La fonction de l'Etat est d'assurer la liberté (SPINOZA)
Publié le 07/05/2005
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■ Idée directrice La dernière phrase du texte énonce la thèse de Spinoza : « La fin de l'État est donc en réalité la liberté «. ■ Structure du texte • «Ce n'est pas pour tenir l'homme [...] et d'agir « : l'État est constitué pour assurer la sécurité des hommes et non pour les aliéner. • « Non, je le répète [...] liberté « : en plus de la sécurité, l'État a pour but essentiel la liberté de chaque individu.
«
l'insécurité.
Le droit de nature appelle donc un autre droit qui puisse lui assurer la sécurité : le droit civil ne doit passupprimer le droit naturel mais le réaliser.
Tant que le droit n'est pas organisé, ilreste illusoire.c.
L'organisation politique de la société, qu'on appelle l'État, a pour but la liberté.
L'homme est libre « dans la mesureoù il vit sous la conduite de la raison» : dans la mesure où il a le pouvoir d'exister et d'agir suivant les lois de lanature humaine.
L'État doit lui garantir la liberté en limitant le droit naturel, non en le supprimant.
Le pacte, quipermet à chacun de vivre en sécurité, permet aussi à chacun d'user en toute liberté de sa raison.
Dans un État librefondé sur la raison, la liberté d'opinion existe.
QUESTION 3 (réponse rédigée)
Est-il paradoxal de vouloir accorder le pouvoir de l'État et la liberté individuelle ? Cette question montre bien lecaractère problématique de cet accord : la finalité de l'État, qui règle la vie du groupe, va-t-elle de pair avec lafinalité de l'individu ? La liberté de l'individu peut-elle s'accomplir dans l'État ? Ont-ils les mêmes intérêts ?À cette question, la réponse de Spinoza est sans ambiguïté : seul l'État garantit la liberté de chacun.En effet, le pouvoir de l'État incarne l'intérêt général.
Il ne domine pas les individus, il ne les aliène pas.
Aucontraire, il permet à la liberté de chacun de se manifester plus librement que dans le monde naturel de la violenceindividuelle.
Le pouvoir de l'État est celui des citoyens : sinon, il exerce une fonction contraire à sa fonctionpremière.L'État institue un droit positif et chaque citoyen vit sous sa loi.
La fin de l'État est la sécurité contre la crainte,l'accroissement des richesses contre les besoins.
«La fin de l'État est donc en réalité la liberté », c'est-à-dire la finconsciente de l'homme raisonnable et de ceux qui aspirent à l'être.
L'homme raisonnable est capable d'opinionslibres, d'indignation, de révolte même.
C'est pourquoi l'État qui bafouerait la sécurité et la liberté de ses citoyens, sedétruirait lui-même.
Un État qui voudrait interdire la liberté de penser et de s'exprimer ne pourrait que survivre puismourir.Spinoza souligne que seule la démocratie convient aux hommes : ce n'est pas un régime politique parmi d'autres,c'est l'essence de tout régime raisonnable.
La démocratie est la vraie nature de la société comme la raison est lavraie nature de l'individu.
La démocratie concilie pouvoir de l'État et liberté individuelle.Avant Rousseau et Montesquieu, Spinoza définit l'État comme source et gardien des libertés individuelles.
« Pourjouir de la liberté il faut que chacun puisse dire ce qu'il pense [...] et pour la conserver, il faut encore que chacunpuisse dire ce qu'il pense », écrit Montesquieu dans L'Esprit des lois.
SPINOZA (Baruch). Né à Amsterdam en 1632, mort à La Haye en 1677. Il apprit l'hébreu, le latin, le français dans les écoles juives et latines, et travailla dans la maison de commercefamiliale.
Accusé d' « effroyables hérésies », Spinoza échappa de peu à un assassinat en 1656, et fut excommuniéde la synagogue la même année.
Il apprit la taille des instruments d'optique, vendit des verres télescopes pourvivre, et s'initia à la philosophie de Descartes.
Il constitua un cercle d'études près de Leyde, travailla intensémentde 1663 à 1670, et acquit une réputation considérable.
En 1670, il s'installa à La Haye, partageant sa vie entre laméditation philosophique et la taille des verres pour microscopes.
Il fut chargé en 1673 d'une mission secrète auprèsdu prince de Condé et du maréchal de Luxembourg.
Sa position devint ensuite de plus en plus difficile.
Il se rendit àAmsterdam, mais renonça à s'y établir.
En 1676, il reçut de nombreuses visites de Leibniz, qui niera plus tard l'avoirrencontré.
Malade, il mit de l'ordre dans ses manuscrits, en brûla peut-être.
Il mourut paisiblement et fut enterrédans la fosse commune.
Un don anonyme permit la publication intégrale (le ses manuscrits.
— Il professa un grandlibéralisme en politique et se montra rationaliste dans les questions religieuses.
Malgré un certain nombre d'ouvrages,on peut dire que Spinoza fut l'homme d'un seul livre : l'Ethique.
Le caractère géométrique de ce livre permet dedéfinir la pensée métaphysique de Spinoza à l'aide de ses propres définitions : « Par cause de soi, j entends ce dontl'essence enveloppe l'existence, autrement dit ce dont la nature ne peut être conçue qu'existante.
— Parsubstance, j'entends ce qui est eu soi et est conçu par soi, c'est-à-dire ce dont.
le concept n'a pas besoin duconcept d'une autre chose pour être formé.
— Par attribut, j'entends ce que l'entendement perçoit de la substancecomme constituant son essence.
— Par mode, j'entends les affections de la substance, autrement dit ce qui est enautre chose, par quoi il est aussi conçu.
— Par Dieu, j'entends un être absolument infini, c'est-à-dire une substanceconsistant en une infinité d'attributs, dont chacun exprime une essence éternelle et infinie.
— Est dite libre la chosequi existe d'après la seule nécessité de sa nature et est déterminée par soi seule à agir.
— Par éternité, j'entendsl'existence elle-même, en tant qu'elle est conçue comme suivant nécessairement de la seule définition d'une choseéternelle.
— D'une cause déterminée donnée, suit nécessairement un effet.
— Par corps, j'entends un mode quiexprime, d'une façon définie et déterminée, l'essence de Dieu en tant qu'elle est considérée comme chose étendue.— Par idée, j'entends un concept de l'esprit que l'esprit forme parce qu'il est une chose pensante.
— La durée est lacontinuité indéfinie d'existence.
— Par réalité et perfection, j'entends la même chose.
— Par sentiments, j'entendsles affections du corps par lesquelles la puissance d'agir de ce corps est augmentée ou diminuée, aidée ou.
»
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