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LA CULTURE : Nécessité de la culture L’idée de « nature humaine »

Publié le 04/08/2024

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« LA CULTURE La culture désigne à la fois l’action de transformer la nature (le monde extérieur mais aussi l’homme) et le résultat de cette action (les termes allemands Bildung et Kultur expriment respectivement ces deux sens).

La culture peut donc s’appliquer à différentes choses : culture de la terre, culture physique, culture de l’esprit.

On distingue également la culture humaine en général (tous les produits de la culture) et les différentes cultures (propre à telle ou telle société).

La question est de savoir si la transformation opérée par la culture est nécessairement une amélioration, un accomplissement.

La culture ne peut-elle pas être déshumanisante ? Quelles seraient alors les conditions d’une « bonne culture » ? Par ailleurs, si la culture définit l’homme, peut-on encore opposer « nature » et « culture » ? L’homme peut-il être compris comme un « être naturel » ? Tout n’est-il pas « culturel » en lui ? Nécessité de la culture L’idée de « nature humaine » Lorsqu’on évoque la nature humaine, on suggère par là que l’homme naît homme et qu’il a en lui, de façon innée, tout ce qui caractérise un être humain.

Ici, l’homme apparaît comme un être « naturel » où il serait spontanément homme, sans avoir besoin d’une intervention extérieure, au même titre que la nature qui, livrée à elle-même, « pousse » d’elle-même et subsiste par elle-même (sens du mot grec phuein : « pousser, croître », qui a donné phusis et physique).

Lorsque Rousseau pose que « l’homme naît bon, [et que] c’est la société qui le corrompt », il affirme par là même la présence en tout homme d’un élément constitutif, naturel, à comprendre ici comme « originel ».

De même lorsque Hobbes affirme que « l’homme est un loup pour l’homme » il pose l’idée d’un homme naturellement agressif et dominateur, de par les conditions difficiles imposées par la vie à l’état de nature. Remise en question de cette idée On peut toutefois remettre en question cette conception selon laquelle l’homme serait au fond un être naturel.

Les études réalisées sur les enfants sauvages montrent plutôt qu’un être humain privé très tôt de toute éducation, de toute culture, n’accède pas à l’humanité et reste un « moindre animal » (Lucien Malson).

La philosophie de Sartre insiste sur l’idée qu’ « il n’y a pas de nature humaine », au sens où rien ne prédétermine un homme à être tel ou tel ( et notamment homme) : l’homme est le résultat de ce qu’il fait, de ce qu’il veut 1 être, et s’il faut le définir par une « nature », alors celle-ci est la liberté, le fait de ne pas avoir de nature. L’homme : des difficultés spécifiques et des besoins naturels Si Sartre peut affirmer que l’homme n’est « rien », il n’empêche que l’homme naît avec un potentiel, des facultés spécifiques (la conscience, le langage, l’imagination, le sens esthétique…).

L’homme est donc homme « en puissance », mais il ne peut actualiser ses potentialités seul, spontanément : il lui faut être éduqué, c’est-à-dire en quelque sorte « conduit » à l’humanité.

A ce titre, un enfant possède en lui la faculté de parler, mais il ne parlera jamais si on ne lui apprend pas. Par ailleurs, l’homme naît en ayant en lui d’autres éléments naturels, non plus spécifiques, mais au contraire communs avec le reste du vivant : instincts et besoins à satisfaire, sans lesquels il ne pourrait survivre, comme le fait de boire ou manger.

Ces traits le rattachent à l’animalité. Rôle de la culture : développement et négation Le développement de toutes les facultés Si la spécificité de l’homme se réduit à de simples facultés, alors la culture est à comprendre comme le seul moyen permettant le développement de celles-ci jusqu’à leur accomplissement.

Un être civilisé est, en ce sens, un être dont on a réussi à développer tous les potentiels humains, de manière équilibrée, en ne négligeant aucune aptitude.

Dans le cas où un individu aurait des prédispositions dans tel ou tel domaine, Alain préconise de mettre au contraire l’accent sur ce qu’il n’aime pas, sur ce qui pour lui est le plus difficile. La citation clé « L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait » (Jean-Paul Sartre, L’existentialisme est un humanisme, 1946). Par cette phrase, Sartre résume l’idée selon laquelle il n’y a pas de nature humaine.

On ne peut attribuer à l’homme une essence prédéfinie.

Si quelque chose doit définir l’homme, c’est, selon Sartre, la liberté d’être ce qu’il veut, la liberté de se définir lui-même à travers les actes et les choix de son existence.

