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La discussion des opinions est-elle un obstacle à la recherche de la vérité ?

Publié le 27/02/2008

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La vérité désigne ce à quoi l'esprit peut donner son assentiment, une conformité de ce que l'on dit et de ce qui est. L'opinion, quant à elle, est un jugement porté sur un sujet qui ne relève pas d'une connaissance rationnelle vérifiable et dépend du système de valeurs en fonction duquel on se prononce. La discussion des opinions est donc la variété et la pluralité de jugements. L'opinion semble alors s'opposer à la vérité comme une croyance infondée et non argumentée s'oppose à une conception réfléchie et vérifiée. Fort de ce constat, nous pouvons nous demander si la diversité d'opinion rend sans succès et sans intérêt, pour autant, la recherche de la vérité ? Autrement dit, l'existence d'une pluralité d'opinions ne condamne t'elle pas à l'impossible atteinte de la vérité ? Nous verrons, dans un premier temps, que la discussion des opinions rend difficile la recherche de la vérité puis, dans uns second temps, qu'elle ne demeure pas cependant un obstacle à l'atteinte de la vérité.

« définie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de lapensée.

C'est donc l'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc qu'en disantque tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, le relativisme trouve savérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussi bien que tout est incertain et que rien nepeut être dit vrai. Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit il se contredit. [3.

Le rationalisme remet en question la diversité des opinions]Inversement, le rationalisme dans lequel s'inscrit une bonne part de la tradition philosophique proscrit la diversité desopinions au nom de la découverte d'une vérité identique pour tous.

Au départ de sa quête de la vérité, Descartesprescrit ainsi de tenir pour fausses toutes les opinions seulement vraisemblables.

Puisque l'on ne sait pas si l'uned'entre elles est vraie, on doit toutes les rejeter au même titre, de la même façon que pour trier les pommes saineset les pommes pourries dans un panier, il faut vider tout le panier.

Car la diversité est potentiellement sourced'erreur.

Le vrai noyé au milieu du faux doit être considéré comme faux, pour ensuite apparaître comme indubitable. Selon Platon, il existe un autre monde, le monde des Idées ou Formes par rapport auquel le monde sensible n'a pasplus de consistance qu'une ombre.

La connaissance dépasse la simple opinion en ceci qu'elle ne porte pas sur lemonde sensible mais s'attache au monde intelligible dont le sensible n'est qu'un vague et pâle reflet.

Le dualisme dePlaton est une manière d'échapper au relativisme de Protagoras.

La première raison d'être des Idées c'est d‘échapper au devenir sensible et de constituer ainsi l'objet d'une connaissance possible.

En affirmant l'existenced'essences intemporelles et immuables, séparées des choses sensibles, Platon rend possible une connaissancenécessaire et universelle.

Connaître c'est alors contempler les Idées.

Mais si l'âme humaine peut abandonner lesensible et se tourner vers les réalités intelligibles, c'est qu'elle a déjà connu ces réalités dans une vie antérieure.

Laconnaissance est assimilée à une réminiscence de ce monde des Idées que notre âme immortelle a entre vu avantde s'incarner dans un corps. 1.

La recherche des essences : la réminiscence Socrate montre par l'exemple la nécessité de faire l'hypothèse de la réminiscence.

En interrogeant l'esclave deMénon sur un problème de géométrie, celui-ci finit par trouver la solution alors qu'il semblait l'ignorer : c'est qu'il lasavait depuis toujours mais ne s'en était pas aperçu.

La réminiscence n'est pas un souvenir ordinaire comme lesouvenir d'un événement dans le temps, mais le souvenir d'une autre existence, celle que l'âme menait lorsqu'ellepouvait contempler les essences.

La réminiscence est le souvenir des essences. 2.

Sensible et intelligible Pour Platon, est sensible ce que l'on peut saisir par les sens, intelligible ce que l'on saisit par l'esprit ou l'intelligence,ce que l'on comprend.

Ainsi, la croyance est déterminée par des objets sensibles, alors que la science a pourprincipe des réalités intelligibles.La réalité sensible est celle des objets qui nous entourent.

Soumise aux contradictions, celle du temps notamment,dans lequel chaque chose devient une autre, elle s'oppose à la réalité des essences, ou Idées, dans laquelle chaquechose est ce qu'elle est de toute éternité. SOCRATE: Chez l'homme qui ne sait pas, il y a donc des opinions vraies au sujet des choses qu'ilignore, opinions qui portent sur les choses que cet homme en fait ignore?MÉNON : Apparemment.SOCRATE: Et maintenant en tout cas, ce sont bien ces opinions-là qui ont été, à la manière d'un rêve,suscitées en lui; puis, s'il arrive qu'on l'interroge à plusieurs reprises sur les mêmes sujets, et deplusieurs façons, tu peux être certain qu'il finira par avoir sur ces sujets-là une connaissance aussiexacte que personne.MÉNON: C'est vraisemblable.SOCRATE : En ce cas, sans que personne ne lui ait donné d'enseignement, mais parce qu'on l'ainterrogé, il en arrivera à connaître, ayant recouvré lui-même la connaissance en la tirant de sonpropre fonds. Dans le Ménon de Platon, Socrate démontre que les hommes ont en eux des connaissances sans le savoir,même si cela paraît paradoxal.

En effet, questionnant un jeune garçon qui n'a reçu aucune éducation enmathématiques, Socrate fait résoudre à celui-ci le problème suivant: comment construire un carré dont lasurface soit le double d'un autre carré? Le jeune garçon parvient à la solution sans que Socrate lui ait rien«soufflé», seulement guidé par les questions de Socrate.Conclusion: les vérités mathématiques ont été «vues» par l'âme avant la naissance, et elles sont en nous.

Cene sont pas des inventions ou des opinions arbitraires, mais des vérités éternelles qu'il est possible de seremémorer si l'on est correctement aiguillé, et même aiguillonné.. »

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