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La démocratie est-elle la fin de la politique ?

Publié le 28/03/2004

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La démocratie se définit étymologiquement comme étant le pouvoir au peuple (demos : le peuple ;  cratein : le pouvoir). La politique est l'art de gouverner et d'administrer une cité. Or  pourquoi la démocratie serait la fin de la politique ? La démocratie suppose effectivement la  participation de tous à l'oeuvre de la cité. En ce sens, la liberté de l'homme serait pleine  dans sa détermination dans le sens où il serait à lui-même son propre maître, et non plus obligé  de suivre la volonté d'un autre. Cependant, ne faut-il pas plutôt voire la démocratie comme un  moyen de la politique au lieu de rechercher dans sa gouvernance sa fin. En effet, la démocratie est exercice de la politique en ce sens elle serait moyen et fin. Mais bien plus, en parlant de  la liberté nous avons posé une fin extérieure régissant justement la politique ; or, en  cherchant des concurrents, ne pourrait-on pas dire que le bonheur de tous est justement la fin  de la politique, dont la démocratie serait alors le meilleur moyen ? Ou plus simplement, la fin  de la politique ou son but n'est-il pas d'instaurer un Etat de droit dont la fin serait  justement la moralisation complète de l'individu en tant qu'elle permettrait à coup sûr la  coexistence des hommes ? Dès lors c'est la question de la fin de la politique, à savoir si sa  conception est possible, que nous devons interroger et cela à l'aune de la notion de démocratie  comme facteur déterminant. Il faut donc comprendre ce qu'est la démocratie, la fin de la  politique (si elle est possible, envisageable ou pensable) et leurs rapports.

« 111.

L'acceptation de l'indétermination • Claude Lefort repense la démocratie comme indétermination : il faut apprendre à vivre ensemble quand nous nedisposons plus d'une seule conception du bien commun, quand la collectivité ne constitue plus un corps unifié (ellen'est plus pensée à l'image d'un organisme où les éléments sont au service de l'ensemble) et quand le pouvoirn'appartient à personne a priori, pas même aux experts.

Tout peut être soumis à la discussion sauf le principe de ladiscussion lui-même. • Cette manière d'être ensemble s'oppose à tous les modes de règlement des conflits ayant existé dans l'histoirehumaine : d'une certaine manière, les dispositifs institutionnels démocratiques doivent permettre de vivre avec leconflit et non de le résoudre définitivement.

Si gouverner, c'est décider et si décider, c'est trancher, c'est la notionmême de gouvernement que la démocratie constitue comme problème et non simplement comme forme instituée àtravers des règles du jeu précises (élection libre, etc.).

La démocratie n'existe qu'en tant qu'interrogationpermanente sur elle-même.. »

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