La diversité des opinions rend-elle vaine la recherche de la vérité ?
Publié le 29/04/2012
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D'abord, on peut penser que l'opinion peut avoir une influence positive puisque même si elle peut se montrer dangereuse, il faut passer par là pour rechercher la vérité. Un enfant qui n'a pas encore l'usage intégral de sa raison va forcément émettre des jugements hâtifs, rester dans le confort de ce qu'il juge et de ce qu'on lui dit. Descartes l'illustre en avançant que « nous avons été des enfants avant d'être des hommes « Si l'opinion est le point de départ de toute conscience et de toute recherche de vérité, ne mérite-t-elle pas un certain respect, voire une certaine tolérance ? Si à partir d'une opinion irrationnelle, on pouvait vraiment atteindre le vrai, alors considérer l'opinion comme un atout dans la vie ne saurait être une erreur. On ne peut cependant pas s'y fier entièrement, il faut savoir discerner les opinions qui peuvent éventuellement nous mener à la vérité, et celles qui ne le peuvent pas d'emblée.
C'est Platon qui introduit la notion d'opinion droite dans le Ménon, où un voyageur demande à un homme la route vers Larissa et qu'il lui indique en la trouvant par « une conjoncture exacte avec son opinion vraie dénuée de toute science « Ainsi, l'opinion a beau être un jugement et une affirmation creuse, elle peut par mégarde rencontrer une intuition juste, et dans ce cas, se rapprocher de la vérité même si ce n'était peut-être pas le but initial.
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elle se présente en effet comme un jugement sur lequel on est personnellement d'accord.
Elle reflète donc (etseulement) ce que nous sommes, par rapport à nos expériences et notre vécu.
Elle peut menacer de changer enfonction des nouvelles choses qu'on expérimente au cours de la vie, ce qui la rend en plus instable.
Par exemple, surla question de la vie après la mort, notre opinion dépendra principalement de la culture dans laquelle on vit(beaucoup d'asiatiques croient à la réincarnation sans être Bouddhistes, et considèrent cela comme un élément deculture et non de religion) mais aussi, au sens que l'on veut y accorder personnellement, selon notre vécu.
Mais ce qu'on lui reproche avant tout, c'est qu'elle est affirmée comme étant une vérité alors qu'en réalité, elle n'estqu'un jugement.
Souvent, donner son opinion se révèle être rien d'autre qu'un empressement de se positionner, sanstellement réfléchir : l'Homme se croit idiot lorsqu'il n'a pas d'avis, et puisqu'il a la liberté et le droit de penser, il secroit avoir le droit également de juger sans toujours savoir, et en plus, d'admettre que ce jugement est la vérité.
Deplus, les Hommes prennent généralement leurs opinions à coeur en cherchant à les défendre à tout prix.
Étantdonné que l'opinion nous reflète, l'Homme cherchera naturellement à l'affirmer, à la faire admettre comme étant unevérité, au moins par amour-propre.
Dans ce cas, l'opinion peut-être considérée comme un véritable obstacle à larecherche de cette vérité.
C'est pourquoi, la démarche Socratique semble être la solution pour surmonter ce stade.
Platon raconte en effet queSocrate allait interroger différents individus, pour les questionner sur ce qu'était le courage ou la beauté pour eux.Ces individus auraient alors répondu par des opinions qu'ils affirmaient comme des vérités et suite à cela, Socrateleur aurait confronté d'autres opinions et posé d'autres questions jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus répondre etcontinuer dans leur affirmation.
Ainsi, selon Socrate, l'étape première dans la recherche de la vérité est d'admettreque l'on ne sait rien à la base, pour lui, l'ignorant n'est pas celui qui ne sait rien mais celui qui croit savoir.
Sondisciple, Platon, le rejoint dans cette représentation dans l'Allégorie de la caverne , où le personnage serait« prisonnier » de ses opinions et qu'on viendrait le « délivrer » pour qu'il voit enfin ce qu'est la vérité.
Cependant, en voulant absolument se détacher de nos opinions, on finirait par admettre qu'elles sont toutesmalsaines, qu'aucunes d'entre elles ne peuvent être utiles ou jouer un rôle positif dans la recherche de la vérité, cequ'on ne peut pas non plus admettre comme étant actuellement le cas.
D'abord, on peut penser que l'opinion peut avoir une influence positive puisque même si elle peut se montrerdangereuse, il faut passer par là pour rechercher la vérité.
Un enfant qui n'a pas encore l'usage intégral de sa raisonva forcément émettre des jugements hâtifs, rester dans le confort de ce qu'il juge et de ce qu'on lui dit.
Descartesl'illustre en avançant que « nous avons été des enfants avant d'être des hommes » Si l'opinion est le point dedépart de toute conscience et de toute recherche de vérité, ne mérite-t-elle pas un certain respect, voire unecertaine tolérance ? Si à partir d'une opinion irrationnelle, on pouvait vraiment atteindre le vrai, alors considérerl'opinion comme un atout dans la vie ne saurait être une erreur.
On ne peut cependant pas s'y fier entièrement, ilfaut savoir discerner les opinions qui peuvent éventuellement nous mener à la vérité, et celles qui ne le peuvent pasd'emblée.
C'est Platon qui introduit la notion d'opinion droite dans le Ménon, où un voyageur demande à un homme la routevers Larissa et qu'il lui indique en la trouvant par « une conjoncture exacte avec son opinion vraie dénuée de toutescience » Ainsi, l'opinion a beau être un jugement et une affirmation creuse, elle peut par mégarde rencontrer uneintuition juste, et dans ce cas, se rapprocher de la vérité même si ce n'était peut-être pas le but initial.
Un hommequi juge bon, ou même a le réflexe ou l'intuition, d'aller sauver une personne en détresse mais qui ne sait ce qu'estla vérité et n'agit donc pas en fonction de celle-ci, aura-t-il tort pour autant ? Certes, l'opinion droite est uneconnaissance insuffisante mais elle peut être aussi l'attente d'une confirmation.
Il est donc difficile de ne rien faireou de ne rien penser sous prétexte qu'on ne connait pas la vérité.
Il faut plutôt admettre que l'incertitude existe, etqu'à défaut d'avoir des certitudes et des vérités, il faut au moins faire l'éloge des opinions probables.
Enfin, la diversité des opinions alimente le débat, la confrontation, et peut éventuellement mener à la vérité, ou aumoins s'en rapprocher.
Souvent, un dialogue nous confronte à des points de vues qui ont tout autant lieu d'être quele nôtre ou soulève des facettes de l'objet jugé auxquels nous n'y avions pas forcément pensé.
Il mène alorsl'individu à mettre en cause sa position et à réfléchir avec son interlocuteur de ce qui peut-être probable ou nondans leur deux opinions et à discuter de ce qui pourrait alors se rapprocher de la vérité.
Cependant, ceraisonnement est valable dans l'unique cas où l'individu ne prend pas trop à cœur son opinion, qu'il est ouvert àd'autres points et de vue et qu'il accepte éventuellement la réfutation.
En définitive, considérer que l'opinion rend vaine la recherche de la vérité sous prétexte que celle-ci est d'embléehors d'atteinte semble être une position peu satisfaisante et nous fait sombrer dans l'instabilité des positionsrelativistes et sceptiques.
Sans oublier que les vérités scientifiques existent, on peut plutôt affirmer que l'opinion estle stade élémentaire du rapport de l'Homme à la vérité : elle est à la fois nécessaire et dangereuse.
Il faut donc.
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