La culture peut-elle etre populaire ?
Publié le 26/09/2005
Extrait du document
Analyse du sujet:
ll faut d'abord remarquer que le sujet n'est ni « La culture doit-elle être populaire ? «, ni « La culture est-elle populaire ? «.
l faut donc se demander ce que signifie le « peut-il «. Le sujet peut alors se comprendre de deux manières suivant ce que l'on entend ici par "peut-il":
■ D'un point de vue logique: Parler de culture populaire n'est-il pas contradictoire en raison de la définition des termes ici juxtaposés. Autrement dit, il faut se demander si la définition du terme "culture" ne rejette pas la possibilité d'une culture populaire?
■ Si on se place du point de vue du devenir de la culture, le sujet peut sous-entendre que la culture n'est pas populaire mais peut le devenir.
Il faut donc commencer par définir la culture, on peut donner trois définitions:
■ Dans son sens usuel, la culture est ce qui est accessible par une élite. On dit de quelqu'un qu'il est cultivé quand il possède la connaissance et la compréhension de certaines oeuvres qui lui permettent de communiquer avec l'élite de la société. Selon ce premier sens, il apparaît évident que la culture ne peut pas être populaire. Puisque la culture est possédée par la minorité et qu'elle la constitue, tout ce qui est populaire est rejeté comme de la sous-culture. Une telle conception élitiste de la culture va donc de pair avec une connotation très négative du terme "populaire". La culture est en effet souvent appréhendée comme quelque chose de noble, de beau, en un mot qui relève de l'Art. Au contraire ce qui est populaire, ce n'est pas simplement ce qui est apprécié du peuple, il a une forte connotation négative. Ce qui est populaire c'est la variété, les émissions télévisées, les bandes dessinées... tout ce qui n'est considéré que comme de l'art secondaire voire du sous-art. Ainsi, emploie-t-on l'expression de "sous-culture" pour désigner ce que l'on estime n'être pas assez digne pour figurer au même titre que "la grande culture". Et généralement, une oeuvre est volontiers plus estimée qu'elle est délaissée du grand public. Or, cette frontière culture/sous-culture est plus que contestable.
■ Dans un tout autre sens, la culture désigne l'ensemble des créations artistiques d'une société. On parle de la culture d'un peuple pour identifier tout ce qui fait de ce peuple un peuple particulier, tout ce qui lui donne son identité. Les productions culturelles sont donc révélatrices de l'esprit d'une civilisation. Si on conçoit la culture de cette façon, la question doit nous surprendre, car en effet, comment la culture ne pourrait-elle pas être populaire alors que c'est elle qui consolide les liens d'un Peuple?
■ Enfin, il ne faut pas oublier un troisième sens du terme culture. La culture doit pouvoir arrachée l'individu à ce qui le détermine. Une grande culture permet à l'homme de s'élever au dessus de lui-même et de conquérir sa liberté.
Problématisation:
Tout se joue donc dans la définition du terme culture, mais aussi du terme populaire. La culture doit pouvoir élever l'homme au dessus de lui même, sans être réservée à une minorité d'hommes. Tout l'enjeu de la culture est d'être populaire sans devenir une sous-culture.
«
a) La culture d'un pays ou d'une époque est souvent les oeuvres de grands artistes.
Par exemple, la culture littéraire française duXIX° correspond aux grandes oeuvres de Maupassant, de Flaubert ou deVictor Hugo.
Si la culture désigne les grandes oeuvres d'arts, elle n'estaccessible qu'à une frange de la population suffisamment cultivé.
Eneffet, comment apprécier pleinement de grandes oeuvres d'art, despeintures, des sculptures, si l'on a pas une grande culture de l'histoire del'art ou si l'on n'est pas suffisamment exercé.
Il y a véritablement uneéducation musicale par l'écoute de la musique classique qui permet deapprécier celle-ci.
b) De plus, la culture des élites, qui se prétend être lavraie culture, rejette tout ce qui est apprécié par le "vulgaire" comme dela non-culture.
Mais, on peut ici noter qu'historiquement des oeuvres ontpu être disqualifié du titre d'oeuvre d'art alors qu'aujourd'hui elles sontreconnues comme telles (par exemple la photographie).
Par conséquent,du fait de la définition de la culture que nous avons choisi ici, disqualifiercertaines créations relèvent d'un geste arbitraire.
c) Ce rejet de tout ce qui est populaire n'est t-il pas cequi permet à l'élite de se distinguer du peuple? Les élites sociales ont uneculture commune qui leur permettent de se reconnaître, de communiquerentre elles, de se distinguer du vulgaire.
Ainsi, les élites se rencontrentdans les musées, assistent à des opéras tandis que le peuple regarde desémissions de divertissement, sortent dans des cinémas plus populaires...Mais alors, la culture pour l'élite permettant de réaliser quelque chose decommun à cette élite, n'y a-t-il pas quelque chose de populaire qui auraitla même fonction? 2.
La culture d'un peuple.
a) La culture est ce par quoi les hommes modifient le monde qui les entoure et lui donne sens.
La culture d'une civilisation renvoiedonc à ses croyances profondes, elle est le ciment d'une communautéd'hommes qui ont en commun une même culture.
A ce titre, toute sociétéhumaine a une culture, et cette culture est souvent l'expression d'unesituation de l'homme par rapport à la nature.
Assignée une telle fin à laculture implique qu'elle soit populaire, sans quoi elle manque son but.
Si,en effet, il est de l'essence même de la culture de permettre aux hommesd'appartenir à une même société, un même peuple, alors non seulement laculture peut être populaire mais l'est nécessairement.
Or, qu'est-ce quiaujourd'hui tient place de culture? Qu'est-ce qui fait l'identité de notrecivilisation? b) On doit préciser ce qui est populaire aujourd'hui et quipeut tenir lieu de culture, puisque c'est ce que le plus grand nombre a encommun.
La culture est ce qui nous permet de communiquer, elle estdans tout ce qui est autour de nous: les films, la publicité, les émissionsde télévision.
Toutes ces choses qui sont tabou dans les milieuxintellectuels.
D'ailleurs on peut envisager que ce soit cela quicaractérisera notre temps pour les générations futures.
c) Mais, on peut sans aucun doute reconnaître que certaines de ces productions ne sont pas l'objet d'une grande originalitéesthétique.
Les téléfilms ou séries obéissent souvent à des archétypesqui ne permettent pas l'expression artistique, elles ne sont pasl'expression aboutie d'un artiste mais plus le témoin d'une civilisation.
d) De plus, la publicité, par exemple, a pour but de faireacheter des produits, de créer des consommateurs et non d'enrichirl'esprit.
Une telle définition de la culture ne fait-elle pas de celle-ci plusune prison qui enferme l'homme dans son époque qu'elle ne l'élève au-dessus de lui-même.
Ne risque-t-on pas de déprécier le terme de cultureet de laisser de côté le développement du jugement qu'elle est censéeapportée en l'assimilant à la culture de masse? 3.
Peut-on penser l'accès à la "grande culture" pout tous? Se demander si on peut avoir une culture populaire qui affine le jugement des individus et leur permette de s'arracher à leur époquerevient à se demander si l'accès à une culture "supérieure", "une grandeculture" est possible pour tous.
Peut-on avoir une "grande culture demasse"? a) Cela pose un premier problème, à savoir, qu'est-ce que l'on.
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