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La fin justifie-t-elle les moyens ?

Publié le 27/09/2005

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 INTRODUCTION: Il suffit de poser en principe que "la fin justifie les moyens" pour passer pour amoral. Mais cette condamnation n'est-elle pas un peu simpliste, et cette maxime ne peut-elle pas comporter diverses interprétations qui ne sont pas toutes inacceptables ?I. - EXPLICATION. A. Les termes. - a) Les notions de fin et de moyen qui s'éclairent mutuellement sont assez simples : la lin est le but Vers lequel tend l'auteur d'une action; le moyen, cette action elle-même en tant qu'ordonnée à l'obtention de cette fin.b) La notion de justification est plus délicate par suite de l'acception morale et théologique du mot « juste » et de ses dérivés.Dérivant de jus, l'adjectif « juste » qualifie généralement ce qui est conforme au droit ou à la norme, ce qui doit être pour satisfaire les exigences de l'esprit. Mais ces exigences sont de deux sortes : il en est de purement rationnelles, et c'est cette satisfaction que j'exprime en notant « juste » la solution d'un problème de mathématiques; il en est de morales, et ce sont elles qui sont frustrées lorsque je déclare injuste la condamnation prononcée par un tribunal.

« II.

— APPRÉCIATION. A.

Point de vue technique.

— Le rôle du technicien est de fixer les moyens les plus avantageux pour obtenir unrésultat ou une fin dont il n'a pas lui-même à juger, par exemple le meilleur procédé de chauffage, le meilleur remèdeou le meilleur poison.De ce point de vue, la fin justifie les moyens, c'est-à-dire qu'un moyen n'est justifié que dans la mesure où il estnécessaire pour obtenir le plus économiquement possible la fin désirée.

Ainsi un entrepreneur ne pourrait pas justifierle devis d'une passerelle destinée aux piétons s'il y avait prévu l'emploi des poutrelles utilisées dans un pont dechemin de fer; la nomination du bureau d'une société de pêcheurs à la ligne ne justifie pas une campagne électoralepassionnée et coûteuse comme les élections à une assemblée législative. B.

Point de vue moral.

— Le rôle du moraliste est sans doute de déterminer les moyens aptes à assurer la fin moralevers laquelle l'homme doit tendre, mais il consiste encore plus à fixer cette fin elle-même.

Ainsi, le moraliste est à lafois un technicien de la morale, mais il est surtout un philosophe de la morale chargé d'établir en quoi consiste lamoralité et quelles sont les fins dignes de notre recherche.a) La fin ne se justifie pas par elle-même : Il ne suffit pas d'être porté vers une chose et d'en faire l'objectif de sesefforts pour avoir le droit de se l'approprier ou de recourir à tous moyens propres à la conquérir.b) Mais une fin justifiée ou bonne justifie-t-elle les moyens ?S'il s'agit de moyens bons ou indifférents, elle n'a pas à les justifier au sens de « rendre justes » ou moraux,puisque, par hypothèse, ils le sont déjà..

Mais elle les justifie au sens technique, c'est-à-dire leur donne une raison,en fait un comportement rationnel.

Ainsi, le projet d'acquérir la maîtrise de soi-même justifie un certain ascétismequi, pratiqué pour lui-même, sans être mauvais moralement, serait injustifié.Au contraire, une fin bonne ne saurait justifier moralement des moyens intrinsèquement mauvais, c'est-à-dire leurenlever leur malice et les rendre bons.

En effet, puisque, par hypothèse, ils sont mauvais, ils doivent exercer sur laconscience une action répulsive; ils constituent en quelque sorte des fins de signe négatif, et le fait de conditionnerun résultat positivement bon ne change pas leur nature.

Sans doute, faute de recourir à ces moyens, cette fin n'estpas atteinte; mais il n'y a là aucun mal moral; car cette fin n'est pas rejetée et c'est seulement par amour du bienque j'accepte de n'y point atteindre.

Au contraire, celui qui fait le mal pour obtenir un bien qu'il juge supérieur veutréellement ce mal puisqu'il l'accomplit.Supposons, par exemple, qu'en tuant un innocent j'en sauve dix autres : la fin (dix vies à sauver) ne justifie pas lemoyen (un meurtre).

Sans doute, le respect d'une unique vie a pour conséquence dix morts : mais ces dix morts, jene les veux pas, je n'en suis pas la cause : ce ne sont pas des meurtres, actes immoraux, mais de simples morts,qui n'ont rien d'immoral.

Dans le cas contraire, je commets un meurtre, et la conséquence avantageuse qui s'ensuitne change pas la nature de cet acte. CONCLUSION. — Ainsi, aussi bonne soit-elle, la fin ne saurait justifier les moyens.

Mais il ne faut pas croire que beaucoup de mal se fasse sur terre par l'emploi de moyens mauvais en vue d'un résultat moralement bon.

Le malmoral consiste essentiellement, sinon à rechercher le mal, du moins à ne tenir aucun compte de la hiérarchie desdifférents biens.

Aussi ne voit-on guère ceux qui ont le souci de n'agir que pour des fins bonnes se montrer peuscrupuleux dans le choix des moyens.

C'est au contraire l'indifférence à l'égard de la valeur morale de la fin quientraîne la même attitude à l'égard des moyens.

Aussi notre préoccupation principale doit-elle être de bien choisirnos fins et de purifier nos intentions : la moralité dans le choix des moyens suivra d'elle-même. SECONDE CORRECTION Se demander si la fin justifie les moyens, exige d'abord que l'on définisse ce que l'on entend par fin.

Généralement ils'agit du moment où se termine quelque chose mais dans ce contexte, il correspond au but vers lequel on tend.Savoir si elle justifie les moyens revient à se demander si elle montre le bien-fondé, prouve, démontre les méthodes,les manières employées pour arriver à cette fin.

Donc, dire que la fin justifie les moyens correspond à dire que ce quiest essentiel est la fin et que l'on cherche à atteindre et qu'il ne faut pas, parfois, hésiter à utiliser des moyenscondamnables.

Ici, on se demande si lorsque nous nous fixons un objectif, et que celui-ci doit être atteint, nouspouvons alors utiliser tous les moyens pour y arriver ? Jusqu'à quel point pouvons nous aller pour atteindre notreobjectif ? Y a-t-il des critères qui justifient la fin et les moyens déployés pour y parvenir. Pour tenter de répondre à cela, nous verrons tout d'abord que la fin peut justifier les moyens, puis nous nouspencherons sur les moyens intolérables utilisés pour parvenir à certaines fins qui ne sont donc pas justifiées parcelles-ci, et enfin, nous analyserons la légitimité des moyens ainsi que la légitimité de la fin. Il est vrai que l'Homme se définit notamment par son caractère d'animal insatiable, qui cherche toujours àavoir plus, à aller plus loin.

Dans cette logique là, il ne cesse de se fixer des buts à atteindre, d'ailleurs si l'onregarde de plus près, sa vie se résume à une succession de buts à atteindre et il passe la majeure partie de sontemps à les atteindre et à essayer d'en trouver d'autres. Lorsque l'on se fixe un but à atteindre, on souhaite par définition mettre en œuvre tous les moyens pour parvenir àce but.

Ainsi l'homme met tout en œuvre pour réussir son projet.

L'un des exemples le plus commun est les moyensque nous employons pour arriver à réaliser notre fin future.

Lorsque nous avons un projet de carrière qui nous tientà cœur, quelle que soit l'âge auquel apparaît cette envie de faire ce métier plus qu'un autre, on va tout faire pour y. »

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