le travail permetde maintenir l'ordre, étant donné que les individus sont privés de leur pensée, ils ne peuvent donc pas réfléchir àeux-mêmes en tant que citoyens.
La pensée pouvant remettre en question l'ordre en place, elle est bridée.
Pourprotéger cet ordre, dans les systèmes totalitaires ou fascistes, qui prônent l'ordre et la sécurité, on envoi toutopposant politique ou résistants dans des camps, où ils sont forcés à travailler.
Ceci permet de briser ces hommes,de les aliéner.
L'ordre est ainsi protégé contre ses "détraqués", ou encore ses libérateurs.Les hommes sont assujettis sans en avoir la moindre conscience, car les penseurs sont oppressés et lesglorificateurs du travail adulés.Semblablement, on pourrait assimiler cette forme de pensée au Léviathan de Hobbes, qui ne peut garantir la paix etla sécurité qu'en échange du travail.
Autrement dit, en échange de leur soumission, en épousant la servitudevolontaire à travers l’abandon de l’action politique et de la citoyenneté et en ne s’intéressant qu’au travail «assurant des satisfactions faciles et régulières ».
La pensée des individus étant bridée, leurs désirs deviennent plusfaciles à combler, les maintenant dans une forme de bonheur, qui en réalité, n'en n'est pas une, voire inexistante.L'ordre empêchant toute forme de rébellion, et tenant les hommes en bride, ils sont vidés de toute violence, carvidés de leur énergie.Les sociétés qui ont ainsi glorifiés le travail sont des régimes sécuritaires et totalitaires, comme le Régime de Vichy,le IIIème Reich ou encore l'URSS.A force de brider la réflexion humaine, on se retrouve dans des états de non-droit, où la liberté est confisquée parles gueux qui gouvernent.Ainsi donc, le totalitarisme peut-être défini comme étant l'aboutissement de « la glorification du travail ».
Etinversement, l'aboutissement du totalitarisme se retrouve dans des camps de travail où liberté et travail sontconfondus, ainsi l'illustre la célèbre phrase « Le travail rend libre », à l'entrée des camps de concentration.Là où il y a donc de l'ordre, on trouve de la sécurité, et cet ordre est assuré par la « la glorification du travail »justement.
Egalement, l'ordre et la sécurité ressemblent beaucoup à la pensée fasciste, il est extrêmement simplede faire le rapprochement, par exemple : l'uniforme et le marcher au pas, qui est le comportement des liguesfascistes.
L'ordre et la sécurité est donc liberticide.On pourrait se demander alors pourquoi est-ce que l'argument de la sécurité séduit autant les gens.
Nietzsche nousdit en effet, que la sécurité est vénérée, qu'elle est adorée « comme la divinité suprême ».
La réflexion des individusétant bridée par le travail, et par conséquent, privés de toute pensée critique, sont rendus naïfs, et croient en lesdiscours de ceux qui les dirigent comme vérité absolue.
C'est ainsi que les hommes sont amenés à croire que laliberté est l'ennemi de la sécurité, car on leur fait admettre que l'insécurité, le danger vient de leur semblables, alorsqu'ils ne sont pas aptes à dépenser aucune énergie, étant donné qu'ils ont c'en privés.
Non seulement ils n'ontaucune énergie à dépenser, ne serait-ce que pour penser, ils n'ont aucun pouvoir dans leur société, de quelquenature qu'il soit, et ceux qui peuvent exercer l'arbitraire, et amener le danger, sont ceux qui ont le pouvoir, et nonceux qui n'ont pas.
C'est ainsi que les hommes deviennent les alliés de leurs propres fossoyeurs.Bien que ces individus soient victimes d'une machination, ils ne devraient pas accepter cela, car l'accepter c'estadmettre que l'on n'a pas de sens.Ceci se rapporte parfaitement aux propos de Benjamin Franklin : « Ceux qui sont prêts à sacrifier une libertéessentielle pour acheter une sûreté passagère, ne méritent ni l'une ni l'autre.
», disait-il..
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