La Foi Religieuse Est-elle Compatible Avec La Raison ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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raison ne la trouve pas dans la foi.
Au contraire, elle voit dans celle-ci que précisément elle cherche à fuir, cedont elle veut nous prémunir.
La foi est un sentiment : le fidèle éprouve le sentiment de la présence de Dieu,de l'existence certaine d'un monde transcendant le nôtre et libéré de la souffrance et de la mort.
Adhésionimmédiate, passivité su sujet bouleversé, absence de doute, sont les marques de cette foi sur laquelle la raisonn'a aucune prise.
La vérité de la foi n'a pas été obtenue à l'issu d'un libre examen et n'a fait l'objet d'aucunquestionnement ultérieur.
On comprend alors que la foi est en contradiction avec le principe fondamental de laraison, à savoir le libre examen, et qu'elle n'est, du point de vue de l'exigence rationnelle, qu'une illusion. · Les preuves = d'ailleurs, si la foi est à ce point incroyable pour la raison, c'est aussi parce qu'il lui manque les preuves nécessaires et suffisantes.
Raisonner, c'est rendre raison, justifier ou fonder une affirmation et noncroire de tout son coeur.
L'intensité d'une adhésion et d'un sentiment n'est pas un critère, du point de vue dela méthode rationnelle, de vérité au plein sens de ce mot, c'est-à-dire objectivement et universellement.
La foientre donc inévitablement en contradiction avec la raison dont l'un des principes fondamental est de chercherdes raisons valables pour tous, des preuves convaincantes.
(Or aucune preuve objective et universelle ne peutfonder l'existence de Dieu comme absolument certaine.) · Le désintéressement = l'homme de raison ne cherche pas des preuves pour défendre un intérêt autre que celui de la vérité.
On peut nommer le principe de désintéressement ce qui commande d'user de notre raison en vuede cette fin universelle.
Or la foi ne présente pas un tel désintéressement : au contraire, croire consiste dans lerenoncement de sa raison, de sa liberté pour faire dépendre l'amélioration de son existence de la volonté d'unDieu lequel, séduit ou émus par tant d'efforts déployés vers lui, accorderait mystérieusement sa grâce.
Al'inverse, faire bon usage de sa raison c'est analyser les causes de la souffrance humaine et y porter remède.® Dans une telle perspective, on voit à quel point la foi, dans ses principes mêmes, entre irrémédiablementen contradiction avec la raison.
II- La foi : supérieure à toute enquête rationnelle · Cependant, une telle contradiction, et donc a fortiori une telle opposition, est-elle en droit tenable ? En effet,la foi n'est-elle pas étrangère à la raison ? L'efficacité d'une critique rationnelle exige que la partie adversereconnaisse et adopte les mêmes principes.
Or, la foi n'a nul besoin de se conformer à ces principes et lefidèle ne vit pas cette absence comme un manque préjudiciable à son existence, comme un défaut porteatteinte à la pureté et à l'intégrité de sa foi.
La voix de la raison résonne comme une voix lointaine, étrangèreet elle ne possède aucune force suffisante.
Elle ne trouve aucun écho dans le coeur du fidèle.
On pense alors à la célèbre phrase de Pascal (Pensées) « le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas.
» Par là, ilentend que la foi, de l'ordre du sentiment justement, n'a rien à voir avec la raison, qu'elle n'a pas affaire à unequelconque rationalité.
On ne peut donc pas, en droit dire que la foi est en contradiction avec la raison en celaqu'entre les deux soi-disant adversaires, il existe une différence de nature et non pas seulement de degré.
Onne peut donc pas faire de parallèle entre les deux puisqu'il se situe sur deux plans différents. · La raison est une faculté de calculer (ratio en latin) des quantités ou des intérêts finis, que ce soit enmathématiques ou en politique.
Pourtant, elle devine la présence d'un infini ( en arithmétique ou enastronomie) ; elle prend conscience que ses calculs, ses mesures sur des quantités finies s'anéantissent devantl'infini.
La raison prend conscience de ses limites car cet infini est pour elle insondable et incompréhensible.Elle ne connaît que le fini et l'infini est autre que le fini, d'une autre nature.
Par conséquent, Dieu infini ne peutêtre connu par la raison : « C'est le coeur qui sent Dieu et non la raison : voilà ce qu'est la foi.
Dieu sensible aucoeur, non à la raison.
» (Pensées) · On comprend alors qu'il n'y a pas de contradiction irrémédiable entre la foi et la raison en tant que l'objet dela foi est l'infini et celui de la raison est le fini : on pourrait même aller jusqu'à dire qu'il existe un certain lien decomplémentarité entre les deux.
La foi dépassant la limité intrinsèque de et à la raison. III- La foi raisonnable : compatible avec les principes de la raison · Se forme alors l'exigence d'un accord entre la foi et la raison : « Si on soumet tout à la raison, notre religionn‘aura rien de mystérieux, et de surnaturel.
Si on choque les principes de la raison, notre religion sera absurdeet ridicule.
» (Cf.
Pascal) ® à placer d'un point de vue de la foi en général (pas seulement pour le christianisme. · Le soutien mutuel entre la raison et la foi est possible grâce à un argument : celui de l'ordre et de la beautéharmonieuse de la nature en général ou de chaque être en particulier.
Il semble en effet que partout il y ait une.
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