La Fontaine avait beaucoup de goût pour les lectures et discussions philosophiques. Il lisait, s'il faut l'en croire, Platon; il discutait le système de Descartes; il s'engouait, grâce à son ami Bernier, de la philosophie de Gassendi, etc. Dans quelle mesure, selon vous, peut-on trouver dans les Fables un intérêt philosophique ?
Publié le 20/04/2009
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Il y a lieu, tout d'abord, d'éviter une méprise. Ne pas confondre philosophie et morale. La nature de la morale de La Fontaine n'en fait pas un philosophe. On n'est pas nécessairement un philosophe parce qu'on dit : « La raison du plus fort est toujours la meilleure — Ne forçons pas notre talent — Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. « Ces conseils ne deviennent de la philosophie que s'ils font partie d'un système de morale organisé par une réflexion originale. Cela dit, il y a dans les Fables deux sortes d'intérêt proprement philosophique. Tout d'abord, sans lien et sans méthode, au hasard de ses curiosités, La Fontaine a tiré le sujet de certaines de ses fables vers la discussion de problèmes proprement philosophiques. Un animal dans la lune est le prétexte d'une discussion sur les illusions des sens, l'Horoscope sur l'astrologie, la Souris métamorphosée en fille sur la métempsycose; le Discours à Mme de La Sablière est une assez longue discussion sur la théorie cartésienne de l'âme des bêtes, etc.
Plan. — I. Les discussions proprement philosophiques dans les Fables. — II. Explication de ces curiosités philosophiques. — III. La philosophie générale des Fables. — IV. Philosophie d'ailleurs instinctive et non réfléchie et dont La Fontaine s'est repenti.
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