LA FOI RELIGIEUSE EXCLUT-ELLE TOUT RECOURS A LA RAISON ?
Publié le 02/05/2012
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La foi religieuse a ses motivations profondes fondées sur la peur, le respect, la piété, la gratitude, voire l'adoration envers une puissance surnaturelle à qui le croyant se rallie, donne tout son crédit pour son salut. Il y a bien une fidélité dans des signes qui la révèlent, un acte volontaire, une disposition, un sentiment, une élection vécue comme certitude intérieure, comme pressentiment, obéissance et confiance. Mais la raison veut saisir rationnellement le sens, la fonction des rites, des croyances et des hiérophanies en en désenveloppant les significations dans des gestes, des pensées saisissables par l'activité de l'esprit. Or l'intelligence de la croyance par une raison à l'oeuvre n'équivaut-elle pas à la mort de la croyance ? Aussi comprend-on que foi et raison peuvent devenir inconciliables.
La foi n'est pas une représentation du monde ou une réponse à une interrogation. Elle s'insère dans la trame d'une histoire entre les hommes et Dieu comme un cheminement qui conduit au salut. La foi est une attente jamais fermée, l'anticipation d'un futur dans une dimension qui le déploie au présent, dans une action de Dieu présente en l'homme, dans l'esprit et le coeur qui l'accueille. Elle s'inscrit dans une trame d'événements, de figures renvoyant les unes aux autres. Il y a le Christ, sa vie, sa mort, sa résurrection, il est fils de Dieu, Dieu en personne et en acte ; l'homme est interpellé, ouvert à des possibilités de réaliser le dessein de Dieu dans le monde comme une anticipation du Royaume. L'homme dans l'expérience de la foi accueille, accepte et ratifie dans une démarche effective la Révélation divine.
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pédagogique, spirituelle selon les degrés gravis et les modèles de béatitude, même si elle reste un saut dans l'inconnu et unpari sur un paradoxe.
La foi n'est pas superstition, elle se fait gnose, c'est-à-dire connaissance par rapport à la croyance, elleest vision, contemplation des Bienheureux dans l'eschatologie.L'esprit scientifique et la conscience savante cependant en dénoncent les antinomies.
Avec la foi religieuse, nous sommesentre une autonomie, celle de l'homme, et une hétéronomie que produit la foi.
Les lois de la Nature sont à maîtriser mais il ya une Providence révélée.
La cité humaine n'est pas la Cité de Dieu.
Il y a des composantes naturelles et surnaturelles del'univers mental de la foi mais ils sont le fait de la culture.
La critique historique a produit à l'encontre de la foi scepticismepuis matérialisme.
En fait la raison voit dans la foi une croyance.
Or on croit à ...
en termes de savoir et de vérité, on croit que...
par intimepersuasion, on croit en ...
pour valoriser.
On passe ainsi de l'opinion plus ou moins fondée comme conjecture à la convictionet à l'engagement qui nous implique.
En ce sens la conscience consciente de l'humanité doit corriger les désillusions desrêveries métaphysiques on spiritualistes.
Dieu n'est que la projection de la subjectivité illimitée de l'homme (Feuerbach).
Il ya un mensonge des religions (Marx).
la religion est une lutte des forces négatives conservatrices avec le ressentiment(Nietzsche).
Elle est l'expression du meurtre du Père (avec Freud).
La sécularisation de la conscience a produit l'émancipationde la tutelle religieuse en l'homme devenu incroyant.
L'humanisme comme philosophie de l'homme concret et sensible estsynonyme de nihilisme comme liquidation de la transcendance verticale et de ses garants humains.La raison a sécularisé l'idée de Dieu dans l'immortalisation des grands hommes, dans des religions constituées enpsychothérapie.
Le marxisme a substitué à l'au-delà religieux une transcendance de l'idéal historique et sociale à imaginerdans l'intimité radicale de l'ici-bas.
La laïcité veut la réflexion sur les autre savoirs pour être.
Le bouddhisme se fait voie dansun désir sans jouissance, sans savoir et sans pouvoir.
La philosophie veut se sauver du sujet dans l'absence de soi, dansl'intelligence de la nécessité ou dans l'innocence du devenir sans mauvaise conscience ni ressentiment.
La vie (commeéducation, science et technique, mariage, fidélité) n'est plus régie par des règles identifiantes.
