La démocratie est-elle l'affaire de tous ?
Publié le 24/03/2015
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PLAN
«
52 L'ÉTAT- LE POUVOIR, LA VIOLENCE, LA SOCIÉTÉ
aux sociétés dont la population rendait impossible l'exercice de la démo
cratie directe, mais plus fondamentalement
ne faudrait-il pas voir dans la
démocratie une de ces chimères qui voudrait que la réalité se plie aux
exigences du concept qu'on s'en forge ?
I -Démocratie de raison
a) De toutes les sociétés, aucune ne semble plus éloignée de la nature
que la démocratie.
Tout s'y passe comme
si ses principes obéissait plus à la
raison qu'a l'expérience.
b) Veut-on conclure à l'égalité des
hommes? On supposera qu'aucun
d'entre eux n'est suffisamment fort pour résister à la somme de ceux qui se
coalisent contre lui, et qu'en conséquence la raison lui conseillera de choisir
l'égalité des droits qui prévient toute contestation, à l'inégalité qui la suscite
toujours.
c) Mais comme par ailleurs l'égalité interdit qu'un homme détienne un
pouvoir sur un autre, seule sera légitime l'autorité qui émanera de ceux sur
lesquels elle s'exerce.
Si ainsi il advient qu'on obéisse à un autre, ce n'est
jamais qu'à soi-même, puisqu'on n'aliène pas sa liberté en obéissant à une
loi dont on est l'auteur.
En d'autres termes le pouvoir est l'affaire de tous en
général et de personne en particulier.
II -Démocratie d'expérience
Pourtant on pourrait se demander si la fidélité à la raison ne témoigne
pas d'un oubli de l'expérience, car sous les concepts qu'elle forge,
il y a des
individus qui vivent, et
il n'est pas certains qu'ils vivent conformément à
leur concept.
a) Derrière le mot peuple, Benjamin Constant
ne voit pas un corps de
citoyens dont les activités seraient essentiellement tournées vers la vie
publique, mais une somme d'individus avant tout soucieux de leurs intérêts
privés.
b) Et derrière l'idée de pouvoir, il y a l'idée de capacité, mais plus mo
destement aussi, l'idée de potentialité.
Si en droit tout citoyen est potentiel
lement à même d'exercer
le pouvoir, rien n'assure qu'il en ait la capacité.
c) Dans ces conditions,
il ne s'agit pas de proclamer que la démocratie
est le pouvoir du peuple sur
le peuple, mais de se demander s'il n'est pas
plus réaliste d'opérer une distinction entre source et exercice de la souve
raineté.
Selon cette manière
de voir, la démocratie n'est que potentiellement.
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