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LA DISTINCTION DE L’ESSENCE ET DE L’EXISTENCE

Publié le 16/08/2011

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Abu'Ali Hasayn Ibn 'Abdillah Ibn Sinà, plus communément connu en Occident sous le nom d'Avicenne, est l'un des plus grands représentants de la philosophie de l'Islam Médiévale.

Né à Afshana, non loin de Boukhara, dans l'Extrême-Orient du monde iranien, en août 980, Avicenne appartient à une famille aisée et lettrée proche du pouvoir Sàmànide alors en place en Transoxiane. Ce fut un enfant extraordinairement précoce. Son éducation fut encyclopédique, englobant la grammaire, la géométrie, la physique, la médecine et la jurisprudence. En ce qui concerne la philosophie on l'a souvent réduite à tort à la célèbre thèse qu'est la distinction de l'essence et de l'existence, cette distinction trouve sa place dans la science qui s'occupe de l'être en tant qu'être, à savoir la métaphysique. Dans cette discipline l'interrogation sur l'être en tant qu'être occupe la place la plus haute et la plus noble. Et si cette discipline arrive en dernier lieu dans l'ordre d'acquisition du savoir, elle se place première selon l'ordre du fondement et des principes. On peut dire que la métaphysique est une ontologie qui se présente sous la forme d'une méditation de l'existant.

« Encyclopédie de la philosophie Charti Mohamed Benoît Timmermans Arab 1 ULB 2 Abu'Ali Hasayn Ibn 'Abdillah Ibn Sinà, plus communément connu en Occident sous le nom d'Avicenne, est l'un des plus grands représenta nts de la philosophie de l'Islam Médiévale.

Né à Afshana, non loin de Boukhara, dans l' Extrême-Orient du monde iranien, en août 980, Avicenne appartient à une famille aisée et lettrée proche du pouvoir Sàmànide alors en place en Transoxiane.

Ce fut un enfant extrao rdinairement précoce.

Son éducation fut encyclopédique, englobant la gra mmaire, la géométrie, la physique, la médecine et la jurisprudence.

En ce qui concerne la philosophie on l'a souvent réduite à tort à la célèbre thèse qu'est la distinction de l'essence et de l'existe nce, cette distinction trouve sa place dans la science qui s'occupe de l'être en tant qu'être, à savoir la métaphysique.

Dans cette discipline l'interrogation sur l'être en tant qu'être occupe la place la plus haute et la plus noble.

Et si cette discipline arrive en dernier lieu dans l'ordr e d'acquisition du savoir, elle se place première selon l'ordre du fondement et des principes.

On peut dire que la métaphysique est une ontologie qui se présente sous la fo rme d'une méditation de l'existant.

Dans la langue d'Avicenne l'être se dit: "Al-mawjùd" (l’existant) c' est le participe passif du verbe"wujida", qui signifie littéralement exister, se trouver là, avoir une réalité.

"Al-mawjùd", l'existant en tant que tel, qu'on appelle parfois étant ou chose (shay' ), ne peut faire l'objet d'une définition.

C'est que sa signification s'impose à l'es prit sans intermédiaire « l'existant, la chose et le nécessaire sont tel que leurs intentions se dessinent dans l'âme d'un dessin premier; dessin qui n'a pas besoin d'être acquis à part ir d'autres choses plus connues qu'elles » 1.

Dans la métaphysique des an ciens, les existants n'existent pas de la même manière.

Il y a différents modes d'existences qui sont au nombr e de trois: Le nécessaire, le possible et l'impossible.

Pour Avicenne, mettre sur le même plan ces trois modalités de l'existant conduit à un cercle vicieux, car dés qu'il s'agit de définir l'un des trois, on a recours aux deux autres.

Par exemple le possible est soit le non-exista nt, soit le non-impossible.

C'est un vice logique qui se retrouve dans la définition du nécessaire et de l'impossible.

Pour briser ce cercle Avicenne donnera priorité à l'une des modalités.

Celui qui est le plus à même à endosser ce rôle c'est le nécessaire, « parce que le nécessaire désigne l'instauration ferme de l'existence » 2.

Pour rendre compte de l'existant né cessaire, Avicenne utilise le mot "ta'akkud", qui signifie: s'affirmer , s'affermir.

On peut donc dire que l'existant nécessaire est ce dont l'existence s'affirme, s'affermit et pers iste au point d'imposer son être en toute évidence et en toute clarté.

En partant de cette définition, on se re nd compte que dans l'ontologie d'Avicenne tout existant est nécessaire en ce sens où il s'affermit et persiste dans l'être.

Toute réalité par le fait même d'exister a une nécessité à exister.

En c onséquence, on peut dire que pour Avicenne la contingence n'a pas sa place dans l'ontologie.

Pour s'en convaincre il suffit de prendre sa définition de l'existant possible: de prime à bord on pourrait s'attendre à ce que le possible soit ce qui peut être ou ne pas être .

Pour Avicenne si le possible n'est pas nécessité par une cause, il n'existera pas.

Pour l'existence, c'est une cau se existentielle.

Pour la non existence c'est une cause qui est absence de cause de l'intention existentielle.

Une fois qu'une cause se réalise, son existence devient soit nécessaire, soit possible.

Si elle est nécessaire, la réponse et trouvée si au lieu de ça elle devient possible, son existence et sa 1 AVICENNE, La métaphysique du Shifâ’ , trad.

fr.

Georges C.

Anawati, Paris, Vrin, 1978, livre I, chapitre 5, p.29 2 Ibid.

, p.

36. »

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