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La faiblesse de l'homme est-elle la cause ou la conséquence de l'organisation sociale ?

Publié le 27/09/2005

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La structure même de l'organisation sociale rendrait les citoyens incapables de rébellion et de réflexion morale. - Enfin, l'organisation sociale ne créerait que des comportements socialement productifs et rejetteraient les autres. Pour Nietzsche, la glorification du travail était une volonté sourde de capter des forces créatrices, de les détourner de leur vocation naturelle- la pensée, le plaisir, pour les investir dans des activités socialement utiles. Le travail "consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour." (Aurore, 1880) Dès lors, la faiblesse des hommes se manifesterait dans leur incapacité à réfléchir, à méditer. Les déterminations de la société sont sous-jacentes et omniprésentes - Pourtant, il est difficile de remédier à ces difficultés crées par l'organisation sociale. Tout d'abord parce que cela crée du désordre et mettrait en difficulté l'organisation sociale elle-même. La division du travail a été crée par Taylor justement pour améliorer la productivité et permettre la croissance de la société. De même, l'obéissance aux lois et au pouvoir permet la stabilité de l'organisation sociale. Comment alors résoudre les faiblesses liées à l'organisation sociale ?

La société est un groupe d'individu entre lesquels il existe des rapports organisés et des services réciproques, consolidés en institutions et le plus souvent garantis par l'existence de règles, de lois et de sanctions. La société crée alors des comportements individuels et collectifs et des manières de vivre différentes. Nous vivons en société, mais pour nous, la société est présente comme un état de fait : elle est là à notre naissance, avec ses règles et ses lois. La société semble naturelle. Pour arriver à réfléchir sur les apports ou désavantages de la société, il faut parler d’un état de nature de l’homme. Pour Rousseau, cet état est théorique. Il ne sert qu’à réfléchir. Or, il semble que dans l’état de nature, l’homme est un être défavorisé. L’homme ne s’est-il pas regroupé en société pour se défendre et survivre ? Pourtant, l’organisation sociale n’induit-elle pas en retour d’autres faiblesses chez l’homme ?

« En 1963, à l'université de Yale, Stanley Milgram organise une des premières expériences de psychologie sociale sur leconcept de soumission à l'autorité.

Ses conclusions sont édifiantes...

Posez vous la question, en qui reconnaissezvous l'autorité ?Cette expérience historique de psychologie sociale date de 1963 et a été mise en image dans le film " I comme Icare" avec Yves Montand.

On peut aussi la retrouver dans le "petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens"de Beauvois et Joule. Tout commence par une petite annonce publiée par voie de presse :" Laboratoire de l'université X recherche volontaires pour participer à une expérience sur la mémoire .

Rémunération50 Francs de l'heure " Lorsqu'un volontaire se présente au laboratoire, on lui explique qu'il tombe bien car un autrevolontaire est déjà arrivé juste avant lui .

Le laboratoire a justement besoin de deux personnes , une pour jouer lerôle du professeur et l'autre pour jouer le rôle de l'élève.

Les deux volontaires font rapidement connaissance enattendant d'être convoqués par Milgram, le psychologue qui organise l'expérience.

Celui ci leur explique qu'ils vontparticiper une expérience destinée à vérifier les effets de la punition sur l'apprentissage et la mémoire.

Le rôle duprofesseur est simple .

Il suffit de lire à l'élève une liste de 50 paires de mots du genre : Le ciel gris, Le chien jaune,Le chat vert etc... L'élève devra mémoriser les associations de mots et ensuite répondre correctement aux questions du professeur.

Sile professeur dit " le nuage ", l'élève devra répondre " noir " En cas d'erreur , le professeur devra administrer à l'élève, une punition sous la forme d'une petite décharge électrique.

le voltage des décharges augmentant avec le nombred'erreurs.Il est procédé à un faux tirage au sort et l'on demande à la personne qui s'est présentée de jouer le rôle duprofesseur. En fait , celui qui doit jouer le rôle de l'élève est un complice de Milgram car le but réel de l'expérience est d'étudierla soumission à l'autorité (soumission librement consentie chez Beauvois et Joule) et non les effets de la punition surla mémoire.

