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LA CULTURE MET-ELLE FIN A LA NATURE ?

Publié le 27/02/2008

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culture
Le terme vient de cultura qui en latin veut dire ?cultiver la terre?. L?on comprend alors que la culture est un certain rapport de l?homme à la nature. Mais alors, est-ce pour autant une destruction de la nature ?     I.                   Evolution historique.   Rousseau, comme Hobbes, montre bien, à travers leur philosophie politique, que l?homme a, à un moment donné, quitté l?état de nature pour entrer de plein pied dans la culture. En effet, Rousseau nous explique que les hommes vivaient bien-heureux dans l?état de nature se servant des bienfaits que cette dernière produit. Mais dès lors qu?un homme eu besoin du concours d?un autre homme, les relations entre êtres humains naquirent. Il fallut donc organiser ces nouvelles données. L?homme décide de passer un pacte grâce auquel il sort de l?état de nature, afin de se constituer en corps social.
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« n'est pas un mot, pas une conduite, qui ne doive quelque chose à l'être simplement biologique.» Merleau-Ponty,Phénoménologie de la perception (1945). • L'idée d'une âme qui place l'homme à part de la nature a pour soubassement une conception religieuse de l'homme.Si l'on veut conserver l'idée que l'homme malgré tout n'échappe pas à la nature, tout en conservant sa spécificitéabsolue, on peut dire avec Merleau-Ponty que, en l'homme, le naturel et le culturel se confondent: il n'y a aucunacte humain qui ne puisse être rapporté à du biologique.

Mais, de l'autre côté, le sens de ces actes, même les plusprimitifs, est toujours culturel.

Tout est naturel en l'homme, mais pour l'homme, tout est culturel. "Il n'est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans lacolère ou d'embrasser dans l'amour que d'appeler table une table.

Lessentiments et les conduites passionnelles sont inventés comme lesmots.

Même ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans lecorps humain, sont en réalité des institutions.Il est impossible de superposer chez l'homme une première couche decomportements que l'on appellerait "naturels" et un monde culturel ouspirituel fabriqué.

Tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme,comme on voudra dire, en ce sens qu'il n'est pas un mot, pas uneconduite qui ne doive quelque chose à l'être simplement biologique, etqui en même temps ne se dérobe à la simplicité de la vie animale, nedétourne de leur sens les conduites vitales, par une sorted'échappement et par un génie de l'équivoque qui pourrait servir àdéfinir l'homme." MERLEAU-PONTY Merleau-Ponty commence par énoncer sa thèse de façon négative, par deuxfois, en refusant deux idées.

La première idée refusée, c'est l'idée que lecomportement humain soit plus naturel que la dénomination dans le langage.Cette analogie entre langage et comportement s'appuie sur l'idée que ladénomination est conventionnelle (ce qu'expliquait Hermogène dans le Cratylede Platon).

Donc, les comportements qui nous paraissent les plusspontanément normaux sont en réalité des conventions culturelles : et, justeavant ce texte, Merleau-Ponty faisait valoir que les Japonais sourient dans la colère.

L'argument de l'héréditéfonctionne alors comme un argument a fortiori (« même ceux qui...

») : rien n'est absolument réductible au corps,c'est-à-dire à la nature, et la paternité, en tant que valeur culturelle construite, dépasse l'instinct de reproduction.La deuxième idée refusée (à partir de « il est impossible...

») est celle de la superposition de « couches » naturelleset culturelles.

Merleau-Ponty veut ici lutter contre l'idée classique et commode selon laquelle coexisteraient enl'homme deux épaisseurs, deux strates géologiques, qu'on pourrait séparer l'une de l'autre et reconstituer à partl'une de l'autre : la nature et la culture.

L'allusion en appelle implicitement à Rousseau et à sa statue de Glaucus : leprojet de Rousseau est dénoncé comme utopique.La thèse de Merleau-Ponty, qui apparaît négativement dans les deux premiers temps du texte, puis positivement (àpartir de « tout est fabriqué...

») est donc que nature et culture sont toujours déjà là en l'homme, et qu'elles sontindiscernables : l'homme est à la fois totalement naturel et totalement culturel.

L'homme n'est plus alors celui quis'arrache à la nature pour devenir culturel : il est introuvable, inassignable.

Définir l'homme par l'« équivoque », parl'« échappement », c'est dire que la conduite humaine n'est jamais strictement réductible à l'un des deux ordres, etqu'une telle tentative de réduction est toujours déçue.

L'appel par Merleau-Ponty à ce registre de l'ambiguïté signifieque l'homme est inclassable, et que c'est là sa différence spécifique. Conclusion : - Il semble que la culture mette fin à la nature, car l'homme entre dans la culture justement pour s'éloigner de cette nature dangereuse. - Mais la nature n'est pas détruite, elle reste présente en filigrane telle une norme rappelant la décence du vivant à la culture. - Enfin, la culture n'a pas pour but de détruire la nature, mais bien plutôt de tenter de percer son secret.. »

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