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La culture est-elle la négation de la nature ?

Publié le 11/08/2004

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On oppose souvent la culture et la nature : mais pourquoi ? Cela a-t-il un sens ? Ainsi on oppose l'homme culturel, civilisé et l'homme à l'état de nature ; la culture se développant alors contre les penchants naturels de l'homme, que ce développement se comprenne comme une dénaturation voire une corruption ou un progrès. Pourtant, l'homme est toujours et partout le fruit d'une culture. La culture est pour lui une seconde nature. Mais bien plus, la culture peut-elle est la négation de la nature ? Et de quelle nature ? Si la culture se comprend comme la moralisation de l'être humain alors il ne s'agit pas de négation mais de dépassement. En effet la notion de négation implique la possibilité d'enlever quelque chose, de soustraire à l'homme sa nature pour la remplacer par la culture. Or l'homme peut-il seulement échapper à la nature en tant qu'il est quoi qu'il advienne membre de la nature et être naturel. Dès lors s'agit moins d'opposer la nature et la culture que de comprendre leurs rapports et leur fécondité réciproquement qui ne peut se comprendre que comme un aller-retour fructueux où l'un est l'autre doivent coexister ensemble ou périr tous les deux.

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« bois et des os façonnés, on voit figurer au premier rang parmi les moyens de travail, quoiqu'ils se trouvent en germechez quelques espèces animales, caractérisent éminemment le travail humain.

Aussi Franklin donne-t-il cettedéfinition de l'homme : l'homme est un animal fabricateur d'outils (a toolmaking animal).

Les débris des anciensmoyens de travail ont pour l'étude des formes économiques des sociétés disparues, la même importance que lastructure des os fossiles pour la connaissance de l'organisation des races éteintes.

Ce qui distingue une époqueéconomique d'une autre, c'est moins ce que l'on fabrique, que la manière de fabriquer, les moyens de travail parlesquels on fabrique.

Les moyens de travail sont les gradimètres du développement du travailleur, et les exposantsdes rapports sociaux dans lesquels il travaille.

[…] Outre les choses qui servent d'intermédiaires, de conducteurs de l'action de l'homme sur son objet, lesmoyens du travail comprennent, dans un sens plus large, toutes les conditions matérielles qui, sans rentrerdirectement dans ses opérations, sont cependant indispensables ou dont l'absence le rendrait défectueux.

[…] Desmoyens de travail de cette catégorie, mais déjà dus à un travail antérieur, sont les ateliers, les chantiers, lescanaux, les routes, etc.

» Marx , « Le Capital », I, 3 ième section, chapitre 7. (b) Le patrimoine social. Chez les animaux, écrit le psychologue soviétique Léontiev , « les progrès se fixent sous forme de modification de leur organisation biologique même, dans le développement de leur cerveau ».

Chez l'homme ,les progrès de l'espèce ne se fixent pas dans un « patrimoine biologique » transmis héréditairement, mais –et c'est là une différence essentielle avec les animaux- dans un « patrimoine social » accumulé.

L'essentiel aujourd'hui pour les hommes, c'est le patrimoine constitué par l'accumulation des outils, des instruments de production, du savoirtransmis de génération en génération par voie orale, puis par écriture, par ordinateur, par les bibliothèques, parles institutions scolaires … Teilhard de Chardin écrit : « Des institutions aussi conventionnelles que nos bibliothèques et nos musées ou des forces aussi extrinsèques à nos corps que l'éducation ne sont pas si loinqu'on pourrait le croire de constituer à l'humanité une mémoire et une hérédité. » Ce glissement d'un plan à un autre représente un événement fondamental dans l'histoire de l'évolution de l'espècehumaine.

A des fonctions d'acquisitions et de transmissions individuelles de type organiques, telles que l'hérédité etl'instinct, se substituent des procédés collectifs d'ordre social. « Les individus sont toujours et en toutes circonstances « partis d'eux-mêmes », mais ils n'étaient pas uniques au sens qu'ils ne pouvaient se passerd'avoir des relations entre eux ; au contraire, leurs besoins, leur nature parconséquent, et la manière de les satisfaire les rendaient dépendants les unsdes autres (rapport des sexes, échanges, division du travail) : aussi était-ilinévitable que des rapports s'établissent entre eux.

En outre, ils entraient enrapport, non comme de purs moi, mais comme des individus arrivés à un stadedéterminé du développement de leurs forces productives et de leurs besoins,et ce commerce déterminait à son tour la production et les besoins […].

Ils'avère, il est vrai, que le développement d'un individu est conditionné par ledéveloppement de tous les autres, avec qui il se trouve en relation directe ouindirecte ; de même, les différentes générations d'individus, entre lesquellesdes rapports se sont établis, ont ceci de commun que les générationspostérieures sont conditionnées dans leur existence physique par celles quiles ont précédées, reçoivent d'elles les forces productives que celles-ci ontaccumulées et leurs formes d'échanges, ce qui conditionne la structure desrapports qui s'établissent entre les générations actuelles.

Bref, il apparaît quec'est une évolution qui a lieu ; l'histoire d'un individu pris à part ne peut enaucun cas être isolée de l'histoire des individus qui l'ont précédé ou sont sescontemporains : son histoire est au contraire déterminée par la leur […]. Nous avons déjà montré plus haut qu'abolir le caractère autonome desconditions existantes par rapport aux individus, la soumission de l'individualité à la contingence, la subordination desrapports personnelles de l'individu aux rapports de classe de caractère général, etc., est en dernière instanceconditionné par la suppression de la division du travail.

» Marx, Engels, in « L'Idéologie allemande ». (c) Le langage et la pensée. Nous en arrivons au dernier point le plus caractéristique : celui de « l'homo loquax » (l'homme qui parle) et de « l'homo sapiens » (l'homme qui pense). Le langage est un instrument de communication spécifique à l'homme.

Sans doute, existe-t-il chez les animaux desmodes de communication.

Ainsi dans « Vie & mœurs des abeilles », Karl Von Frisch montre que que les abeilles disposent d'un « système de signes différenciés » leur permettant d'indiquer la distance et la direction d'un gisement de pollen.

Les éclaireuses se livrent pour cela à deux sortes de danse.

L'une se fait en cercle et annonce que. »

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