L’homme n’est donc rien en lui-même : il n’est que ce qu’il veut être à tel ou tel moment de son existence.

Il a toujours l’infinie liberté de ne plus être ce qu’il est ou d’être (devenir) ce qu’il n’est pas. L’ART 2 Le mot art est ambigu.

Il peut renvoyer à la technique ou bien aux beaux-arts, au travail de l’artisan ou celui de l’artiste.

Dans le sens le plus général, l’art signifie une production humaine, quelque chose que « l’homme ajoute à la nature ».

Mais tandis que l’activité technique est orientée par des préoccupations utilitaires, l’activité de l’artiste (celle dont il sera question dans ces pages) vise une valeur spécifique : le beau.

Et ce qu’on appelle l’esthétique n’est pas autre chose que la réflexion philosophique sur l’art.

Réfléchir sur l’art, c’est avant tout élucider le sens de cette valeur particulière qu’est le beau. Le sentiment du beau et du laid semble précéder l’activité artistique.

Les hommes ont été sensibles à la beauté d’une fleur, d’un animal, d’un visage, d’un coucher de soleil avant qu’il existe de belles peintures ou de belles sculptures.

Il existerait donc une beauté naturelle indépendamment de la beauté artistique.

Quel est le critère de la beauté naturelle ? S’il s’agit d’un être vivant, sa « beauté » semble résulter de la parfaite adaptation de ses formes à ses fonctions.

Voici plusieurs chevaux de course.

Ceux que nous disons les plus beaux sont ceux dont les membres à la fois minces et puissants, dont les formes souples suggèrent le plus aisément la rapidité de la course.

D’une façon plus générale, la beauté d’un être vivant semble liée à la jeunesse, à la santé, à l’exubérance vitale. Sans doute est-ce plus difficile de donner le critère objectif de la beauté d’êtres inanimés : un rocher, un coucher de soleil.

Le jugement de beauté semble singulièrement subjectif, relatif aux goûts de chacun, aux époques et aux civilisations diverses.

Les forêts profondes et désertes, les montagnes gigantesques, les précipices insondables qui enchanteront les romantiques ne sont pour Mme de Sévigné que des « solitudes affreuses ».

La beauté naturelle c’est donc avant tout ce qui répond à un sentiment personnel, ce qui suscite la joie en nous. N’est-elle pas simplement l’image, l’expression de la beauté naturelle par des techniques humaines ? « L’œil, disait Léonard de Vinci, reçoit de la beauté peinte le même plaisir que de la beauté réelle.

» Le mythe de Pygmalion qui anime la statue sortie de ses mains semble suggérer que la beauté artistique parfaite est celle qui rejoint la beauté vivante.

Tous les artistes, de toutes les écoles ont toujours répété qu’il fallait s’inspirer de la nature.

Victor Hugo l’affirme comme Boileau et Ruskin déclare : « Envoyez l’architecte dans nos montagnes.

Qu’il apprenne là ce que la nature entend par un arc-boutant, ce qu’elle entend par un dôme.

» L’acanthe grec, le trèfle gothique, l’ogive ne sont pas autre chose qu’une imitation des feuilles. Et pourtant nous nous proposons de démontrer que cette confusion entre beauté naturelle et beauté artistique n’est qu’un préjugé, le préjugé fondamental qu’il nous faut détruire avant d’être réellement introduit dans le domaine de l’art. I- La nature et l’art 3 A- Au temps des artistes classiques Sans doute certaines formes d’art prêtent plus aisément que d’autres à la confusion entre beauté naturelle et beauté artistique.

Les artistes dits classiques ont le plus souvent choisi de représenter dans leurs œuvres ce qui est déjà beau, c’est-à-dire sain et agréable dans la nature.

Phidias, Praxitèle et plus tard Vinci, Raphaël, Michel-Ange représentent des types supérieurs d’humanité, des athlètes ou des femmes superbes.

La musique classique recherche la prédominance de consonances.

Le héros cornélien plein de courage et de noblesse a une « belle âme ».

La sculpture, tout particulièrement, s’est presque toujours attachée à représenter des modèles beaux par eux-mêmes.

Avec sa solidité matérielle, ses trois dimensions, elle impose plus aisément l’impression de réalité.

« La beauté n’est que la promesse du bonheur.

» Stendhal Et cependant même l’art classique, même la sculpture nous laissent déjà deviner que la beauté artistique est autre chose que la beauté naturelle.

Le sadisme de Néron qui éprouve une trouble jouissance à faire pleurer la malheureuse Junie est une ignoble passion, propre par elle-même à susciter le dégoût, mais la scène admirable de Britannicus où Racine met en scène ce.... »

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