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La démocratie est-elle la fin DE LA POLITIQUE ?

Publié le 25/01/2020

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Claude Lefort repense la démocratie comme indétermination : il faut apprendre à vivre ensemble quand nous ne disposons plus d'une seule conception du bien commun, quand la collectivité ne constitue plus un corps unifié (elle n'est plus pensée à l'image d'un organisme où les éléments sont au service de l'ensemble) et quand le pouvoir n'appartient à personne a priori, pas même aux experts. Tout peut être soumis à la discussion sauf le principe de la discussion lui-même.

Cette manière d'être ensemble s'oppose à tous les modes de règlement des conflits ayant existé dans l'histoire humaine : d'une certaine manière, les dispositifs institutionnels démocratiques doivent permettre de vivre avec le conflit et non de le résoudre définitivement. Si gouverner, c'est décider et si décider, c'est trancher, c'est la notion même de gouvernement que la démocratie constitue comme problème et non simplement comme forme instituée à travers des règles du jeu précises (élection libre, etc.). La démocratie n'existe qu'en tant qu'interrogation permanente sur elle-même.

« de l'égalité.

Toute forme d'inégalité naturelle, de hiérarchie, d'auto­ rité d'un homme sur un autre qui ne ferait pas l'objet d'une négo­ ciation (celle d'un maître sur ses élèves, par exemple) est rejetée.

Ill Plutôt que d'y voir une valeur, il faudrait y voir un fait- aussi inéluc­ ~ table qu'un processus naturel.

•La passion de l'égalité comme différence universelle (tout le monde 1- est différent de tout le monde!) devient indifférence à la vie collective.

~ La démocratie comme égalitarisme devient un problème à résoudre : D.

chacun prenant conscience qu'il n'y a aucune raison pour qu'il soit et privé de quoi que ce soit par rapport aux autres, cela risque de débou­ .J cher sur une envie permanente, un processus de revendication sans fin.

La démocratie est alors la «fin» (au sens de disparition) du politique, car elle valorise l'indépendance des individus : «Chaque homme étant présumé avoir reçu de la nature les lumières nécessaires pour se conduire, apporte en naissant un droit égal et imprescriptible à vivre indépendant de ses semblables en tout ce qui n'a rapport qu'à lui­ même, et à régler comme il l'entend sa propre destinée» (Tocqueville: L'État social et politique de la France).

Comment construire sur ces bases une destinée commune? Ill.

L'acceptation de l'indétermination • Claude Lefort repense la démocratie comme indétermination : il faut apprendre à vivre ensemble quand nous ne disposons plus d'une seule conception du bien commun, quand la collectivité ne constitue plus un corps unifié (elle n'est plus pensée à l'image d'un organisme où les éléments sont au service de l'ensemble) et quand le pouvoir n'appartient à personne a priori, pas même aux experts.

Tout peut être soumis à la discussion sauf le principe de la discussion lui-même.

• Cette manière d'être ensemble s'oppose à tous les modes de règlement des conflits ayant existé dans l'histoire humaine : d'une certaine manière, les dispositifs institutionnels démocratiques doivent permettre de vivre avec le conflit et non de le résoudre définitive­ ment.

Si gouverner, c'est décider et si décider, c'est trancher, c'est la notion même de gouvernement que la démocratie constitue comme problème et non simplement comme forme instituée à travers des règles du jeu précises (élection libre, etc.).

La démocratie n'existe qu'en tant qu'interrogation permanente sur elle-même.

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