On rejette ainsi latranscendance pour l'expérience et l'expérimentation du moi autosuffisant.
Ou la transcendance est un contenu deconscience contenant plus qu'il ne contient effectivement comme excès venant à l'esprit.
Ou le passé, l'histoire,l'inconscient, qui procèdent de la raison et échappent à la raison, forment des spiritualités laïques.L'humanisation des sources de la religion dans l'analyse de la raison (morale, droit, culture) ont subverti la tradition commeautoritarisme, morale absolue.
L'homme a son conseil, il participe par là à la théonomie.
Le texte religieux est unesymbolique, une poésie du peuple, le mal consistant dans la haine et sa banalité (Hitler est un dictateur faible auxmicrodécisions et minidérives dans un contexte spécifié économiquement, politiquement).
Le mystère du mal commeliberté pour le mal ou pour le bien demeure mystère mais mystère de la liberté humaine.
L'homme est ainsi divinisé dansl'authenticité, la différence, le Be yoursel bien dans sa peau et dans sa tête.
On sort de la religion pour aller à la bonnevolonté vertueuse antiaristocratique et antisacrificielle.
On souffre à distance.
L'éthique concerne le media, la vieéconomique et politique, l'environnement, le pouvoir de juger, la bioéthique, les minorités, le harcèlement sexuel ou letabagisme.
La mort est appauvrie dans l'annonce publique et reste une angoisse dans la perpétuation de la vie.
Le mariage estune décision individuelle privée.
L'enfant est l'objet d'un minium d'attachement pour l'individualisme.
L'amour moderne estun duel jusqu'à l'usure du désir.
Le sacré est à visage humain dans le caritatif, l'humanitaire, les droits de l'homme qui sontcomme un report de moralité.
On y est par autrui dans la platitude avec des moyens accrus mais sans autre finalité que soi-même.Si les philosophies hypercritiques ont pu contribuer à rejeter la piété sentimentale réactionnaire, il n'en reste pas moins que,sous les signes que sont les pratiques religieuses, l'intentionnalité d'une force productive opère.
La conscience savantecomme idéologie rate la dialectique de l'intériorité et de l'extérieur.
La conscience croyante est avant tout foi pratique.
La foide cette dernière est aussi unifiante que la conscience savante en même temps qu'on peut les considérer l'une et l'autrecomme des aliénations.
La foi est une manière d'assumer la sensibilité dans son désir de béatitude, dans sa passion de l'unité et le constat de lamisère de l'homme et de sa division intérieure.
La faim est un appui pour un élan.
Du corps comme goût pour la beautésecrète, on passe au corps spirituel.
La foi religieuse est une manière de suggérer l'ineffable dans l'indicible par les schèmesimaginaires à épreuve purificatrice.
Le symbole est une attente, un espoir, en fait une communication.
La poésie, la peintureou la musique médiévale et moderne trouvent là une expression commune.
La foi est aussi un assentiment au vrai qui estpartiellement intelligible.
Il y a une discursivité chez Saint Thomas ou Saint Augustin comme dans le Réforme.
La foi illuminemême l'action, la raison et le discours.
En fait la foi a une fonction psychologique dans son aptitude à conserver.
Elle a unefonction métaphysique comme conscience du passé, du futur et de l'actuel dans le présent.
Elle est théologique commeconscience de la présence de Dieu à l'âme.
La philosophie a assumé l'oubli de Dieu dans l'approfondissement des raisons quinous conduisent à en produire l'idée.
Il y a anamnèse et prolepse, mémoire et futurition.
L'idée de Dieu reste toujoursprésente à l'âme même quand l'âme se détourne.Il y a en effet un génie spéculatif dans les théologies, il y a une investigation philosophique dans la religion qui n'est pasque ce masque trompeur jeté sur la division ou sur la domination.
La foi n'est ni sensible ni intelligible : elle est certitudemorale et intérieure sur laquelle peuvent se fonder une manière d'exister, un genre de vie.
La raison qui s'illimite détruit latranscendance.
Quand la raison s'autolimite, elle affirme sa vulnérabilité, dans la finitude de l'homme devant unetranscendance verticale.
On s'enlise dans le formalisme quand il y a crise.
On s'emballe dans l'illuminisme ou on se pervertit.
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