On installe donc "l'élève" sur une fausse chaise électrique mais le "professeur" n'en sait rien.

Il pense quetout est réel .

"L'élève" qui est un acteur spécialement choisi pour son aptitude à faire semblant de recevoir devraies décharges électriques fait mine de s'inquiéter quand on l'attache sur la chaise et demande si les chocsélectriques risquent de lui faire mal.

On lui répond que la douleur sera supportable mais que c'est nécessaire pour lebon déroulement de l'expérience et l'on fait passer le professeur derrière un pupitre comportant des curseursgradués de 25 volts en 25 Volts.

Des petits panneaux sont inscrits au dessus des séries de curseurs :" choc léger "," choc moyen ", " choc violent ", " choc extrêmement violent " , " choc dangereux " , " choc très dangereux " , "mort ! "Milgram qui représente l'autorité scientifique en blouse blanche demande alors au professeur de commencer lalecture des associations de mots.

Une fois que la liste a été mémorisée par l'élève , le professeur commence à poserles questions. A partir d'un moment , l'élève se trompe obligatoirement car mémoriser 50 associations de mots en une seule lectureest quasiment impossible.Milgram qui supervise l'expérience demande donc au professeur d'administrer la punition à l'élève, au départ 25 voltsmais au fur et à mesure des nombreuses erreurs de l'élève, les décharges qui deviennent de plus en plus fortescommencent à faire crier l'élève de douleur.Il veut savoir jusqu'où celui qui joue le rôle du professeur va accepter de torturer un inconnu sous prétexte qu'uneautorité scientifique lui en donne l'ordre .

L'élève va supplier le professeur d'arrêter l'expérience tandis quel'expérimentateur va lui ordonner de continuer .

Même lorsque l'élève simulera le coma ! Milgram ordonnera d'assimilercela à une mauvaise réponse et demandera au professeur de continuer l'expérience.Le professeur devra faire un choix ..

désobéir à l'autorité ou continuer jusqu'à la mort de l'élève.

Les résultats sonteffrayants ! Sur 40 personnes testées tout niveau social confondu , 67% des professeurs ont étés jusqu'à la mortde l'élève.Le reste a abandonné l'expérience vers 300 volts quand l'élève simulait le coma ! Aucun d'eux n'a abandonné quand l'élève hurlait de douleur .

Bien sur , ce n'est pas de bon coeur qu'ils ont poussésles curseurs jusqu'à la mort simulée de l'élève attaché sur la chaise électrique .

Milgram le dit lui même " J'observaiun homme d'affaires équilibré et sur de lui entrer dans le laboratoire le sourire aux lèvres .

En l'espace de 20 minutes, il était réduit à l'état de loque parcourue de tics, au bord de la crise de nerfs .

Il tirait sans cesse sur le lobe deses oreilles et se tordait les mains.

A un moment il posa sa tête sur son poing et murmura "Oh mon dieu , qu'onarrête !" Et pourtant il continua à exécuter toutes les instructions de l'expérience et obéit jusqu'à la fin." Troissemaines plus tard , quand les professeurs était convoqués pour s'expliquer sur leurs comportements sadiques , ilrejetaient immanquablement la faute sur l'autorité scientifique .Ils n'avaient fait qu'obéir aux ordres et rien de plus ! Ils n'avaient rien à se reprocher. - Enfin, l'organisation sociale ne créerait que des comportements socialement productifs et rejetteraient les autres.Pour Nietzsche, la glorification du travail était une volonté sourde de capter des forces créatrices, de les détournerde leur vocation naturelle- la pensée, le plaisir, pour les investir dans des activités socialement utiles.

Le travail"consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie,aux soucis, à l'amour." (Aurore, 1880) Dès lors, la faiblesse des hommes se manifesterait dans leur incapacité àréfléchir, à méditer.. »

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